Radars : les « gilets jaunes » divisent le pactole par deux
Le gouvernement tablait sur plus d’un milliard d’euros de recettes grâce aux radars en 2019. Ce sera moitié moins. La principale raison : les destructions des équipements causées par les « gilets jaunes ».
Non, ce ne seront pas 1,01 milliard d’euros récoltés grâce aux radars routiers, comme l’espérait le gouvernement. Mais entre 500 et 600 millions en 2019. « Il y a un vrai décrochage », commente une source proche du dossier. Si l’on reprend les chiffres antérieurs, la recette s’élève à 825 millions d’euros en 2017. Or, un premier décrochage avait déjà eu lieu en 2018, avec seulement 683 millions engrangés.
L’année prochaine, l’État aimerait dépasser la barre des 700 millions d’euros, selon les prévisions des annexes du projet de loi de Finances. Pour y parvenir, le taux de disponibilité des équipements devrait remonter à 93 %. Il était de seulement 75 % en 2019.
Les détériorations et l’abaissement de la vitesse
La crise des « gilets jaunes » joue un rôle déterminant dans ce résultat. 60 % des radars ont été endommagés durant cette période. Les détériorations telles que de la peinture sur la vitre, le bâchage ou la destruction totale des radars ont fait chuter le nombre d’avis de contraventions de 17 %.
Deuxième raison, la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h. Les usagers de la route ont été dociles. Les véhicules roulent en moyenne à 79,6 km/h en 2018 contre 80,8 km/h en 2017. Une tendance qui se poursuit en 2019 avec une réduction de 2 km/h sur les routes désormais limitées à 80.
Difficile donc de faire concilier sécurité et manne financière. Cela ne fait clairement pas les affaires des caisses de l’État. Pour tenir ses objectifs, le gouvernement a déjà entamé la remise en état de son parc, 4 400 radars d’ici 2020 (l’objectif initial était de 4 700), dont les tourelles, plus difficiles à détériorer et plus perfectionnées quant à la panoplie d’infractions identifiables. En plus de la vitesse, elles sont capables de verbaliser en cas de franchissement de feux tricolores, de non-port de la ceinture, d’utilisation du téléphone, ainsi que du non-respect des distances de sécurité.
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