Deuxième test : la confrontation avec les forces de l’ordre
En prenant garde de ne pas trop ennuyer les automobilistes (notre imposture n’a duré que quelques minutes), et sans souhaiter aller jusqu'à l'affrontement direct avec les forces de l'ordre, nous avons demandé à Paul de bloquer volontairement la rue Saint-Honoré, et ce devant la maréchaussée afin d'observer sa réaction. Quelques minutes simplement…
La première opportunité s'est présentée très rapidement, avec la rencontre au coin d'une rue d'un policier en train d'acheter son déjeuner dans un restaurant grec. Paul s’arrête brutalement au beau milieu de la rue, porte ouverte. Il sort comme une furie de la voiture, en brandissant désespérément devant le policier un plan de la capitale. Les véhicules commencent à s'accumuler derrière nous et les coups de klaxon à résonner. Pourtant, l'agent de la circulation ne bouge pas et continue même tranquillement à commander son repas.
Des policiers qui ne font aucun effort
Paul choisit alors de parler plus fort et de taper sur le toit de sa voiture, histoire de se faire remarquer. C'est à ce moment bien précis que l'agent se décide à bouger… pour rejoindre sa mobylette sans même adresser un regard à ce pauvre touriste perdu. Face à cette situation cocasse, notre acteur va directement lui demander son chemin, ce que le policier consent tout de même à expliquer, avant d'enfourcher son deux-roues et de partir, le tout en sens interdit.
Un peu étonnés devant une telle réaction, nous décidons de renouveler l'expérience dans la très renommée rue Saint-Denis. Paul fait donc mine d'être perdu et s’arrête en plein milieu d'un carrefour.
Il n’y a pas d'embouteillage, mais la circulation est ralentie, accompagné comme il se doit de quelques coups de klaxon. Et malgré cela, les forces de l'ordre, pourtant présentes sur les lieux, ne bougent pas, attendant tranquillement que la situation se débloque tout seule, comme par enchantement. Enfin, un groupe de trois jeunes passants se décident à nous venir en aide, sous les yeux du policier qui, lui, n'a toujours pas bougé d'un centimètre.
Des agents verbalisateurs inflexibles
Après avoir été agréablement surpris par la gentillesse des contractuelles qui l’avait efficacement aidé à se diriger, Paul va tester d’autres agents verbalisateurs. Il vient juste de prendre un PV à 75 francs pour non-affichage du ticket horodateur. L’agent est, en train, de terminer la rédaction du procès-verbal quand Paul accourt : «Nein, je pas franckreich, car location ». Hélas, l’agent va rester indifférent aux arguments de ce touriste qui expliquait pourtant n’avoir jamais vu d’horodateur de sa vie. Cela ne faisant que confirmer une enquête précédemment réalisée.
PV et plaques étrangères : ce que dit la loi
On estime souvent que les automobilistes étrangers sont au dessus des lois tricolores, ce qui est faux. Le décret 77-1040 du Code de la route, daté du 1er Septembre 1977, prévoit qu’en cas d’infractions, du type excès de vitesse, l’amende doit être réglée, en théorie, immédiatement, et le véhicule peut être consigné avec une mise en fourrière possible. Malgré cela, s’il est impossible au conducteur, ressortissant de la C.E.E, de payer immédiatement, il peut être, par la suite, poursuivi par la police de son propre pays s’il ne s’acquitte toujours pas de sa dette. Mais cela prend du temps en règle générale, car les procédures administratives sont longues. Pour les touristes extra-communautaires, la procédure est identique mais les risques d’échec sont multipliés par deux ou par trois. Pour les stationnements non autorisés entraînants des procès verbaux d’un montant oscillants entre 75 et 230 francs, les polices européennes collaborent également mais les fraudeurs ont plus de chances de ne pas payer leurs dus.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération