Nissan active son plan de survie
L'INFO DU JOUR - Après avoir essuyé des pertes financières énormes et déjà annoncé une première vague de licenciements, Nissan va supprimer encore beaucoup de postes supplémentaires au sein de ses effectifs, fermer des usines et réduire au maximum ses dépenses. "C'est nécessaire pour survivre", explique le nouveau président-directeur général du groupe japonais.

Parmi les constructeurs automobiles généralistes, Nissan se trouve dans une position plus délicate que jamais. Le groupe japonais désormais séparé de façon quasi-totale de Renault vient de déclarer des pertes financières abyssales au titre du dernier exercice annuel, avec un négatif opérationnel de près de cinq milliards de dollars.
En pleine restructuration après avoir viré son président-directeur général, auquel il était reproché une stratégie déficiente, Nissan a déjà annoncé une première vague de licenciements il y a quelques mois : 9 000 postes supprimés très exactement.
10 000 postes de plus
Comme l'ont d'abord rapporté les médias japonais dont la chaîne de télévision publique NHK et le quotidien Nikkei, ce sera finalement beaucoup plus que ça. Le groupe prévoit aussi de fermer 10 000 autres postes, arrivant à un total de 15% de main d’œuvre en moins dans le monde.
Nissan vient de confirmer officiellement ces informations dans une conférence de presse, tout en donnant davantage de précisions sur l’étendue de ses pertes. Sur le dernier exercice annuel, le constructeur japonais avoue très exactement 671 milliards de Yen de pertes soit 4,1 milliards d’euros.
Son chiffre d’affaires est pourtant resté stable à 76,9 milliards d’euros sur l’exercice 2023-2024 (l’année fiscale japonaise démarre pour rappel en mai), soit une très légère baisse de 0,4%. Mais ses coûts de fonctionnement ont explosé et l’année 2025 laisse augurer de chiffres catastrophiques avec des ventes en recul de 27% sur le maché chinois sur les trois premiers mois de l’année 2025 et toujours de grosses incertitudes sur les conditions douanières aux Etats-Unis.
Ivan Espinosa, le nouveau président-directeur général de Nissan, annonce ainsi un véritable plan de survie qui passera, outre ce licenciement de près de 20 000 personnes, par la fermeture d’ici 2027 de sept usines dans le monde sur les 17 que compte actuellement le groupe.
Nissan espère aussi réduire de « 70% la complexité de ses pièces détachées » et gagner du temps sur le développement de ses nouveaux modèles (une tendance de fond de l’industrie automobile ces dernières années).
Quel avenir pour Nissan ?
Outre cette restructuration interne, Nissan doit également trouver une solution de partenariat pour ses futurs projets. On le sait, les discussions avec Honda ne sont pas fermées même si elles pourraient finalement déboucher sur une collaboration moins poussée que dans les projets initiaux des deux constructeurs. La possibilité d’un gros rapprochement avec le géant Taiwanais de l’électronique Foxconn est toujours évoquée aussi. Sa marque automobile Foxtron va d’ailleurs fournir des bases automobiles à Mitsubishi, dont Nissan est l’actionnaire majoritaire, pour le marché australien.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération