Salon de Genève 2018 - Cupra : la promesse de Seat affûtées et bien plus encore
Ce n'est pas à la déclaration d'indépendance de la Catalogne que nous sommes venus assister près de Barcelone mais à celle de Cupra qui s'extrait du giron de Seat pour voler de ses propres ailes. Cependant le futur de cette nouvelle marque ne se limite pas qu'à des versions sportives des modèles de la marque espagnole.
En 1996, pour fêter son premier titre de champion du monde des rallyes dans la catégorie 2.0, Seat commercialise la toute première Cupra (pour Cup Racing) sur base de son Ibiza, en reprenant toute la mécanique de la Volkswagen Golf 3 GTI appartenant au même groupe et en lui ajoutant une présentation tapageuse avec des peintures vives ainsi que des jantes blanches à l'extérieur sans oublier des imprimés aux motifs audacieux à l'intérieur. Le label sera ensuite repris sur les générations suivantes de la polyvalente ainsi que sur d'autres modèles et s'éloignera peu à peu de son statut de simple alternative plus accessible aux GTI pour acquérir une identité propre, avec un fait d'armes notable en 2014 quand la Leon Cupra 280 s'adjuge le record du tour au Nürburgring dans la catégorie traction.
La consécration arrive cette année : Cupra prend son indépendance en se dissociant de Seat et nous étions invités sur l'extraordinaire circuit de Terramar près de Barcelone pour assister à la présentation de son tout premier modèle, le Cupra Ateca. Ii faudra toutefois patienter avant le lever de voile dans une antichambre censée retranscrire l'ambiance même de la nouvelle marque, mélange de cuivre, peinture mate, bois et béton brut, et qui donne l'occasion d'observer de plus près le logo. Marvel, Transformers, Xbox, tatouage tribal, maquillage de catcheur américain ou araignée quadrupède, les spectateurs, dubitatifs dans leur grande majorité, en cherchent la signification jusqu'à ce que la solution soit donnée : deux C entrelacés, un à l'endroit, un à l'envers, ce qui « s’inspire de l’attitude des civilisations tribales et reflète les valeurs que la nouvelle marque souhaite transmettre : passion, précision, détermination et courage ». Soit.
Vient enfin la conférence de presse où l'identité de Cupra nous est un peu plus révélée. Elle absorbe les modèles sportifs de Seat et donne son nom à l'écurie de TCR, certes, mais pas que : elle s'accompagne aussi d'un esprit gentleman driver très « lifestyle » comme on dit dans les départements marketing, qui fait que, dans les coins dédiés à la marque des concessions Seat, on y vendra aussi des accessoires en édition limitée tels que lunettes, vêtements, sacs ou vélos en s'associant avec des marques comme Dainese, Trakatan ou Fabike, le tout étant illustré par le slogan de la marque : « unicité, sophistication, performance ». Soit.
C'est après qu'on commence à perdre le fil. Il est en effet annoncé que, parmi les sept modèles Cupra qui seront présentés dans les trois années à venir, on y trouvera sans aucun doute l'Ibiza et l'Arona mais aussi des hybrides et des électriques. Puis, surprise : version break de la série limitée présentée l'année dernière, la Seat Leon Cupra R ST est dévoilée et garde son S dans la calandre mais dans une version cuivrée, sorte d'intermédiaire inattendu entre les deux logos. Soit.
Pas le temps d'y réfléchir, on revient ensuite sur les rails avec l'arrivée sur scène de la Cupra TCR suivie, enfin, du Cupra Ateca. Le SUV se reconnaît facilement à ses colossales jantes de 19 pouces ayant bien du mal à cacher d'énormes freins Brembo, sa calandre aux larges alvéoles et ses quatre généreuses sorties d'échappement, avec quelques touches d'aluminium mate et de noir brillant ici et là.
L'habitacle fait la part belle à l'alcantara, au cuivre et à la fibre de carbone, la pièce maîtresse étant sans aucun doute les magnifiques sièges baquets qui seront disponibles en option en 2019. L'ensemble ne manque ni d'allure, ni d'attrait, même s'il faudra sûrement quelque temps pour s'habituer au logo Cupra.
La mécanique est à la hauteur de l'extérieur avec un 2.0 TSI de 300 ch associé à une boîte de vitesses double embrayage DSG7 et une transmission intégrale 4Drive. Plusieurs modes de conduite sont proposés, normal, sport, individuel, neige, tout-terrain et Cupra, le plus extrême, agissant sur le moteur, la boîte, la direction, la transmission et les suspensions pilotées. Les performances sont époustouflantes, avec un 0 à 100 km/h annoncé en 5,4 s et 245 km/h en pointe. Il faudra attendre le Salon de Genève pour connaître la date de commercialisation et les tarifs mais ces derniers sont annoncés très largement inférieurs à la concurrence, ce qui s'explique par le fait qu'on ne la trouve que chez les constructeurs premium.
En créant la marque Cupra pour dissocier ses modèles sportifs, Seat marche dans les pas de Fiat qui a fait de même en ressuscitant Abarth avec à la clé un succès certain. Mais les italiens se reposent sur une validation historique qui a su trouver un public d'amateurs et que ne peut remplacer un concept marketing constitué de petites phrases, d'accessoires et de séries limitées. Sans compter que commencer avec un SUV - aussi performant soit-il - n'envoie pas vraiment les bons signaux pour séduire les puristes.
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