Les Peugeot 806, Citroën Evasion, Fiat Ulysse et Lancia Zeta
Le Renault Espace est apparu en 1983. Il a fallu plus de dix ans à Peugeot pour développer un concurrent et, au début de l'année 1994, quand le 806 et ses frères apparaissent, beaucoup de clients sont déçus. Autant l'Espace était novateur, autant le Peugeot apparaît terne et sans grâce. Des lignes droites, toutes simples, pour un modèle qui n'est pas un pur produit de la marque au Lion, puisque conçu en commun avec Fiat, tandis qu'on savait qu'une version utilitaire sortirait sous peu. Le message est clair : Peugeot n’a pas cru au concept! Il y eut pourtant une clientèle pour ces monospaces ultraclassiques, celle des gens qui privilégiaient le caractère pratique. Parce qu'une cubique a un avantage : celui de fournir le meilleur rapport encombrement/habitabilité (d'où le succès d'ailleurs des variantes utilitaires).
Cinq motorisations étaient au catalogue au départ : trois à essence – 1 800, 2 litres, le même avec turbo –, et 2 turbo diesels – les 1.9 et 2.1, bien connus de la gamme Peugeot, comme tous les autres moteurs d'ailleurs puisque tous avaient déjà été vu sous des capots de 405, 406 ou 605.
Des lignes sans imagination
Les lignes sont sans imagination, les liaisons au sol non plus, mais c'est là une qualité ! Car le 806 file droit. Son comportement est précis et les petites irrégularités de la chaussée sont très bien filtrées, tandis que ses formes géométriques permettent de situer très rapidement les limites du véhicule – ce qui n'est pas le cas du Ford Galaxy, par exemple. Au volant, on s'habitue presque tout de suite au levier de vitesses situé sur la planche de bord, mais on se demande pourquoi les ingénieurs ne sont pas allés au bout de cette logique en dotant l'auto d'une boîte automatique (elle ne viendra qu'en 1999), car le guidage dudit levier n'est pas exempt de critiques… Heureusement que freins et direction sont, en revanche, excellents. Au niveau des motorisations, les plus appropriées sont le 2 litres à essence, quoique la relative légèreté du modèle évite au 1800 de sombrer dans le ridicule, et le gros Diesel qui, même aujourd'hui, a encore de beaux restes en termes de puissance et de silence de fonctionnement, bien qu'il soit loin du raffinement d'un nouveau HDi. Le 2 litres turbo a aussi, bien sûr, ses adeptes, mais la cherté de l'essence en réduit le nombre chaque jour, sans que cela rapporte pour autant plus de suffrages au petit Diesel – le 1.9 de 90 ch, un moteur qui marchait du tonnerre dans une 306, mais qui est ici dans un costume un peu large.
Caractéristiques
Dimensions (L x l x h, en cm) : 445 x 182 x 171 cm.
Poids : à partir de 1 510 kg.
Moteurs : 1.8 de 101 ch ; 2.0 de 121 ch ; 2.0 de 147 ch (turbo) ; TD de 1.9 de 90 ch ou 2.1 de 109 ch., 160 à 195 km/h.
Qualités
• Prix des pièces détachées et du service : le moins cher de tous les monospaces
• Rapport habitabilité/encombrement
• Bonne motorisation Diesel avec le 2.1 de 109 ch
• Conduite agréable : suspensions et commandes douces
• Deux grandes portes arrière coulissantes
Défauts
• Finition approximative sur les premiers modèles (1995)
• Équipement très pauvre sur les modèles bas de gamme
Le marché de l'occasion
Les qualités du 806 sont celles que l'on attend d'un véhicule Peugeot. Ce modèle s'est donc nettement mieux vendu que ses homologues de chez Citroën ou Fiat, tandis que le Lancia Zeta, lui, n'aura pas dû faire rentrer beaucoup d'argent dans les caisses du constructeur italien, voire qu'il lui aura probablement fait du tort en termes d'image : pourquoi payer Lancia pour avoir une Peugeot rebadgée ? Mais pour celui qui apprécie l'alcantara (ce tissu souple qui habille traditionnellement l'intérieur des autos Lancia), et qui parvient à en trouver un, l'occasion peut être tentante.
Pour celui qui souhaite acheter au meilleur prix, en revanche, le bon truc sera de rechercher un Evasion ou un Ulysse, moins cotés qu'un 806 à équipement égal.
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