Plateformes, moteurs, batteries : ce que PSA et Fiat préparent pour l'électrique
Avec ses quatre bases STLA, Stellantis proposera des véhicules électriques sur tous les segments, de la petite citadine au pick-up.
En avril dernier, lors de l'assemblée générale de Stellantis, Carlos Tavares a dévoilé la stratégie du groupe formé par PSA et Fiat pour les plateformes des modèles 100 % électriques : "Les plateformes du groupe seront repensées comme de pures plateformes électriques." Le groupe a donné plus de précisions lors de son EV Day.
Quatre plateformes
Avec seulement quatre bases, Stellantis compte répondre aux besoins de toutes ses marques et couvrir tous les segments, de la petite citadine au grand pick-up. Ces nouvelles plateformes sont nommées pour l'instant "STLA".
Les premières qui seront industrialisées seront les Medium et Large, mi-2023. La Medium couvrira les segments C et D, c’est-à-dire les compactes et les familiales. La troisième génération du Peugeot 3008 devrait l'inaugurer. Elle aura des batteries de 87 à 104 kWh. L'autonomie maximale sera de 700 km. La Large couvrira les segments D et E, les plus grands modèles. Elle aura des batteries de 101 à 118 kWh, pour une autonomie maximale de 800 km.
En 2024, il y aura la "Frame", pour les gros SUV et les pick-up. Grâce au gabarit et à une structure spécifique, celle-ci intégrera d'énormes batteries, jusqu'à 200 kWh, pour une autonomie de 800 km.
Puis la dernière sera la Small, pour les segments A et B, les véhicules citadins donc. La Small sera prête en 2026, avec des batteries de 37 à 82 kWh, pour une autonomie maximale de 500 km. Avant cela, Stellantis proposera une deuxième version de la eCMP, fin 2022. On imagine qu'elle sera prête pour les futurs petits SUV électriques que préparent Alfa Romeo et Jeep.
Le patron de Stellantis a souligné que la standardisation, avec le partage d'un maximum d'éléments techniques, va permettre de "compenser en partie le coup de l'électrification", "le principal défi de l'industrie automobile mondiale".
Trois types de moteurs
Stellantis prépare "une famille de trois modules de propulsion électrique (EDM) réunissant moteur, boîte de vitesses et convertisseur". Comme pour les plateformes, le maitre-mot est la flexibilité, puisque ces EDM "peuvent être configurés pour les véhicules à traction, à propulsion, 4x4 et 4xe".
L'EDM 1 est annoncé avec 70 kW, soit 95 ch. L'EM2 va de 125 à 180 kW, soit de 170 à 245 ch. Enfin, l'EDM 3 va de 150 à 330 kW, soit de 204 à 449 ch environ.
Cinq usines de batteries
Le groupe veut maîtriser les coûts en contrôlant 80 % de la valeur des véhicules électriques qu'il produit. Cela passe notamment par l'assemblage de ses batteries. L’objectif est de réduire les coûts des modules de batteries des véhicules électriques de plus de 40 % sur la période 2020-2024 et de plus de 20 % supplémentaires d'ici 2030.
Cinq "gigafactories" sont prévues pour l'Europe et l'Amérique du Nord. Le groupe veut disposer de 130 gigawatts-heure (GWh) de batteries d'ici à 2025 et 260 GWh d'ici à 2030. Les deux premières usines du genre (une en France et une en Allemagne), nées d'une joint-venture entre PSA et Total, fourniront 50 GWh. Stellantis a officialisé cette semaine l'implantation d'une usine en Italie.
L’utilisation de deux chimies de batteries est prévue en 2024 "pour satisfaire les besoins d’une clientèle variée" : une technologie à haute densité énergétique et une autre sans nickel ni cobalt. En 2026, la première technologie de batterie à électrolyte solide concurrentielle devrait être introduite.
Le groupe vise une capacité de recharge rapide de 32 km par minute. En 2030, tous les modèles des marques de Stellantis existeront en 100 % électrique. En Europe, ce sera même plus de 60 % dès 2024. Côté ventes, les modèles plug-in et électriques représenteront 38 % du total en 2025 et 70 % en 2030.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération