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Renault songe déjà à l’après de Meo

Dans Economie / Politique / Personnalités

Michel Holtz

Après la sidération, place à l'avenir. Le départ du directeur général du groupe oblige son conseil d’administration à lui choisir un successeur rapidement. Car les chantiers sont nombreux, et l'avenir pas forcément aussi radieux que les quelques années de redressement spectaculaires opérées par Luca de Meo.

Renault songe déjà à l’après de Meo
Crédit photo :IP3 PRESS/MAXPPP.

Il rêvait d’un univers automobile plus large, il en a finalement choisi un autre, plus luxueux. Luca de Meo qui souhaitait succéder à Carlos Tavares chez Stellantis (un secret de polichinelle) n’aura donc pas eu gain de cause. Il va quitter Renault, et l'automobile, pour prendre la direction générale du groupe Kering, selon Le Figaro, même si le groupe fondé par François Pinault n’a pas confirmé la décision, sans pour autant la démentir.

Ce départ, s’il a pris tous les observateurs de court, constitue-t-il vraiment la surprise du dimanche soir que personne ne pouvait prévoir ? Quelques éléments plaident néanmoins pour un changement d’écurie prévisible de la part du boss du losange, même s’il est toujours facile de refaire le match après le coup de sifflet final.

Ne pas jouer le match de trop

Arrivé en 2020 fort de son succès à la tête de Seat, où il avait réussi la mise en orbite de la nouvelle marque Cupra, Luca de Meo a trouvé un groupe Renault criblé de dettes. Accumulées, elles atteignaient 8 milliards d’euros. Cinq ans, et après une grosse Renaulution, la marge opérationnelle de l'entreprise aux trois marques  atteint 4,26 milliards d’euros en 2024, ce qui a fait dire au boss, plutôt fièrement, qu’il s’agit "du meilleur résultat en 123 ans d’existence". 

Et pour cause : une flopée de produits sont lancés et dans les trois marques (Alpine, Renault et Dacia). Et en plus, ils sont plutôt sexy, et ostensiblement tournés vers le néo rétro, ce qui semble convenir aux quinquas et sexagénaires (principaux clients) qui ne demandent qu’à revivre leurs années d’enfance truffées de 4l et de R5 et de la Twingo à venir.

De Meo s’en va donc sur une imparable réussite. Mais peut-être que le Milanais, comme tout sportif de haut niveau, sait qu’il ne doit pas jouer le match de trop. Car l’avenir n’est pas forcément aussi rose que les cinq ans qui viennent de s’écouler à Billancourt.

Les activités du groupe ont été scindées en deux entités. Horse d’un côté, est dédié au thermique. C’est une coentreprise ou l’on retrouve, aux côtés du losange, le Chinois Geely et le Saoudien Aramco. De l’autre, Ampère devait se coconstruire avec l’aide de Nissan et Mitsubishi. Mais les deux Japonais ont jeté l’éponge et vont se contenter de nouer des partenariats industriels. 

Du coup, Renault se retrouve seul pour gérer les colossaux investissements nécessaires à sa transition électrique et des ventes de VE pas toujours à la hauteur. Quant au thermique, toujours aussi rentable, et ce chez la totalité des constructeurs mondiaux, il devra en partager le bénéfice avec Geely.

L'épine Alpine

Et cette épine dans le pneu n’est pas le seul souci à gérer pour Renault. Alpine est mal au point en F1, et se retrouve lui aussi dans une transition vers l’électrique à haut risque, avec des produits comme l’A290 et A390 qui vont devoir trouver rapidement des clients.

Autant de soucis que Luca de Meo n’aura donc pas à gérer, partant très opportunément au moment ou il est auréolé de sa réussite passée. Il n’aura pas à mettre en place son deuxième plan baptisé « Futurama ", après sa Renaulution, et pourra vaquer vers son nouveau poste, et peut-être dernier de sa carrière puisqu’il fête cette année ses 58 ans.

Les difficultés actuelles de Kering qui voit son bénéfice fortement baisser désignent donc tout naturellement de Meo, le redresseur de marges, pur prendre la barre de l’armada Pinault, ses origines milanaises aussi, puisque Gucci, l’un des principaux navires du groupe, est de la même origine que lui.

Denis Le Vot, patron de Dacia et successeur possible de Luca de Meo.
Denis Le Vot, patron de Dacia et successeur possible de Luca de Meo.

En attendant, Renault, qui a plongé de 6,8% à l’ouverture de la Bourse de Paris, suite à l’annonce du départ de son patron doit lui trouver un successeur, et vite. Une nomination qui ne devrait pas attendre 6 mois comme chez Stellantis, mais qui devrait être réglé d’ici le 15 juillet, date du départ de de Meo.

Plusieurs noms sont déjà sur la table, comme toujours en pareil cas. Le délai imparti, très court pour un tel recrutement, ferait bien entendu pencher la balance pour une promotion interne, ou presque. Et le successeur de l’Italien pourrait bien se trouver du côté de Dacia. Son patron, Denis Le Vot, que nous avions reçu sur le stand Caradisiac lors du dernier Mondial de l’auto, est plutôt taillé pour le poste, fort de sa réussite avec la marque franco roumaine depuis 4 ans, et de sa carrière toute entière, puisqu’il travaille dans le groupe depuis toujours.

Trois noms, au moins, pour la succession

Mais un autre personnage pourrait bien sortir du chapeau du conseil d’administration. Il s’agit de Thierry Piéton, ex-directeur financier du groupe qui a quitté Renault il y a quelques mois et pourrait bien faire son retour, même s’il est plutôt l’homme des gros sous que du produit, à l’inverse de Gilles le Borgne.

Ce dernier, ancien patron de la R & D et conseiller de de Meo jusqu’à ce 15 juillet, semble lui aussi en lice, même s’il n’a pas forcément la dimension marketing nécessaire. Seul le patron de Dacia remplirait-il donc toutes les qualités nécessaires ? 

Il faudra attendre un petit mois pour le savoir, et voir à l’œuvre celui qui, dans cette short list, ou dans une liste plus élargie, mettra en chantier le plan Futurama, ou un autre plan et une autre stratégie, bien à lui.

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