La rentrée à la fac, ou plus largement toute situation qui implique l'accession à plus d'autonomie, est assez souvent synonyme d'achat automobile. Le premier dans la plupart des cas. Et pas question d'y engloutir un budget colossal. Déjà parce que la date d'obtention du permis est récente, qu'une première voiture est coûteuse à assurer, et que les gros modèles le sont encore plus. Mais aussi parce qu'il est bon de se "faire la main" sur une voiture qui ne craindra pas les petits bobos.
Il faudra qu'elle soit fiable, parce qu'un budget étudiant, par définition tout petit, ne supporterait que moyennement les pannes à répétition d'une "merguez", et économique à l'usage (entretien, carburant) parce qu'on préfère une sortie au Macumba à un abonnement chez Total.
L'équation n'est pas évidente à résoudre donc.
Nous nous sommes fixé un budget de 3 000 €, qui correspond à ce qui est suffisant pour acquérir une auto correcte. Certains, plus ou moins aidés par parents ou famille pourront mettre plus (ils seront intéressés par un autre de nos articles : quelle occasion pour débuter) mais il fallait bien fixer une limite. Nous avons tenu compte, pour chaque modèle, du prix d'achat en occasion, des coûts d'entretien et d'assurance, et de la robustesse dans le temps (longévité des pièces d'usure y compris). Car un entretien plus onéreux peut être compensé par des pièces d'usure à remplacer moins souvent.
Voici notre sélection.
Parmi notre sélection, rares sont les compactes. Mais avec la Peugeot 306 (voir plus loin), la Xsara représente un excellent choix malgré tout. Certes la première phase, avant restylage, a pu avoir une image un peu papy, mais après le restylage (septembre 2000), il n'y paraît (presque) plus. Sa décote importante permet d'avoir accès à des motorisations modernes, peu kilométrées, pour un budget serré. Et les qualités intrinsèques de la voiture sont réelles. Habitabilité et volume de coffre record à l'époque (408 litres), confort remarquable, tenue de route dynamique et sans reproche, équipement enrichi avec la phase 2, elle a tout de la compacte idéale. D'autant qu'en tant que française typique, elle reste abordable en entretien et en assurance. Et les consommations se font toutes petites, que ce soit avec le remarquable 1.6 16v essence de 110 ch, que nous vous conseillons, ou avec le 2.0 HDI 90, pour les plus gros rouleurs.
Concrètement, dans le budget fixé, vous pouvez trouver une Xsara 1.6 16v SX Pack, coupé VTS ou même Exclusive, toute équipée (climatisation, radar de recul, ABS, ESP, 4 airbags, radio CD, antibrouillards, vitres électriques et verrouillage centralisé, feux et essuie-glaces automatiques), qui sera de 2002 ou 2003 et qui affichera entre 90 000 et 120 000 km. En diesel, un modèle 2.0 HDI 90 SX Pack ou Exclusive sera de 2001 ou 2002 et aura un peu plus de kilomètres, soit entre 120 000 et 180 000 km.
Points à surveiller : parfois, quelques bugs électroniques (voyants d'alerte et messages d'anomalie, souvent sans cause ni gravité). En diesel, attention à la qualité du carburant, les premiers HDI n'aiment pas l'eau qui peut s'y trouver.
Véritable phénomène à sa sortie en 2005, la Logan a vu ses cotes rester soutenues pendant longtemps avant l'arrivée de la Sandero. Aujourd'hui, on la trouve à des tarifs abordables. Ses principales qualités sont une habitabilité correcte, un très grand volume de coffre (510 litres), et une fiabilité sans faille, du moins en essence. Par contre, pas de miracle côté équipement, réduit au strict minimum même en haut de gamme, et qualité de finition. C'est du basique, sans fioriture, mais qui vieillit assez bien cependant. La tenue de route est saine mais le roulis prononcé du fait de la grande souplesse des suspensions.
La Logan est par ailleurs un des modèles les moins cher à assurer sur le marché, et son entretien est peu onéreux. Les pièces, issues du catalogue Renault, sont très abordables. Par contre les blocs étant d'ancienne génération (sauf dCi), la consommation n'est pas spécialement à mettre du côté des points positifs.
