Mini One 1.4 vs Renault Twingo GT, style et punch à petit prix, dès 3 500 €
Entre puissance déjà respectable, gabarit raisonnable et performances acceptables, ces deux citadines concilient aisance urbaine et bel agrément de conduite. Le tout, à petit prix. Mais, entre la chic Mini et la rationnelle Renault, laquelle choisir ?
Les forces en présence
Mini One 1.4 (2007 – 2010), citadine 3 portes, 4 cylindres en ligne, 1,4 l essence, 95 ch, 1 060 kg, 185 km/h, à partir de 4 000 €.
Renault Twingo GT (2007 – 2014), citadine 3 portes, 4 cylindres en ligne, 1,1 l turbo essence, 100 ch, 980 kg, 188 km/h, à partir de 3 500 €.
A la fin des années 2000, on peut encore s’offrir à prix raisonnable des citadines lookées, généreusement équipées et correctement motorisées : l’électrification n’est même pas une vue de l’esprit ! Pour autant, la technologie n’a rien de ridicule, et les prestations n’ont pas tellement vieilli. De sorte qu’en agissant rationnellement, on peut encore accéder à des autos sympas sans affoler son banquier ! En témoignent les Mini One 95 et Renault Twingo GT, l’une plus chic, l’autre plus choc, mais sans indigence aucune.
Présentation
Succédant à la R50 en 2006, la Mini R56 lui ressemble comme deux gouttes d’eau alors qu’elle ne partage avec elle strictement aucun panneau de carrosserie. La plateforme est largement retravaillée, elle aussi, tout comme les trains roulants recourant largement à l'aluminium, alors que la direction adopte une assistance électrique. Pour leur part, les moteurs sont inédits.
Conçus avec PSA et fabriqués à Douvrin, ils affichent une belle sophistication. Ici, nous retenons le 1,4 l VTi, apparu fin 2007. Doté d’un déphaseur en continu par arbre à cames, ce bloc à 16 soupapes complète sa distribution d’une levée variable des soupapes, des raffinements technologiques typiques de BMW et inédits à ce niveau de gamme.
En résulte une puissance intéressante vu la cylindrée et l’absence suralimentation : 95 ch. La boîte 6 permet d’en tirer le meilleur parti. La Mini s’en tenant à un poids raisonnable de 1 060 kg, elle atteint les 100 km/h en 10,9 s, tout en pointant à 185 km/h. Suffisant ! Surtout, cela lui permet de contenir quelque peu son prix : 16 100 €, soit 19 900 € actuels selon l’Insee. La motorisation 1,4 l 95 ch n’existe qu’en finition One, comprenant de série le démarrage sans clé, la radio CD, les vitres et rétros électriques, le volant réglable en hauteur et en profondeur ou encore le détecteur de sous-gonflage.
Mais l’ESP et la clim, notamment, demeurent en supplément. Ce bloc 1,4 l disparaît dès 2010, remplacé par un 1,6 l un peu plus puissant (98 ch), la Mini R56 cédant la place à une nouvelle génération en 2014.
Mission très difficile pour la Twingo II en 2007 : succéder à une icône immensément populaire, la Twingo I apparue en 1992. Pas de soucis sur la technique : elle dérive de la Clio II. Mais pour le design… C’est une époque compliquée chez Renault, dont Carlos Ghosn vient de prendre la direction. Il fait peur et s’entoure de serviteurs zélés qui ne doivent pas être très bons pour transmettre ses ordres.
Ainsi, alors qu’il demande à ce que la nouvelle Twingo soit moins clivante esthétiquement que sa devancière pour séduire plus d’acheteurs, le bureau de design renonce à des idées très intéressantes pour produire un dessin banal. Trop pour Ghosn qui demande à ce qu’il soit retouché, quitte à repousser la commercialisation d’un an ! A sortie, la Twingo II déçoit tout de même par son design trop sage, mais conserve la modularité qui a fait le succès de celle qu’elle remplace.
Surtout, elle a droit à une gamme plus développée, comprenant une version un peu sportive : la GT. Celle-ci distingue par un petit look sympa : jantes alu, béquet arrière et rétros couleur alu… Les trains roulants, revus par Renault Sport, s’affermissent, alors que sous le capot, un 1,1 l 16 soupapes s’installe. Surnommé TCE, il se greffe d’un turbo soufflant faiblement, pour préserver la souplesse. Il développe 100 ch, pour 145 Nm de couple.
La voiture ne pesant que 980 kg, elle est vive : 0 à 100 km/h en 9,8 s, et vitesse maxi de 188 km/h. Le prix demeure très raisonnable, à 14 000 € (17 300 € actuels selon l’Insee). Il comprend un équipement intéressant : banquette coulissante, radio CD, capteurs de pluie et de luminosité, vitres et rétros électriques, clim… En 2011, la Twingo bénéficie d’un restylage donnant plus de caractère à la face avant. Répondant à la norme Euro V, le TCE passe à 155 Nm tout en consommant un peu moins. En 2014, la Twingo II cède la place à une nouvelle génération à moteur arrière…
Fiabilité/entretien : La Twingo plus sereine
Le moteur 1.4 l de la Mini, un Prince de la même famille que les THP problématiques, se révèle plus fiable que ces derniers. Néanmoins, il souffre de quelques pépins, notamment au niveau de la levée des soupapes (perte de puissance), dont la gestion électronique a nécessité des reprogrammations, quand ce n’était pas l’actuateur lui-même à changer. Il a connu aussi des ennuis de tendeur de chaîne de distribution, à resserrer ou à remplacer. Une opération bénigne mais impérative, sinon, on peut casser le moteur ! On relève aussi des soucis de catalyseur (bruit de ferraille au démarrage). Pour le reste, hormis quelques pépins électroniques, la Mini est plutôt fiable.
Bénéficiant d’éléments éprouvés, la Twingo GT affiche une belle fiabilité. On aurait pu craindre pour la fiabilité du TCE, mais celui-ci, bien né, ne souffre d’aucune tare récurrente. On a tout de même relevé des fuites sur la durit de refroidissement du turbo, une avarie légère. De plus, il faut changer régulièrement la courroie de distribution. Pour le reste, la Twingo révèle peu de soucis mais trahit une fabrication peu chère : peinture un peu fragile, cuir du volant et du pommeau de vitesses peu endurant, bruits divers, témoins s’allumant parfois sans raison. Rien de méchant.
Avantage : Renault. Grâce à son moteur sans souci, la Twingo prend le dessus sur une Mini à surveiller, même si fondamentalement, elle aussi se montre robuste.
Vie à bord : raffinement ou espace ?
Dans la Mini, on apprécie le look néo-rétro original, la présentation sympa et la finition de bonne qualité. Les sièges procurent un bon confort, et l’habitacle a été conçu avec pragmatisme. Cela dit, il souffre tout de même d’un gros défaut : des places arrière ridicules, que ne compensent pas un coffre très mesuré : 160 l seulement ! Heureusement, la banquette se rabat en deux parties, mais elle ne coulisse pas.
A bord de la Twingo, c’est l’inverse. Certes, la présentation est pimpante, mais les plastiques demeurent très basiques et la finition bas de gamme. Heureusement, l’assemblage est très correct. Surtout, outre des sièges confortables, la Renault offre beaucoup de place à ses passagers, surtout à l’arrière, où la banquette coulisse et se rabat en deux parties. Très pratique ! Pour sa part, le coffre varie de 161 l à 285 l, soit plus que celui de la Mini quel que soit le cas de figure.
Avantage : Egalité. Si on n’a cure des places arrière, on préférera la chic Mini, autrement, la Twingo s’impose pour sa modularité et son volume global supérieurs.
Sur la route : vigoureuse Twingo
La Mini, grâce à son volant réglable dans les deux plans, offre une excellente position de conduite. Mais la visibilité périphérique se révèle assez réduite, à cause de l’épaisseur des montants. Le moteur se signale par sa douceur et sa souplesse en ville, alors que la boîte régale par son maniement précis.
