Quand Shelby faisait de l'Horizon la compacte la plus rapide du monde !
Le célèbre préparateur - constructeur américain Carroll Shelby, auteur notamment de la mythique Cobra 427, s’est aussi occupé de la modeste Chrysler-Simca Horizon, vendue sous l’appellation Dodge Omni aux USA. Résultat : 175 ch sur les roues avant en 1986 !
Elle a totalement sombré dans les abysses, l’Horizon. Remplaçant dès 1978 la Simca 1100, elle en reprend bien des éléments, dont les motorisations et les trains roulants. Habillée habillement en Angleterre par Roy Axe, elle est élue voiture de l’année 1979 au nez et à la barbe de Fiat Ritmo. Si la Chrysler-Simca Horizon, vite rebaptisée Talbot s’est plutôt bien vendue en France, on ignore souvent qu’il s’agit d’une voiture « mondiale ».
En effet, elle est aussi proposée outre-Atlantique sous les appellations Dodge Omni (entrée de gamme) et Plymouth Horizon (un peu plus chic). Toutefois, si les carrosseries sont très similaires, la technique diffère. L'américaine s'équipe d’un moteur VW 1.7 l de 64 ch (c’est peu, mais la dépollution stricte aux USA casse alors les puissances) et bénéficie d’une suspension avant à jambes McPherson combiné à un essieu arrière semi-rigide et des ressorts hélicoïdaux, quand l’européenne conserve les bras avant superposés alliés à des barres de torsion, des solutions anciennes héritées de la 1100. Tout comme la suspension arrière, totalement indépendante.
En revacnhe, Chrysler dote l'Omni d’une variante inconnue chez nous, un coupé baptisé 024 mu également par un 2,2 l de 84 ch. Rien de bien violent. Mais voilà, Lee Iacocca (à qui l’on doit la Ford Mustang) est président de Chrysler depuis 1978 et fait appel à une vieille connaissance qui a beaucoup fait pour dynamiser la Mustang, un certain Carroll Shelby ! Sa mission ? Donner du piment à l’Horizon américaine (pas l’européenne, qui appartient désormais à PSA), plus précisément à sa version Dodge Omni.
Shelby s’est déjà occupé de la 024, qu’il a rebaptisée Charger et dont il a totalement revu les trains roulants tout en poussant le 2,2 l à 110 ch en 1983. En 1984, le même traitement s’applique à l’Omni, dont la déclinaison retravaillée par Shelby se nomme GLH (pout Goes Like Hell, que l’on peut traduire par « marche du feu de Dieu »).
Passant les 100 km/h en moins de 9 s, elle bat la VW Golf GTI locale. Mais le meilleur reste à venir. Pour un peu plus de fun, l’Omni GLH reçoit un turbo en 1985, pour développer 148 ch. Elle passe les 190 km/h, mais si groupe Chrysler arrête la GLH en 1986, Shelby a encore envie de s’amuser.
Cette année-là, il achète les 500 derniers exemplaires et les trifouille dans son atelier qu’il rouvre pour l’occasion. Et là, paf, la puissance bondit à 175 ch (et le couple à près de 240 Nm) sur l’évolution GLH-S. C’est alors la compacte sportive la plus puissante du monde mais aussi de l’histoire, après l’arrêt de la Talbot Sunbeam Lotus qui poussait tout de même la plaisanterie à 160 ch.
L’Omni ne plaisante pas, passant les 60 mph (96 km/h) en 6,5 s. Le magazine américain Hot Rod l’oppose à une Shelby Mustang GT 350 de 1965, et l’Omni l’humilie ! Shelby avance même que son Omni est plus rapide qu’une Ferrari 308. La première compacte à en remontrer à une supercar, c’est elle, bien avant l’Audi RS3.
Pour sa part, le duo Dodge/Plymouth durera jusqu’en 1990, alors que l’Horizon européenne, qui n’aura jamais droit à une version sportive, s’arrêtera en 1985 en France (1987 en Espagne), remplacée par la Peugeot 309, qui devait se nommer initialement… Tablot Arizona.
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