Moto GP - Yamaha: Ben Spies nous dit tout !
Le début d'une nouvelle année signifie aussi la prescription des obligations de la précédente. Une relation que les pilotes ont bien compris, ce qui leur permet de régler quelques comptes et d'éclaircir certaines situations passées, ceci pour repartir d'un bon pied. Ben Spies ne s'est donc pas privé de l'opportunité pour revenir sur sa saison cauchemardesque avec Yamaha, terminée en queue de poisson avec une séparation dans un climat délétère, consommée deux Grands Prix avant la fin des hostilités, à cause d'une blessure contractée après une chute sus la pluie du Grand Prix de Malaisie.
La campagne 2012 s'annonçait pourtant prometteuse pour le Texan qui retrouvait des 1 000cc supposées mieux adaptées à son style de pilotage. Les essais hivernaux s'étaient bien déroulés, les premières séances du Grand Prix du Qatar avaient été encourageantes, avec une quatrième place sur la grille de départ. Puis il y a eu une chute avant l'épreuve et le début de l'enfer : « Finir onzième au Qatar a été difficile » explique l'ami Ben sur cycleworld.com. « Lors de ma chute quelque chose s'était brisé au niveau de la selle et cela a affecté le cadre. On n'en savait rien à l'époque, mais j'ai eu de terribles vibrations sur la moto ensuite. On en cherchait la cause dans les pneus. Ma course était finie avant même qu'elle ne commence. C'était l'entame d'une saison de malchance. »
« A bien y regarder, j'ai toujours donné 100% à chaque course, mais comme tout le monde a pu le voir avec ces incroyables casses mécaniques, avec les pneus crevés, la rupture de la suspension arrière, l'explosion du moteur, la surchauffe des freins et les problèmes d'embrayage, quelque chose d'autre n'a pas fonctionné à 100%. Personne ne pouvait prévoir ça. Ces choses là arrivent durant toute la carrière d'un pilote. Moi, ça m'est arrivé en une seule année. C'est dommage pour l'équipe, mais je sais qu'ils n'y sont pour rien. C'était seulement de la malchance. »
Reste que si l'Américain ne jette pas la pierre au team, il en veut particulièrement à un de ses membres. Un ponte qui l'a pris à rebrousse poil en mettant en cause sa motivation. L'élément clé qui a décidé de son départ : « J'ai eu une intoxication alimentaire au Mugello. Je n'étais pas capable de courir. J'étais malade sous mon casque. J'avais de la fièvre, je tremblais sans pouvoir me contrôler. Yamaha est resté en Italie après le Grand Prix, mais je n'ai pas fait les essais. Je ne pouvais pas les faire. Et là, un haut responsable de Yamaha est venu me voir et m'a dit : « on a investi beaucoup d'argent sur toi. Ne vient pas à Laguna Seca si tu n'es pas à 100%. » et il a ajouté : « on a perdu confiance en toi. » C'est à ce moment exact que j'ai su que je ne piloterai pas pour Yamaha en 2013. J'ai de bons amis chez Yamaha, mais lorsque quelqu'un vous parle comme ça, vous perdez le respect que vous leur portez. »
Puis le dégoût du milieu a pris le dessus, avant que Ducati ne s'intéresse à lui : « Après l'explosion de mon moteur à Indianapolis, j'ai pensé quitter le Moto GP. J'ai regardé vers le Superbike. J'y étais bien en 2009 et Paolo Ciabatti est un bon ami. Il aurait aimé me voir en Superbike. Ducati s'est manifesté mais ils étaient en négociation avec Audi et ils ne savaient pas encore ce qu'ils pourraient me proposer. Puis il y a eu BMW. Mais finalement, je me suis dit que je n'avais pas tout prouvé en Moto GP. Je me suis dit que d'ici cinq ans, je pouvais regretter d'en être parti ainsi. Ducati me voulait toujours tout comme Gresini, mais Honda n'avait pas préparé de proposition. Ducati était prêt. Voilà. »
Et comment voit-il 2013 avec cette diablesse de Desmosedici ? « Andrea Iannone sera mon équipier, j'aurais la même Ducati que l'usine, un soutien officiel. Tom Houseworth sera mon chef mécanicien et Max Bartolini mon ingénieur. Ducati va donner le meilleur qu'ils peuvent donner et Audi va les aider, même si cela ne se verra pas du jour au lendemain. C'est un scénario idéal. »
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération