Quand Paris aimait l'automobile
Un hors-série du Parisien fait revivre l'époque de l'automobile triomphante dans la capitale, avec ses beautés et tous ses excès...
Novembre 1970: des DS, R16, R4 et 204 descendent les Champs-Elysées qu'éclairent déjà les illuminations de Noël. Photo Wilfried Glienke/picture alliance / ZB/MaxPPP
Paris n’a pas toujours voué l’automobile aux gémonies. Au contraire, même : il fut un temps où la capitale ouvrait grand ses bras et ses voies aux voitures, engin qui symbolisait l’essor du progrès dans une France optimiste. On le (re-)découvre à travers la lecture d’un passionnant hors-série édité par nos confrères du Parisien, vénérable quotidien qui fête ses 80 ans cette année.
Ainsi, saviez-vous qu’en 1900, deux ans après le tout premier salon de l’automobile de la capitale, alors organisé aux Tuileries, la ville et sa banlieue proche abritaient une cinquantaine d’entreprises importantes (motoristes, carrossiers, selliers…) liées à l’automobile ? Qu’un Grand Prix fut organisé dans le Bois de Boulogne chaque année en 1945, 1946, 1947 et 1951 ? Que dans les années 80, Jacques Chirac, maire de Paris, tenta d’imposer l’idée d’un GP au cœur de la ville ? (L’idée se concrétisera finalement en 2016, année du premier e-Prix couru autour des Invalides) Saviez-vous aussi que la duchesse d’Uzès recevra le tout premier PV pour excès de vitesse pour avoir circulé à 15 km/h (vitesse mesurée sans radar…) dans le Bois de Boulogne, en 1898 ? Que le parking Banville (17ème arrondissement), pour son ouverture en 1927, organisera une sorte de course de côte entre le rez-de-chaussée et le 8ème étage ? Que les concessions pouvaient s’apparenter à de véritables cathédrales à la gloire de l’automobile triomphante, à l’image du garage Citroën de la rue Marbeuf (8ème) doté de 5 étages d’exposition (érigé en 1925, celui-ci sera détruit en 1952) ?
Au fil des pages, on relit l’histoire du tout premier braquage motorisé en décembre 1911, quand la bande à Bonnot s’attaqua à l’agence de la Société Générale rue Ordener, avant de s’enfuir à bord d’une Delaunay-Belleville. On écarquille les yeux en lisant qu’en 1967, il était question de créer 8 « radiales », voies express traversant Paris en tous sens et permettant de relier plus rapidement les grandes villes de banlieue. On sourit en apprenant que le comédien Jean Yanne était parvenu à créer une clé permettant de se libérer du célèbre « sabot de Denver », et qu’il s’en vantait chaque matin à la radio, jusqu’à ce que la préfecture le mette en garde à vue…
Enfin, les dernières pages reproduisent des photos absolument surréalistes de voitures stationnant un peu partout dans Paris : dans la cour du Palais-Royal, dans celle du Louvre (oui, celle où l’on trouve la Pyramide !), sur la place de la Concorde ou bien encore à Beaubourg… L’automobile était reine, avec tous les excès qui vont avec. Un retour à cet ordre (ou désordre ?) ancien serait aujourd’hui inimaginable, mais c’est tout l’intérêt de ce hors-série que de nous faire revivre ce Paris vrombissant, pétaradant et tellement attachant.
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