Norton : le rapport accablant de l'administrateur
Placé sous tutelle administrative, Norton va mal, très mal. Le rapport établi par le cabinet comptable en charge de l’affaire est même accablant pour l'ancienne direction du constructeur britannique. Pas sûr que Norton s’en relève.
Désormais administrateur de tutelle de Norton, le cabinet BDO, vient de terminer son rapport sur l’état de Norton Motorcycles. On y trouve quelques éléments intéressants (et édifiants) sur la gestion du constructeur par son ancien P.-D.G. Stuart Garner.
Le cas Norton fait beaucoup parler au Royaume-Uni. Constructeur historique, Norton est aujourd’hui dans le flou le plus total concernant son avenir. Clients et fournisseurs avaient demandé plus de clarté sur ce qu’il se passait dans l'entreprise de motos. Le rapport sur la gestion de l’entité n’a pas de quoi rassurer les potentiels repreneurs.
Une partie du rapport est basée sur les derniers résultats publiés par Norton jusqu'en mars 2018. Le journal « The Guardian » a examiné le rapport et a révélé que le P.-D.G., Stuart Garner devait à la société 160 000 £ (près de 200 000 €), et qu’un prêt de 324 002 £ (environ 390 000 €) accordé à Norton par une autre entreprise de Garner avait été « jugé irrécupérable ».
Il apparaît également que les 4 millions de livres sterling (4,8 millions €) accordés à Norton par le gouvernement en juillet 2015 n’ont pas été vraiment utilisés pour la production des motos. 1,8 million £ (2,16 millions €) sur les 4 millions £ a été attribué à Norton, et 968 123 £ (1,16 million €) ont été reversés à la British Motorcycle Manufacturing Academy, une entreprise caritative sous le contrôle de Garner.
Une autre partie du document de BDO explique que Norton possède également six Aston Martins, trois Range Rover et une Jaguar F Type, pour un montant global de la flotte qui s'élève à près de 800 000 £ (960 000 €). Des véhicules de fonction plutôt hors de propos pour une entreprise en difficultés financières.
Peu regardant côté dépenses, Stuart Garner ne s’arrêtait visiblement pas là puisque selon certains clients certaines motos en SAV étaient désossées pour alimenter la construction de motos neuves. Garner est également au cœur d’un scandale financier lié à des fonds de pension jamais versés et qui vaudra sans doute à l’ex P.-D.G. quelques rendez-vous au tribunal.
Norton s’enfonce un peu plus dans une crise qui au regard de la gestion et du mode de fonctionnement de son ancien dirigeant semblait hélas inéluctable. Jusqu’où s’arrêtera la chute ?
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