2. Sur la route : l’EX30 casse les codes Volvo

Il ne faut pas nécessairement être un fin connaisseur du milieu automobile pour savoir que les Volvo réellement palpitantes à conduire se comptent, après presque un siècle, sur les doigts de la main. Il faudra désormais ajouter un nouveau nom à cette courte liste : EX30. Avec 272 ch et "seulement" 1 860 kg, vous me direz qu’il est simple d’obtenir une voiture performante (ce suédois abat le 0 à 100 km/h en 5,3 s). Mais performances ne rime pas toujours avec plaisir de conduite, surtout lorsque l’on parle de voiture électrique.

Si ce Volvo parvient à concilier les deux, c’est parce que les ingénieurs châssis ont fichtrement bien travaillé. Le fait que la plateforme SEA soit, dans sa configuration à deux roues motrices, une propulsion aide déjà. Mais ce n’est pas seul secret de l’EX30. Direction précise et train avant direct sont également au programme, ce qui laisse croire que la marque a retravaillé sa copie depuis les premiers essais. À moins que ce ne soient les jantes optionnelles de 20" de notre exemplaire d’essai qui aient imposé des réglages spécifiques. Mais peu importe la raison tant que le plaisir est présent. Dans les enchaînements de courbe, l’EX30 se place au gré des coups de volant et prend assez peu de roulis. Et comme la position de conduite est peu surélevée, on pourrait presque se croire au volant d’une berline sportive.

Preuve que "notre" Volvo disposait de réglages spécifiques, le #1 essayé affichait un caractère totalement différent… et beaucoup moins amusant. Certes, la cavalerie et le couple assurent toujours des accélérations à vous coller au siège. Mais le train avant se révèle beaucoup moins mordant, la direction moins précise et le roulis bien plus présent. Autant d’éléments qui incitent à presser la pédale de droite avec modération car si on le chatouille trop, le #1 donne l’impression que la mise au point du châssis a été négligée. En contrepartie, les réglages du #1 se révèlent idéaux pour préserver le confort. Chaque déformation, y compris les plus marquées, du bitume est avalée par les amortisseurs, préservant ainsi les passagers des trépidations A bord de ce SUV, les longs trajets n’auront donc rien d’une punition. Certes, les bruits d’air et de roulement ne sont pas aussi bien atténués que dans des véhicules de gamme supérieure -une remarque également valable pour le Volvo- mais l’ensemble est d’un bon niveau.

L’EX30 ne peut se targuer d’un niveau de confort aussi marqué. Nids-de-poule et bosses vous sont immédiatement signalés par des mouvements brusques de suspension au point que, dans les cas les plus extrêmes, vous aurez l’impression que ce sont vos vertèbres qui jouent le rôle d’amortisseurs.

En ville, le Volvo tire son épingle du jeu grâce à son diamètre de braquage dans la très bonne moyenne du segment (10,6 m) tandis que le Smart ne brille pas vraiment, avec ses 11 m, sur ce point.

Pour le reste, difficile de départager ces deux clones. Soulignons toutefois que, si nous les comparons avec la plupart des autres petits SUV électriques, ces deux-là se révèlent beaucoup plus nerveux, un peu moins efficients et, pour les longs trajets, disposent d’une puissance de charge maximale appréciable (155 kW pour le Volvo et 150 kW pour le Smart).