J’entends bien. Certains parmi vous en ont assez, assez de lire des billets MC sur ou autour de PSA, de ce groupe français au cœur de l’actualité française… et peut-être même internationale. Je leur adresse donc d’avance mes plus plates excuses car PSA sera ce soir comme un fantôme de ce MC.

Car enfin la nouvelle Opel ADAM (avec des majuscules comme son constructeur nous intime l’ordre de l’écrire) a tout de même un rapport avec PSA, General Motors étant actionnaire de la marque Opel et du groupe PSA. Ainsi va l’existence.



Il paraît que la nouvelle Opel ADAM inspire les artistes (tel est grosso modo le titre d’un communiqué de presse diffusé aujourd’hui par Opel dont je vous livre ici en tout et pour tout l’unique illustration). Même si je n’apprécie, en photos, guère l’esthétique de la nouvelle Adam (et puis merde alors… pas de majuscules tout du long tout de même), je vous propose, ce soir il est l’heure, de prendre le titre du communiqué d’Opel au pied de la lettre.


Lisons ainsi ensemble quelques extraits du livre de Clarisse Herrenschmidt, Les trois écritures : « L’Adam prototypal, fabriqué à partir d’une glaise du sol humidifié, fait corps par son nom, qui n’est pas encore un nom propre puisqu’il est déterminé par l’article, avec ce sol : dans la langue hébraïque Adam (‘dam), « Homme spécifique », et « sol » (‘adamah) sont apparentés ; le mythe met en scène la parenté linguistique. Les deux passages de la Genèse montrent Adam comme à la fois singulier et pluriel, car il reçoit les pronoms du masculin singulier et du masculin pluriel : façon d’exprimer une langue – toute langue sémitique use d’un jeu de pronoms, très important au plan de la grammaire – qu’Adam est à la fois singulier et pluriel. Philon d’Alexandrie, philosophe juif d’expression grecque, influencé par la tradition platonicienne, y vit une allégorie et insista sur le caractère asexué d’Adam prototypal, à la fois mâle et femelle, surplombant la différence sexuelle. Reste qu’Adam n’est déterminé que par des pronoms masculins : c’est donc bien de ce côté-là qu’il penche… »


Eh oui, on ne nomme pas une voiture ADAM par hasard. Mais poursuivons : « Il reçoit l’haleine de vie, fluide respiratoire et support de parole, devient un être animé doté d’une gorge et doué d’une puissance secondaire dans la langue, mais d’une puissance quand même, puisqu’il nomme les animaux. Yahvé Elohim l’endort de façon surnaturelle et lui fabrique une compagne, la femme, à laquelle il ne donne pas d’haleine, vecteur du langage (Genèse, II, 21-22). Dès lors qu’elle lui fait place, Adam, réveillé on ne sait comment, prend la parole et nomme le genre de l’autre : « femme » (‘ishah) et le sien propre : « homme mâle » (‘ish). Ces deux mots, qui ne sont pas apparentés par la grammaire, frappent par la proximité de leurs assonances ».


Je ne vous quitterai pas, ce soir, sans vous adresser une question et sans pour autant m’installer sur votre divan, « à l’arrière des berlines » : comment expliqueriez-vous que je vous ai déjà cité un extrait de ce livre à propos, déjà, d’une Opel ?


Bon week-end et à lundi pour une dernière semaine de chicanes avant un petit interlude estival.