Mini 1000 (1959 – 2000) : un concentré de génie dès 4 500 €
Croyez-le ou non, mais la Mini est le fruit de deux erreurs fondamentales. Heureusement, elle s’est révélée tellement réussie qu’elle a rencontré un immense succès, devenant même un mythe de son vivant. Et avec le temps, sa cote monte, monte…
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En 1956, la Crise de Suez engendre une flambée du prix des carburants en Grande-Bretagne. Du coup, les microcars allemands, archaïques mais économiques, y font un carton. Leonard Lord, patron de la British Motor Corporation (BMC), propriétaire d’Austin et Morris, pense que cette situation va durer longtemps, aussi demande-t-il à Alec Issigonis, son ingénieur en chef, de concevoir pour la classe moyenne un modèle très frugal en carburant mais technologiquement supérieur aux épouvantables engins teutons. Pour Issigonis, le salut se trouve dans une utilisation minimale des matières premières, donc dans l’optimisation forcenée du rapport encombrement/habitabilité.
Il examine de près la Fiat 600, excellente de ce point de vue, et se dit qu’il peut faire mieux. Comment ? En plaçant la mécanique à l’avant, en position transversale. Un principe déjà utilisé par DKW avant-guerre, mais sur des deux-temps. Après un travail acharné, sort en 1959 la Morris Mini Minor, également appelée Austin Se7en.
Minuscule (3,05 m de long), elle offre autant d’espace pour les passagers que la bien plus imposante Ford Anglia. Mais voilà, la crise ne dure pas, et les clients potentiels préfèrent l’aspect plus valorisant de la Ford, proposée au même prix… Ils ne comprennent pas la Mini, dont les ventes ne décollent pas. La BMC qui pensait faire sa marge sur le volume perdrait 30 £ (sur un prix de base de 589 £…) par modèle vendu...
Mais progressivement, la clientèle perçoit l’intérêt de la Mini, brillante, économique mais aussi nantie d’une tenue de route incroyable et d’un grand agrément de conduite. Elle oublie son confort symbolique, ses soucis de qualité et l’achète en nombre.
La version sportive Cooper, apparue en 1961, séduit même les stars : la Mini devient une icône des Swinging Sixties, et même une voiture prisée par toutes les classes sociales. Surtout, la petite anglaise inspirera par son architecture toutes les citadines à venir, voire les compactes. Une auto révolutionnaire, c’est ça !
La Mini connaît moult évolutions, que nous ne pouvons pas toutes citer. Suspensions hydrolastic en 1964, lunette agrandie et nouvelle calandre en 1967 (Mk II) ; retour à la suspension à cônes de caoutchouc, charnières de portes cachées et vitres descendantes en 1969, tous les modèles étant désormais vendus sous marque unique Mini (Mk III) ; jantes de 12, augmentation de puissance et freins à disques en 1976 (Mk IV) ; injection en 1992. La Mini prend sa retraite en 2000, produite à 5,3 millions d’exemplaires.
Combien ça coûte ?
Les prix ont bien grimpé ces dernières années. Actuellement, il est difficile de trouver une Mini en bon état à moins de 4 500 €. A ce tarif, on a une 1000 des années 80 dans une version basique. Et pour un exemplaire impeccable, ajoutez au moins 1 000 €. Une Cooper à injection réclame un minimum de 8 000 €, alors qu’une à carburateur des décennies 60 et 70 atteint plutôt 30 000 €.
Quelle version choisir ?
Si vous comptez vous en servir régulièrement dans une grande ville comme Paris, préférez un exemplaire éligible à la carte grise collection, celle-ci permettant d’échapper aux restrictions de circulation. Une 1000 des années 80 avec 42 ch représente un bon compromis. Ensuite, optez pour le plus bel exemplaire disponible pour votre budget. Evidemment, une version un peu chic comme une Mayfair (tableau en bois) ou sportive comme une Cooper procurera plus d’agrément. Mais les déclinaisons inférieures n’en manquent pas. La Mini a été déclinée en une pléthore de séries limitées : ce sera une affaire de goût.
