SLR. Chez Mercedes, les amateurs comprennent Sport Leicht Rennen. Mais pour le coup, ce n’est pas Outre-Rhin qu’il faut poser la question mais Outre-Manche.
En Angleterre, SLR se définit aussi par les termes Sprinzel Lawrence Racing, Morgan SLR pour être complet. L’appellation date de 1964 (ils ne sont donc pas les précurseurs) lorsque ce modèle aux antipodes stylistiques d’une classique Plus4 s’expose pour la première fois. C’est pourtant une mécanique et un châssis de ce type que l’on retrouve sous cette peau moderne et très racing.
La Morgan SLR n’existe plus qu’en seulement 3 exemplaires. On la doit en grande partie à Chris Lawrence, ingénieur moteur et pilote qui remportera sa classe aux 24h du Mans 1962 avec une Morgan Plus 4 à moteur Triumph qu’il prépare lui même. Lawrence n’est qu’un client Morgan à l’origine.
Chris Lawrence voulait à tout prix un moteur Triumph TR facile à "gonfler" dans sa voiture. En 1958, il s’achète une Plus 4 à moteur Triumph qu’il préfère à la Triumph TR3 pour sa tenue de route et sa fiabilité. Les premières victoires arrivent en 1959 et il quitte alors son boulot pour ouvrir Lawrencetune, une boutique spécialisée dans la préparation moteur Triumph. Boutique qui va ensuite fournir directement l’usine pour équiper une série spéciale Super Sports voulu par Charles Morgan lui même et inspirée des prototypes de Lawrence.
C’est avec les revenus qu’il tirera de cette collaboration avec Morgan que Chris Lawrence va se lancer dans le projet SLR.
Après sa victoire de classe (1601/2000 cm3) au Mans 1962, il sait que Porsche va répliquer l’année suivante. Il cherche donc à améliorer sa Plus 4.
John Sprinzel, préparateur réputé de voitures de rallye de l’époque envoie Niel Dangerfield, gentleman driver lui aussi, chez Lawrencetune pour optimiser sa Triumph TR4. Les 3 hommes vont naturellement s’associer vers un but commun : améliorer leurs engins de course.
Dans un premier temps, Lawrencetune "dégorge" le moteur de la TR4 (4 cylindres 2.1l de 104 ch avec de nombreux résultats à la clé en 1962.
Après avoir obtenu de BP une aide substantielle, les 3 hommes vont s’attacher à donner une aérodynamique bien plus efficace à la Morgan Plus 4 de Lawrence dont la châssis sera raccourci. Chris Lawrence en construira 4 au total. La seconde, à peine livrée, sera crashée par son pilote propriétaire dès sa sortie inaugurale à Goodwood et la troisième en alu brut sera livrée en Belgique.
La SLR prenait tranquillement 215 km/h et elle finira derrière 2 Porsche 904 lors de sa première course à Spa.
Par la suite, Chris Lawrence manque être tué dans un accident de la route et durant la longue année d’hospitalisation qui lui sera nécessaire pour se rétablir, il ne pourra pas développer l’auto qui affrontera une concurrence de plus en plus affûtée (Jaguar type E, Austin Healey ...). Les derniers lauriers de la SLR (et même de Morgan) date de cette année là : 1966.
Chris Lawrence s’engagera dans d’autres aventures, la Monica par exemple, avant de revenir travailler sur la Morgan Aero8 du nouveau millénaire.
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