Parité des prix électriques/thermiques : on l'attend toujours
De plus en plus de constructeurs prédisent une parité des prix entre thermiques et électriques d'ici 2 à 3 ans. Mais dans la réalité, nous en sommes encore très loin, notamment sur les modèles les plus diffusés.
Après le groupe Volkswagen, Nissan est le nouveau constructeur à annoncer la parité à venir entre les prix des véhicules électriques et thermiques. La marque japonaise pense que cela arrivera d'ici 2 ans sur les marchés développés, signe de la progression des technologies de batteries qui deviennent moins coûteuses quand, dans le même temps, les autos thermiques voient leurs prix gonfler à cause des systèmes de dépollution plus complexes et des aides à la conduite.
Mais qu'en est-il vraiment ? Comparons justement quelques modèles actuels pour se rendre compte de l'écart toujours important entre électriques et thermiques.
- Renault Zoe : à partir de 32 100 € en achat intégral, hors bonus écologique / Renault Clio (4e génération) : à partir de 15 300 €.
- Volkswagen e-Golf : à partir de 42 090 €, hors bonus écologique / Volkswagen Golf (7e génération) : à partir de 20 650 €.
- Nissan Leaf : à partir de 35 900 €, hors bonus écologique / Nissan Pulsar : à partir de 21 590 €.
Nous avons choisi des autos à peu près proches (même si c'est toujours difficile, compte tenu des écarts d'équipements et de performances), et l'on voit que les écarts sont encore grands sur les générations actuelles. Ils tendront à diminuer sur les renouvellements (nouvelle Renault Zoe, gamme ID chez Volkswagen...), mais probablement pas assez pour avoir une parité.
Les constructeurs jouent en fait sur les mots, puisque dans les faits, nous pourrons avoir une Volkswagen I.D au prix d'une Golf, mais ce sera au prix d'une Golf milieu/haut de gamme avec une bonne motorisation. Donc très loin du ticket d'entrée de la compacte allemande. Bref, la vraie parité est encore bien lointaine, et sûrement pas pour 2020.
Chez Tesla, même s'il n'y a pas de comparaison directe avec un modèle thermique au catalogue, on voit bien que la sortie d'un modèle sous les 40 000 dollars pose de gros problèmes. Plus on tend à des prix raisonnables pour une électrique, et plus le défi est immense pour un constructeur. Et aujourd'hui, personne n'est capable de proposer une électrique digne de ce nom à 20 000 €, hors bonus et autres primes à la conversion. Rappelons, quand même, que le budget moyen d'un acheteur de véhicule neuf en France était de 22 900 € en 2018...
Un autre paramètre est également à prendre en compte : le bonus écologique, toujours aussi généreux en France, mais pas que. Combien de temps cela va-t-il durer ? Pour l'heure, il semble bien en place et ne devrait pas bouger, au moins pour 2020. Mais il faut quand même bien se rappeler que les 6000 € de bonus sont surtout des fonds publics, payés par les taxes et impôts, et donc pas votre propre argent...
Sur certains sites constructeurs, comme chez Renault, les prix des électriques sont directement affichés avec le bonus déduit. Ce qui, évidemment, est plus flatteur pour la marque, mais c'est tout de même un risque si l'Etat venait à réduire ou stopper ces aides généreuses. Qu'en sera-t-il des ventes d'électriques quand il n'y aura plus 6000 € d'incitation à l'acquisition ?
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération