Le moins que l’on puisse dire est que l’Audi A8 est très bien pourvue en matière de moteurs. La gamme essence est déjà composée d’une très large palette avec à peu près tous les types de moteurs : V6 3.2 FSI, V8 4.2 FSI, W12 6.0 et maintenant un V10 5.2.
Après la noblesse, place à la sportivité. Pour donner à cette S8, une motorisation con forme à sa vocation, la firme d’Ingolstadt a puisé dans la banque d’organes du groupe Volkswagen. Le choix s’est arrêté sur le V10 de la Lamborghini Gallardo. Le bloc provenant de Sant’Agatha est toutefois repassé entre les mains des ingénieurs allemands.
Au programme, une diminution de la puissance qui passe de 520 ( à 8 000 tr/min) à 450 ch ( à 7 000 tr/min) mais un accroissement du couple qui atteint désormais 540 Nm à 7 000 tr/min dont 90% est disponible dès 2 300 tr/min. Il est ainsi à la disposition du conducteur à un régime plus bas que celui de la Gallardo. Une particularité qui s’explique par le positionnement radicalement différent des deux véhicules.
Parmi les autres conséquences de ce passage en Allemagne, on retiendra aussi l’ajout de l’injection directe d’essence, spécialité de chez Audi.
Que les puristes de la marque italienne se rassurent, malgré ces quelques retouches, le tempérament du V10 est bien intact. Même si les occupants profitent moins bien que dans une Lamborghini de sa mélodie en raison du vitrage feuilleté, il se fait toutefois entendre dès les régimes intermédiaires ; un point qui ravira également les personnes à l’extérieur du véhicule.
Sans surprise, le V10 pousse fort et n’a aucune difficulté à animer la S8. Animer est un faible mot car à la moindre sollicitation, la S8 bondit comme un félin sur sa proie. On a d’ailleurs du mal à croire que cette dernière pèse près de 2 tonnes.
Associé à une boîte Tiptronic à 6 rapports, ce moteur accepte toutefois d’être conduit à un train de sénateur et même en conduite coulée, aucun souci pour les dépassements qui s’effectuent en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Le passage des rapports s’effectue selon deux modes : soit manuel grâce aux palettes implantées derrière le volant ou au levier de vitesses soit automatique avec le mode sport qui autorise des montées en régime atteignant 7 000 tr/min. On regrettera toutefois des à-coups relativement violents lors des accélérations (même douces) sur le 1er rapport, sans doute dus à une électronique un peu trop sensible.
Même si la S8 a pris près de 200 kg entre les deux générations, les performances sont tout simplement bluffantes pour une voiture de ce gabarit. Le 0 à 100 km/h est ainsi abattu en 5,1 secondes tandis que la vitesse de pointe est bridée électroniquement à 250 km/h mais nul doute que la Vmax réelle est plus proche des 300 km/h. Des chronos presque identiques à ceux d’une super sportive. Revers de la médaille, vu le confort et le silence de l’habitacle, il est très difficile de se rendre compte de la vitesse. Nous vous conseillons vivement de ne jamais quitter des yeux trop longtemps votre compteur. Dans le cas contraire, vos chances de conserver 12 points sur votre permis sont, selon nous, plus que réduites.
Attention également à la consommation. En roulant à 90 km/h, nous avons enregistré 9l/100 km, ce qui est correct. A 130 km/h, la moyenne monte à 16 litres. En conduite sportive, on dépasse allégrement les 30 litres. Sans commentaire.
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