Ségolène Royal rêve à des autoroutes à 90 km/h
Crier haro sur la vitesse fait décidément florès. Elle est la victime expiatoire d'un lobby du radar qui a un fonds de commerce imbattable car alimenté par une énergie cinétique qui ne s'éteint qu'à partir du moment où l'on reste immobile. Voilà qu'elle est à présent l'alibi tout trouvé d'élus en mal de reconnaissance écologique qui vont qui plus est pouvoir s'en donner à cœur joie en modifiant à leur guise le code de la route et la circulation. Le tout appuyée par une ministres de l'Ecologie qui aime parler à tort et à travers.
Le périphérique à 70 km/h n'était qu'un début. Demain, il y aura des autoroutes à 80 km/h. C'est le cheval de bataille de certains maires à l'exemple d'un Nicolas Daragon (les Républicains). Ce dernier a saisi la ministre de l'Ecologie pour lui demander de réduire de façon permanente de 110 à 90 km/h la vitesse sur la portion de l'A7 qui traverse son agglomération où 200 000 véhicules par jour ont transité lors de ce chassé-croisé le plus dense de l'été.
Ceci pour rendre l'air plus respirable tant il est vrai que l'axe est à quelque centaine de mètres du centre-ville. Certes, mais lorsque les bouchons se forment, on ne roule plus vraiment et que ce soit 110 ou 90 km/h, la limitation de la vitesse n'y fera pas grand-chose. Sauf, peut-être, à fluidifier encore moins le trafic et, surtout, faire mieux crépiter les radars en heure creuse. Période où la pollution est nulle.
L'édile n'en reste pas là et sonne la mobilisation générale. Il a envoyé un courrier à douze maires de communes dans le même cas pour leur demander d'appuyer sa demande (Tours, Lyon, Reims, Toulon, Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Mantes-la-Ville, Nemours, Villejuif, Montreuil-sous-Bois, Strasbourg et Angers).
On rappellera aussi que le maire UDI de Chamonix (Haute-Savoie) réclame une baisse de la vitesse de 90 à 80 km/h sur toute une portion de route située au pied du mont Blanc et régulièrement asphyxiée par le trafic.
Bref, bientôt, il n'y aura plus en fait de limitation de vitesse applicable sur le territoire mais des cas par cas.
Voilà qui promet. Et puis faire passer la pilule de la réduction de la vitesse autorisée en jouant sur une culpabilité morale de pollueur, c'est plus malin que de remplir encore un espace de sécurité routière déjà saturée par la répression. Politicien, c'est quand même un sacré métier.
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