Vainqueur des 24 H. de Spa en 1999, Anthony Beltoise était au départ du double tour d'horloge belge 2010 samedi dernier, 10 ans après sa dernière participation. Le Français était pour l'occasion au volant d'une Lamborghini du Gulf Team First, pour un bilan en tout point positif.


Anthony, comment t'es tu retrouvé dans le baquet de la Lamborghini du Gulf Team First pour cette épreuve ?

Je participe cette année à la Série FFSA V de V (au volant d'une Ferrari F430, ndlr). Régulièrement, avec Fabien Giroix (patron du Gulf Team First, ndlr), on se retrouve tous les deux en première ligne et on se tire la bourre en début de course. On se connaissait déjà avant, mais là, le fait de courir l'un contre l'autre dans le même championnat nous a rapprochés. Il m'a parlé de son projet de faire rouler des Gentlemen drivers n'ayant aucune expérience en sport automobile. Il cherchait un pilote pro pour les épauler. Je lui ai donc proposé mes services.


Malgré un abandon à 1h30 de l'arrivée, que retiens-tu de ces 24 Heures de Spa 2010 ?

La victoire n'était pas jouable. L'objectif était simplement de se faire plaisir. C'était bien pour moi de découvrir une autre GT3 que l'Aston Martin que je pilote en championnat de France FFSA. La course n'a pas très bien débuté. Nous nous sommes rendu compte que le splitter avant était mal fixé, ce qui engendrait de terribles vibrations. Il a donc fallu le changer, ce qui nous a fait perdre beaucoup de temps. Par la suite, un des pilotes amateurs de mon équipage s'est fait arracher l'avant droit de la voiture par une Ferrari. Pour ma part, la première fois que je suis monté dans l'auto, j'ai fait un double relais en pneus slicks sous la pluie. C'était donc plus un relais de survie qu'autre chose. Le dimanche matin, vers 7h, je suis ressorti des stands juste devant la BMW qui menait la course. Je regardais donc régulièrement dans mes rétroviseurs afin de ne pas la gêner au moment où elle me dépasserait. Mais un, deux, trois puis quatre tours sont passés, et elle ne m'avait rien repris. Et en fait j'ai effectué tout mon relais devant elle. Le lendemain, en rentrant chez moi, quand j'ai observé les feuilles de classement, je me suis rendu compte que j'avais réalisé le meilleur chrono des catégories GT2 et GT3 confondues. C'est une belle satisfaction, d'autant plus que je n'avais plus roulé ici depuis longtemps. Et c'est également très valorisant pour l'équipe. La Lamborghini est fantastique. Son point fort est le couple de son moteur et le freinage. Cette année, je n'ai pas de programme international, et ça m'a fait vraiment plaisir de pouvoir me frotter sur la piste à des voitures et des pilotes officiels. J'ai démontré que j'étais toujours dans le coup. Le bilan du week-end est donc extrêmement positif.


Tu participes cette saison au championnat de France FFSA GT3, comment cela se passe-t-il ?

Le championnat est très beau, et le niveau très relevé, aussi bon que le championnat d'Europe. Les GT3 sont sympas à piloter, même si peut-être trop aseptisées, peut-être trop faciles. L'Aston Martin n'est pas aussi performante que la Lamborghini que je pilotais le week-end dernier. Elle est compétitive sur les circuits rapides, et serait par exemple très à l'aise à Monza. Mais elle n'est pas adaptée aux circuits sinueux comme le sont la plupart des tracés français. Nous avons beaucoup de travail de développement devant nous avec Prodrive. C'est également dans leur intérêt de Prodrive que cette voiture soit performante.


Parallèlement au championnat de France de Grand Tourisme, tu es engagé en Série FFSA V de V. Quel est le bilan de cette première partie de saison ?

Entre la Lamborghini, les Porsche Imsa, la Mosler de Xavier Pompidou, il y a de la concurrence, et la Ferrari est une auto sensationnelle. En fait je ne connaissais pas Jean-Paul Pagny (patron et pilote de l'équipe Visiom, qui engage la F430, ndlr). En revanche je connaissais Thierry Perrier, puisque j'ai disputé avec lui les Le Mans Series en 2007 au volant d'une Porsche. En fait quand ils ont appris qu'ils pouvaient incorporer un pilote professionnel à leur équipage, ils ont appelé Michelotto (préparateur des Ferrari F430 GTC, ndlr) pour leur demander s'ils pouvaient leur conseiller un pilote français. Ayant roulé ces deux dernières saisons en LMS avec la Ferrari Farnbacher, je suis souvent allé en Italie faire des essais. C'est comme ça que j'ai été retenu.


As-tu un objectif particulier pour la saison prochaine ?

J'aimerais poursuivre en championnat de France. Parallèlement, je souhaiterais participer à un championnat international. Pourquoi pas le FIA GT3 ou le futur championnat GT2 ? Le GT2 est vraiment une belle discipline, offrant plus de possibilités de réglage que le GT3.



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Anthony Beltoise brille aux 24 H. de Spa