Tarif des autoroutes: les associations d'usagers dénoncent un marché de dupes
Le débat sur le tarif aux péages des autoroutes a été ouvert l'an dernier par un rapport de la Cour des Comptes regrettant une attitude de rentiers de la part des sociétés concessionnaires des grands rubans. A partir de là on a mis sur la table les conditions des contrats de concession pour découvrir que l'Etat n'avait pas été très regardant de l'intérêt général en cédant ainsi ses prérogatives. On allait donc voir ce que l'on allait voir. Justice allait être rendue au peuple. Ségolène Royal, Manuel Macron, Emmanuel Valls et même François Hollande ont donné de la voix. Aujourd'hui tout aurait été dit et le prix aux péages n'augmenterait pas cette année. Victoire ? Non, armistice pour entrer en collaboration.
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a annoncé jeudi un accord entre l'Etat et les sociétés concessionnaires (SCA), qui "remet à plat les contrats, mais sans les résilier". Un sacré tour de force, un vrai tour de magie. Les sociétés concessionnaires pourtant en position de force du fait des termes même de leur contrat de concession auraient donc plier face à l'autorité divine du pouvoir régalien. L'intérêt des usagers a été réinscrit comme la priorité des pontes et autres dirigeants qui ont même dégagé des ressources nouvelles pour le financement des infrastructures de transport et contribuer à la relance de l'activité économique. Jusqu'à permettre des créations d'emploi dans le secteur des travaux publics.
Franchement chapeau-bas. Cependant, la réalité est qu'on nous le fait manger ce chapeau. Heureusement, il y a un groupe de réflexion "Automobilité et avenir" qui nous sort de l'hypnose. Un groupe qui rassemble l'Organisation des PME du transport routier, la Fédération française des motards en colère, l'Union nationale des automobile clubs, l'Automobile club des avocats et la Fédération française de motocyclisme.
De ce côté-ci du débat, on parle carrément de marché de dupes, de poudre aux yeux, de décisions inacceptables. La hausse annuelle des péages, contractuelle, aura lieu et sera lissée sur plusieurs années car l'Etat, n'a pas résilié les contrats de concession alors qu'il en a le droit. Conséquence ? « Il n'a pas repris sa souveraineté sur le service public des autoroutes, se privant alors d'une manne financière importante et d'une totale maîtrise de la politique tarifaire" explique le groupe de réflexion. Bref, on nous prend pour... des quoi déjà ?
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