Les versions collector
Ce sont d’abord les Cooper originelles (années 60) extrêmement chères (parfois plus de 30 000 €). Ensuite, les Mini des premiers millésimes, presque aussi ruineuses. Les Cabriolet sont également très recherchés (20 000 € minimum), tout comme la 1275 GT, qui a remplacé la Cooper (13 000 € au bas mot). Egalement prisés, les breaks Estate et Traveller (dès 12 000 €), ainsi que la tout-chemin Moke (dès 14 000 € pour un exemplaire des années 80).
Que surveiller ?
Si le moteur est simple et assez robuste, sa conception date des années 50. Or, à l’époque, il était courant qu’une mécanique soit fatiguée à 100 000 km, ce qui est souvent le cas pour la Mini. Surveillez l’état du circuit de refroidissement, et ne vous formalisez pas des fuites d’huile : elles sont livrées d’origine ou presque… La boîte pâtit d’un synchro de seconde un peu faible (on entend un craquement en passant de 1re en 2e), mais rien de méchant. En revanche, le vrai souci de la Mini, c’est la rouille, qui attaque partout. Problème, les ailes sont soudées, ce qui complique leur remplacement. L’électricité est facétieuse, mais se refait aisément.
Au volant
Quoique minuscule, la Mini ne pose aucun souci de position de conduite spécifique aux personnes de grande taille. Tout le monde doit s’accommoder d’un volant très incliné en avant et d’un pédalier décalé vers la droite. Mais on s’y fait.
Je tourne la clé et le vieux bloc A-Series 1 000 cm3 s’éveille sans rechigner. Souple, il est plaisant en ville, secondé par une commande de boîte plutôt agréable. La direction, légère et directe, permet à la Mini de se faufiler aisément dans le trafic, surtout qu’elle offre une bonne visibilité. La suspension sautille, mais vous savez quoi ? Pas plus que celle d’une Smart de 1 génération.
Sur route, évidemment, la Mini 1000 montre les limites de ses 40 ch, manquant de jus passé les 100 km/h. Pas grave car à celle allure, on s’amuse drôlement ! Outre l’excellente tenue de route, on est séduit par les sensations pures distillées par l’anglaise, et sa maniabilité. Pas étonnant que les Cooper aient fait un malheur en rallye. Alors oui, le volume sonore est inversement proportionnel à celui de la carrosserie, oui, les freins sont faiblards, oui, avec 7,5 l/100 km en moyenne, la conso est un peu élevée vu la puissance, mais quel plaisir !
L’alternative newtimer*
La Mini R50 2001 - 2006
La première Mini de l’ère moderne a déjà 18 ans ! La R50, conçue principalement par Rover, n’a pas pris une ride et demeure extrêmement agréable à conduire, tout en offrant un comportement routier très sûr. Mais la fiabilité pose parfois problème (boîte de vitesses notamment). Dès 3 000 € en très bon état.
Mini 1000 1973 : la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne
- Alimentation : Carburateur
- Suspension : bras superposés, cônes en caoutchouc (AV), bras tirés, cônes en caoutchouc (AR)
- Transmission : boîte 4 manuelle, traction
- Puissance : 38 ch à 5 250 tr/mn
- Couple : 71 Nm à 2 700 tr/mn
- Poids : 630 kg
- Vitesse maxi : 120 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 22,5 s (donnée constructeur)
* Les newtimers sont des véhicules iconiques ou sportifs plus récents que les youngtimers, mais dont la valeur monte. Plus fiables et faciles à utiliser au quotidien, ils doivent leur essor à des caractéristiques techniques souvent disparues, comme de gros moteurs atmosphériques. Les BMW Z3 à 6 cylindres, Porsche Boxster 986 et autre Renault Clio V6 représentent bien cette nouvelle tendance.
Pour trouver des annonces de Mini 1000, rendez-vous sur le site de Lacentrale. fr.
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