Cet ensemble se révèle vif, la Mini procurant de bonnes accélérations. Cela dit, sur route, le bloc 1,4 l manque de coffre et impose de jouer du levier de vitesses pour obtenir des reprises correctes. Heureusement, il aime prendre des tours ! Le châssis ? Il est excellent : très équilibrée, la Mini se montre efficace, communicative et volontiers joueuse, si elle ne s’équipe pas de pneus trop larges. On a donc envie de plus de puissance ! Le freinage est très efficace.
Côté confort, c’est très convenable, la suspension offrant une filtration efficace et l’insonorisation s’avérant soignée, sauf quand on sollicite trop le moteur.
On n’arrive pas à trouver une position de conduite parfaite dans la Twingo, la faute au volant non réglable en profondeur. Heureusement, le siège est plaisant. En ville, on est surpris par la très grande douceur des commandes, volant, commande de boîte, pédales… C’est même un peu mou !
Sur route, la direction continue à afficher une souplesse un peu trop marquée, mais elle est précise. Alliée à un train avant incisif et une poupe fidèle, elle compose un châssis très réussi procurant un certain plaisir de par son agilité. La Twingo GT tient très bien la route, mais on s’en serait douté vu sa base de Clio II.
La vraie surprise, c’est le moteur. Doté d’un overboost intervenant à partir de 4 500 tr/min (sauf en 1ère), il donne un petit coup de pied aux fesses à l’ancienne et se montre étonnamment à l’aise à haut régime. Le tout, en offrant de bonnes reprises même en milieu de compte-tours, sans qu’on n’ait à rétrograder. Une vraie réussite !
Par ailleurs, la suspension se révèle confortable, sans verser dans la mollesse, et le freinage efficace. En sus, elle est bien insonorisée !
Avantage : Renault. Si la Mini régale par son comportement routier, elle ne devance guère sur ce point la Twingo qui, elle, propose des performances plus vigoureuses.
Budget : sympas et pas chères
Même si elle jouit d’une belle image, la Mini ne tape pas trop fort côté tarif. A 4 000 €, on s’offre un exemplaire en bon état, mais affichant tout de même près de 200 000 km. Comptez plutôt 4 500 € pour une auto de moins de 150 000 km et déjà 6 000 € pour avoisiner les 100 000 km. A 7 000 €, on en voit même qui s’en tiennent à 50 000 km. Des prix sujets à grosses variations en fonction des options, très, très nombreuses. La Mini est frugale, à 6,5 l/100 km en moyenne.
Pour sa part, la Renault s’affiche à des prix un peu inférieurs : comptez 3 500 € pour un bon exemplaire frôlant les 200 000 km, puis 4 000 € pour rester sous les 150 000 km. On tablera sur 5 500 € pour ne pas dépasser les 100 000 km, et à 6 500 €, on peut avoisiner les 50 000 km. Les prix varient moins que ceux de la Mini, les options étant moins nombreuses, mais le toit ouvrant mérite une petite rallonge. Côté conso, la Twingo est plus gourmande que la Mini, à 7,0 l/100 km en moyenne.
Avantage : Renault. Légèrement moins chère que la Mini, la Twingo prend un petit avantage ici, même si elle consomme un peu plus. Mais ses pièces détachées sont moins onéreuses.
Verdict : une Twingo plus avantageuse
Plus spacieuse, mieux équipée et meilleure que la Mini face au chrono, la Twingo mérite la victoire, surtout qu’elle la surpasse aussi par sa fiabilité tout en coûtant un poil moins cher. Cela dit, on ne fera pas du tout un mauvais choix en préférant l’anglaise, plus raffinée, mieux finie et tout aussi compétente d’un point de vue dynamique.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Renault |
Vie à bord | Egalité |
Sur la route | Renault |
Budget | Renault |
Verdict |
Renault |
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