Nous vous conseillons une version 1.4 MPI 75 ou 1.6 MPI 90 Lauréate (la seconde étant pour ceux qui veulent un peu plus de pêche sur route). La finition Lauréate permet d'accéder au moins à la direction assistée, aux vitres électriques, à la fermeture centralisée, aux antibrouillards. Pour 3 000 € et moins, vous aurez un 1.4 MPI de 2005 ou 2006 ayant moins de 80 000 km, ou un 1.6 MPI affichant de 85 000 à 140 000 km. Il faut bien comparer les annonces car certains abusent sur le prix par rapport au kilométrage.
Nous ne vous orientons pas vers les diesels, ils sont soit trop chères, soit affichent des kilométrages élevés. Et la fiabilité est moins bonne qu'en essence.
Les points à surveiller : corrosion, souvent de surface, mais elle peut avoir attaqué certains organes plus en profondeur (échappement, cardans), direction assistée (elle est de façon normale bruyante mais un sifflement trop fort doit vous alerter).
On n'y penserait pas forcément au premier abord, mais la deuxième génération de Panda est en réalité une super petite citadine. La rusticité de la toute première du nom n'est plus qu'un lointain souvenir. Si la deuxième génération reste basique, elle gagne en confort et en équipement. Et en plus, la fiabilité est au rendez-vous, le constructeur ayant bien suivi les différents soucis de jeunesse et ayant organisé des campagnes de rappels à bon escient. Le gabarit lilliputien est un des atouts notables de cette citadine, qui se faufile en ville comme une souris sous un plancher. Avec elle pas de souci de parking, d'autant que la direction assistée électrique possède un mode "city" qui permet de manœuvrer sans effort. Le confort est également bon, l'insonorisation un peu moins à haute vitesse. Au chapitre budget, la Panda gagne des points. Elle est peu chère à entretenir, même si les prix des pièces sont moyens. Son poids réduit permet en effet de limiter l'usure des pièces, ainsi que la consommation. Et elle est peu chère à assurer, même pour un jeune conducteur.
Pour 3 000 € et moins nous vous conseillons une version 1.2 60 ch Class ou Dynamic, elle sera de 2005 à 2007, et aura entre 100 000 et 115 000 km au compteur. Le diesel 1.3 JTD est spécialement frugal mais hors budget pour un kilométrage correct.
Les points à surveiller : la direction assistée, il faut veiller à ce que les rappels visant à éliminer les coupures intempestives d'assistance aient été réalisés (de nombreux modèles concernés). Les vitres électriques. Les à-coups moteur (reprogrammations nécessaires).
La Ford Fiesta est également un grand classique parmi les premières voitures. Mais toutes les versions ne sont pas bonnes à acheter. Il faut par exemple fuir les diesels 1.8 D à la courroie de distribution assez fragile. Les 1.3 essence sont gourmands et peu performants. Non, LA version à privilégier est la 1.25 75 ch. Un moteur remarquable, moderne, performant et peu gourmand. Par ailleurs, il est aussi fiable et robuste. On peut sans crainte acquérir des modèles même à fort kilométrage. L'équipement est aussi, une habitude chez Ford, assez fourni, surtout en version Ghia, la plus répandue avec ce moteur. Ainsi, on dispose, à partir de la version restylée de 1999, des vitres électriques et du verrouillage centralisé, de la direction assistée, du double airbag, de l'ABS et même de la climatisation. Royal. Le volume de coffre est correct, l'habitabilité arrière pas extraordinaire. Et la tenue de route, un peu brouillonne sur la Fiesta 2, est rigoureuse ici. Le coût d'entretien est dans la moyenne mais certaines pièces ont un prix élevé (plaquettes, filtres, amortisseurs)
Nous vous conseillons l'acquisition d'un modèle postérieur au restylage, c’est-à-dire d'après septembre 1999, en version 1.25 Ghia, ou encore mieux équipé Elance (cuir, radio CD…). Trouver un millésime 2000 ayant moins de 100 000 km est tout à fait possible.
Les points à vérifier : aucun en particulier.
Tout comme la Fiat Panda, cette Picanto ne fait pas souvent partie de la liste lorsque l'on cherche une citadine. Pourtant, elle est une excellente alternative, car ses prestations sont tout à fait à la hauteur, et sa fiabilité sans faille. Elle pêche seulement par un volume de coffre riquiqui (157 litres), et par des performances un peu justes sur autoroute par exemple. Pour le reste, habitabilité, équipement, tenue de route, qualité de la finition, c'est réussi. Elle conviendra donc plutôt bien aux petits rouleurs, essentiellement citadins, qui recherche avant tout une bonne maniabilité et un bon équipement. La fiabilité est sans faille, et il n'y a aucun souci grave à signaler. Seules les plaquettes peuvent siffler sur les premiers modèles, et la boîte se montrer rétive au passage de la marche arrière.
Pour 3 000 €, regardez du côté des moteurs 1.0 (inutile de regarder le 1.1, il y a peu de différences), millésime 2004. On en trouve avec moins de 80 000 km.
Les points à surveiller : aucun en particulier.
Un véritable classique de la première voiture et de l'achat étudiant. La Peugeot 106, ainsi que sa cousine la Citroën Saxo, sont en effet des stars de l'occasion, même si elles sont aujourd'hui un peu âgées. Leur point fort est une économie d'usage avérée. Les moteurs sont tous sobres et suffisamment performants (sauf 1.0 essence), la tenue de route un peu vive mais sans surprise en usage courant, l'habitabilité très correcte, le confort remarquable pour de si petites voitures. L'équipement est assez basique cependant sur les versions d'entrée de gamme, et il faut choisir des versions après restylage et plus haut de gamme pour disposer par exemple des airbags, de la climatisation ou même de l'autoradio.
Les primes d'assurance sont très basses, les entretiens abordables, les pièces en moyenne moins chères que chez la concurrence étrangère.
Pour 3 000 €, nous vous conseillons, que ce soit pour la 106 ou la Saxo, un moteur de 1.1 60 ch essence minimum, et 1.4 75 ch si vous faites de l'autoroute. Pour les gros rouleurs, le 1.5 D 58 ch, un peu bruyant cependant, sera un bon compagnon (très très sobre). La Saxo sera un peu moins chère que la 106 à kilométrage équivalent. Un modèle 1.1 se trouvera à 2 500 € pour moins de 100 000 km, millésime 2000 ou 2001. Un 1.4 aura plutôt 120 000 km en moyenne. Un 1.5 D qui cote bien aura lui plutôt 180 000 km. L'achat reste sans gros risque vu la robustesse de ce diesel.
Les points à vérifier : des suintements au joint de culasse sur le 1.4 (rare toutefois). Et une usure irrégulière des plaquettes (plus à l'intérieur qu'à l'extérieur du disque).
On reste chez Peugeot avec le modèle compact du Lion. Une très bonne voiture globalement également, et qui se trouve aujourd'hui en nombre à des tarifs raisonnables en essence, un peu moins en diesel. Dans un gabarit très compact (4,03 m, soit moins qu'une Clio d'aujourd'hui), elle propose une habitabilité intéressante et un volume de coffre de 338 litres. Ce qui est notable avec la 306, c'est surtout la qualité de son châssis. Reconnu comme un des meilleurs en son temps (train arrière auto-directionnel), il n'a rien à envier à certains d'aujourd'hui. De fait, le toucher de route est sympathique et les limites de l'auto repoussées assez loin, même sur les versions les plus basiques. Par contre la 306 pêche en qualité de présentation, avec une planche de bord qui fait datée. L'équipement est toutefois correct à partir du restylage de 2000, avec double airbag, ABS, feux et essuie-glaces automatiques, climatisation sur certaines versions, autoradio CD, antibrouillards, etc. Il faut viser les finitions XT Pack ou Norwest pour bénéficier d'un certain confort. Avec les motorisations 1.4 75 ch essence et 2.0 HDI, les coûts à l'usage sont réduits. Le 1.6 essence 90 ch peut aussi tenter, il est plus gourmand mais plus performant que le 1.4 qui est un peu juste pour sortir des zones urbaines.
Nous vous conseillons en essence toutefois le 1.6 90 ch qui est de plus increvable. On trouve des modèles 2000 avec moins de 140 000 km au compteur dans le budget. En 2.0 HDI c'est plus ardu car les kilométrages s'envolent (pas moins de 220 000 km).
Les points à vérifier : sur le 1.6, seuls quelques à-coups de fonctionnement peuvent survenir, résolus par des reprogrammations de l'injection.
Également un incontournable lorsque l'on se penche sur un véhicule peu chère à l'achat et économique à l'usage. La Clio de 2e génération est une citadine véritablement homogène, capable de vivacité en ville, tout comme d'un confort remarquable sortie de cette dernière. C'est une vraie polyvalente. Confort de suspension, confort acoustique, qualité de présentation et de finition étaient remarquables, surtout pour la version restylée de juin 2001. Celle que nous vous conseillons d'ailleurs. Elle utilise des blocs moteurs modernes 1.2 16v 75 ch, 1.4 16v 98 ch et 1.6 16v 110 ch. Seul le 1.2 60 ch est un bloc d'ancienne génération. Le bon compromis est le 1.4 16v. En diesel, les dCi 65, 80 et 105 ch sont remarquables d'agrément et de sobriété, mais ils ont connu des aléas de fiabilité parfois graves (pompe d'injection, coussinets de bielle, poulie d'alternateur). Les essence sont plus tranquilles même si les bobines peuvent claquer.
Nous vous conseillons donc un modèle essence 1.4 16v si vous voulez sortir de la ville, un 1.2 16v très sobre si ce n'est pas le cas, et un diesel 1.5 dCi 65 pour ceux qui font beaucoup de kilomètres, en prenant soin de vérifier l'historique d'entretien et de réparation. On trouve pour moins de 3 000 € des 1.2 16v en finition bien dotée Extrême ou Expression, année 2003 avec un kilométrage moyen de 120 000 km. En 1.4 16v , on sera plus en millésime 2001 ou 2002, finition Privilège et 120 000 km aussi. En diesel, le 1.5 dCi sera de 2003, en finition Expression ou Privilège et avec 140 000 km ou plus.
Les points à surveiller : en essence, les bobines d'allumage (ratés et difficultés de démarrage), en diesel la poulie d'alternateur et la pompe d'injection.
On reste chez Renault pour parler de la fameuse Twingo. Une chouchou des étudiants et des jeunes conducteurs. Il faut dire qu'elle est aujourd'hui abordable, répandue et que sa réputation d'économie d'usage n'est pas usurpée. Elle consomme peu, que ce soit avec le 1.2 60 ch ou avec le 1.2 16v 75 ch, est abordable en entretien et en prix des pièces, et coûte peu cher à assurer. Son équipement a été peu à peu bonifié au fil du temps et à partir de 2002, on trouve des versions qui incluent tout le confort moderne (airbags, ABS, pack électrique, climatisation, antibrouillards, et même cuir avec la finition Initiale). Elle se permet même le luxe d'être très habitable avec une banquette arrière coulissante qui permet d'avoir autant de place que dans une Safrane à l'arrière, ou un grand coffre. Par contre, ce qui n'est pas moderne, c'est sa tenue de route. Pas piégeuse non plus, elle est en retrait de la concurrence de l'époque. Roulis, freinage moyen sont de la partie. L'insonorisation est aussi très légère. Cela ne l'empêche pas de se vendre comme des petits pains en occasion. La fiabilité est bonne, même si elle connaît avec le 1.2 16v les mêmes soucis que la Clio, à savoir les bobines d'allumage fragiles.
Nous vous conseillons un modèle 1.2 16v, plus performant et pas plus gourmand que le 1.2, finition Privilège correctement équipée (climatisation, ABS, double airbag, pack électrique). On trouve pour le budget des modèles 2003 ou 2004 qui ont en moyenne 100 000 km.
Les points à surveiller : bobines d'allumage
Toyota Yaris première génération
Seule japonaise de notre sélection, elle aurait pu se retrouver parmi d'autres comme la Mazda Demio, la Nissan Micra ou la Honda Jazz. Certaines sont trop chères et toutes sont un peu plus chères à entretenir et à assurer. Mais la Yaris est tellement fiable et ses pièces d'usure tellement solides que son coût d'utilisation se rapproche tout à fait de celui des françaises. C'est une citadine très pratique, qui dans un gabarit réduit peut caser sans souci 4 adultes. La banquette coulissante permet de moduler l'espace à l'arrière, comme sur la Twingo, soit au bénéfice des passagers, soit à celui du coffre. Les rangements sont également légion à bord avec des vide-poches de part et d'autre de la console centrale et une double boîte à gants. Côté motorisation, on a le choix entre un 1.0 de 68 ch, un 1.3 de 86 ch, un sportif 1.5 de 105 ch et un diesel 1.4 de 75 ch. Ces 3 derniers ne rentrent pas dans notre budget pour un kilométrage correct. Il reste donc le 1.0 qui permet de sortir de temps en temps de la ville, même s'il sera moins à l'aise que le 1.3.
Une version 1.0 Linea Sol de 2000 ou 2001 et 110 000 km environ se négocie dans le budget. Oui la Yaris décote lentement, c'est une valeur sûre.
Les points à vérifier : aucun en particulier. Mais l'entretien doit être suivi car certains rappels ont été diligentés.
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