36 ans après un accident de la route, il obtient cinq millions d'euros
C'est l'histoire d'un homme obstiné et très patient. Michel Monsacré, 72 ans, va toucher cinq millions d'euros d'indemnisation après un accident de la route, qui a eu lieu… en 1982.
Tout a commencé un jour d'octobre 1982. Alors qu'il était au volant de sa Renault 5, Michel Monsacré a été percuté dans Paris par un chauffard qui roulait trop vite et n'avait pas respecté une priorité. L'homme, patron de Triton International, une société importatrice de matériels de pêche, a été grièvement blessé.
Resté huit mois et demi à l'hôpital, il va garder des séquelles physiques, neurologiques et psychiatriques. Il ne sera plus à même de gérer pleinement son entreprise et va enchaîner les problèmes de santé.
Dès 1983, il a lancé une procédure civile pour obtenir réparation. Cela a été le début d'un long processus judiciaire, avec pour commencer de nombreuses expertises et contre-expertises médicales pour déterminer le lien entre l'accident et les séquelles. Ce n'est qu'en 2005 qu'un neuropsychiatre établit ce lien et évalue un taux d'incapacité permanente suite à l'accident de 45 %, contre 15 % selon une première estimation. Le médecin a reconnu l'incapacité de travailler de Michel Monsacré, expliquant de fait le déclin de son entreprise.
La procédure s'est éternisée, avec notamment un dossier perdu qu'il a fallu refaire. En mars 2017, la justice a finalement donné raison à Michel Monsacré. Elle a condamné l'assureur du conducteur responsable à lui verser près de 400 000 euros. Mais pour lui, ce n'était pas suffisant et il a fait appel.
Le voilà reparti pour une procédure, qui vient à nouveau de lui donner raison. Ce lundi, la Cour d'appel de Paris lui a accordé 3,5 millions d'euros pour le préjudice subi par son entreprise, un million d'euros pour lui. Avec les intérêts sur dix ans, cela fera un peu plus de cinq millions d'euros.
Pour Maître Mouhou, avocat de l'accidenté cité par le Parisien, "cela montre aux victimes qu'elles ne doivent jamais désespérer de la justice, mais il faut être acharné et combatif". À l’issue du procès, Michel Monsacré a déclaré : "Cette décision va me faire du bien moralement, c'est sûr".
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