Mercedes-Benz CLS AMG (2005-2010) : carrosserie sculpturale, moteur phénoménal, dès 18 000 €
Présentée en 2004, la CLS surprend par son esthétique sculpturale et son concept : il s’agit d’un coupé à quatre portes. La version AMG aux performances stupéfiantes se trouve désormais à moins de 20 000 € : à mettre de côté dès aujourd’hui.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Mercedes-Benz CLS AMG est-elle collectionnable ?
Déjà pour son design exceptionnel, inimitable et parfaitement abouti, témoignant d’une inspiration qu’on peine à retrouver actuellement chez Mercedes. De sorte que ce dernier ne parvient pas à lui assurer une digne descendance, du moins d’un point de vue esthétique. Ensuite, en version AMG, la CLS a droit à des moteurs exceptionnellement puissants et dépourvus d’électrification. Son V8 6,2 l atmosphérique est même un grand moment de l’histoire mécanique automobile ! Il a été remplacé par un V8 biturbo bien moins mélodieux, ce qui renforce son attrait.
À partir du SLK de 1996, Mercedes se lance dans un développement de gamme tous azimuts. Classe A, ML, SLR… Cette frénésie de nouveautés, orchestrée par Jürgen Hubbert, autoritaire patron de la marque à l’étoile, se solde par une augmentation historique des ventes. Du coup, on donne plus de latitude aux designers dirigés par Peter Pfeiffer depuis 1999 pour proposer de nouvelles idées, et émerge une proposition diablement séduisante. Celle d’un coupé à quatre portes. En soi, ça n’a rien d’inédit, Rover, par exemple, ayant produit la très séduisante P5 Coupé dans les années 60-70. Mais c’est à mettre au crédit de Mercedes que d’actualiser cette formule, qui débouche au salon de Francfort 2003 sur le très séduisant concept Vision CLS.
Son dessin à base d’ellipses ne compte quasiment aucune ligne droite, et pourtant, parvient à éviter toute mollesse. Dynamique, sobre et subtil, sans agressivité déplacée, il est très favorablement accueilli par le public, de sorte que la CLS finale apparaît six mois plus tard, au salon de Genève 2004, sans pratiquement aucune modification. Techniquement, elle dérive de la Classe E W211 présentée deux ans auparavant, et compense sa perte en habitabilité (la CLS n’offre que quatre places) ainsi que son prix plus élevé par son design autrement raffiné. Sous le capot, les moteurs diesels tiennent le haut de la rampe (commune) car c’est la mode à l’époque.
Mais les amateurs de conduite se rassurent au salon de Paris 2004 : la version 55 AMG est dévoilée. Celle-ci a droit au surpuissant V8 5,5 l à compresseur : 476 ch, pour un couple monstrueux de 700 Nm ! Si ce bloc est bien connu sur nombre de grosses Mercedes AMG, il ne peut s’associer à la toute dernière boîte automatique à sept rapports, la 7G-Tronic, la sienne se contentant de cinq. Cela ne l’empêche pas d’offrir des performances phénoménales : 0 à 100 km/h en 4,7 s ! Le châssis est bien entendu adapté. Alors oui, évidemment, le prix est à l’aune de ces prestations : 106 500 €, soit 128 700 € actuels…
Cela ne l’empêche pas de très correctement se vendre, incitant Mercedes à ne pas déroger à son plan-produit. Or, celui-ci prévoit d’offrir à la CLS un tout nouveau moteur développé par sa filiale AMG et assemblé à la main, le fabuleux M156. Ce V8 atmosphérique cube 6 208 cm3, ce qui est énorme pour un bloc européen mais nécessaire pour conserver un couple consistant. Il confère aux véhicules qu’il anime le badge 63, en référence à la 300 SEL 6.3, première berline monstrueusement motorisée de Mercedes.
Doté de 32 soupapes et d’un déphaseur sur chaque arbre à cames d’admission, le M156 développe dans la CLS quelque 514 ch (pour 630 Nm) tout en parvenant à ne peser que 199 kg malgré sa taille. Il catapulte la CLS 63 AMG à 100 km/h en 4,5 s, aidé en cela par la boîte 7G-Tronic cette fois. En janvier 2008, la CLS bénéficie d’un léger restylage qui apporte une transmission un poil plus rapide, de nouvelles jantes et quelques modifications stylistiques mineures. Ce sera tout, la CLS de type C219 quittant la production en 2010, vendue à environ 130 000 unités dans le monde. Elle aura lancé une tendance, celle des coupés à quatre portes, non seulement chez Mercedes qui ajoutera la petite CLA à sa gamme, mais aussi Audi (A5 et A7 Sportback) et BMW (Série 4 et 6 Grand Coupé).
Combien ça coûte ?
Les grandes Mercedes décotent beaucoup, et la CLS ne fait pas exception. En 55 AMG, elle se dégotte dès 18 000 €, avec plus de 150 000 km, contre 20 000 € en 63, à kilométrage équivalent. Les prix grimpent jusqu’à 30 000 € pour les tout derniers exemplaires, affichant moins de 80 000 km, en passant par 26 000 € pour une auto de 100 000 km environ.
Détail qui a son importance, la puissance fiscale de ces modèles est très élevée : 39 ch pour la 55, et 44 ch pour la 63. Concrètement, cela signifie que le montant de la carte grise varie entre 2 900 € et 5 600 € en raison de la taxe touchant les véhicules de 36 ch et plus. Heureusement, elle devrait être supprimée le 1er janvier prochain.
Quelle version choisir ?
Les amateurs de gros coup de pied aux fesses préféreront la 55 et ses 700 Nm, mais pour le reste, à savoir les performances un chouïa meilleures, l’agilité du comportement et surtout la sonorité du moteur, la 63 s’impose. Attention aux imports, les CLS AMG vendues en France étaient très bien équipées : suspension pneumatique, cuir, GPS, xénons, toit ouvrant, sièges électriques, hifi Harman-Kardon…
Les versions collectors
Ce seront les exemplaires totalement d’origine, en parfait état et à faible kilométrage (moins de 50 000 km). Si en plus, ils arborent une couleur originale, pas les sempiternels gris et noirs, voire des options rares (cuir étendu, Pack Performance incluant les jantes de 19, les gros freins et le maxi relevé à 300 km/h), ce sera un gros plus.
Que surveiller ?
Sorties après les Classe E dont elles dérivent, les CLS en ont évité les énormes problèmes de fiabilité. Néanmoins, elle n’échappe pas aux pépins électroniques, des rappels ayant eu lieu à ce sujet. Privilégiez donc les autos suivies scrupuleusement.
Les moteurs sont très robustes, mais le M156 a connu en début de carrière des problèmes de vis de culasse, qui normalement ont été réglés sous garantie. Pas de souci particulier sur les boîtes à (vidanger tous les 60 000 km maxi), mais gare à la suspension pneumatique, qui peut défaillir. Si la voiture met très longtemps à se mettre en position haute, la pompe est en fin de vie, alors que des fuites apparaissent parfois sur les jambes de suspension. Et ça coûte très cher à remplacer, tout comme les freins. Enfin, vu la puissance, les pneus arrière durent souvent moins de 10 000 km. On l’aura compris, le budget d’entretien est élevé.
Au volant
J’aime toujours autant le style de la CLS de 1re génération, surtout quand je pense à sa descendante actuelle. Le dessin de l’habitacle séduit aussi par son homogénéité, mais si l’assemblage est impeccable, l’aspect de certains matériaux choque, comme le bois du tableau de bord, terne, et le plastique entourant les assises des sièges, très basique. Ces défauts mineurs disparaissent quand je réveille le V8 de cette 63 AMG de 2007. Comme il chante ! En ville, la conduite est très douce, car tout est feutré, suspension, sièges, boîte, direction. Mais sur route, je mets pied dedans. Et là… La boîte rétrograde avec un peu de lenteur certes, mais ensuite, c’est un ouragan qui se déchaîne sous le capot.
Un ouragan musical qui me colle au siège tandis que l’aiguille du compte-tours attaque les 7 000 tr/mn en un éclair. C’est une poussée non pas linéaire mais progressive, qui impressionne crescendo : il y a quelque chose d’italien dans ce V8 ! La boîte 7G-Tronic le seconde très honnêtement, et si la direction semble un peu légère, elle reste précise et agit sur un châssis un peu pataud certes mais très équilibré et bien amorti. Surtout, en sortie de virage, antipatinage débranché, il suffit de mettre un peu de gaz pour entamer un drift facile et prolongé. Attention, un pied droit trop lourd et c’est le tête-à-queue assuré !
Sur autoroute allemande, la CLS 63 atteint bien vite les 250 km/h, en 5e, alors qu’il reste deux rapports. Inutile de les passer, on restera à cette vitesse, sauf si on a le Pack Performance qui relève le maxi à 300 km/h… Il s’accompagne de freins renforcés, tant mieux car ceux d’origine, certes puissants, manquent d’endurance.
Pendant ce temps, le confort demeure évident, tout comme l’insonorisation : il fait bon voyager dans cette étonnante sportive, au son italien, à la surpuissance américaine et à l’homogénéité allemande. Reste un détail qui fâche : la consommation. Difficile de tomber sous les 14 l/100 km même en roulant très calmement, tandis qu’en haussant le rythme, les 20 l/100 km sont rapidement dépassés…
L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz 300 SEL 6.3 1968 – 1972
La 300 SEL 6.3, c’est une berline W108, la première Classe S, dans laquelle on a installé, dans un esprit facétieux, l’énorme V8 M100 de la limousine 600 en 1968. Ce 6,3 l de 250 ch l’emmène à 220 km/h aisément et lui permet de rivaliser en vélocité avec une Porsche 911 S. Le tout, dans un confort pullman grâce à la suspension pneumatique. Pourtant, de l’extérieur, hormis le monogramme 6.3 sur la malle arrière, rien ne permet de soupçonner que cette élégante voiture est capable de telles prouesses. Considérée comme la meilleure berline à hautes performances de son temps, elle connaîtra un certain succès. La cote est devenue très élevée : à partir de 40 000 € en bon état.
Mercedes-Benz CLS 63 AMG 2006, la fiche technique
- Moteur : V8, 6 208 cm3
- Alimentation : injection indirecte
- Suspension : jambes élastiques, ressorts pneumatiques, 3 bras, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts pneumatiques barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 7 automatique, propulsion
- Puissance : 514 ch à 6 800 tr/mn
- Couple : 630 Nm à 5 200 tr/mn
- Poids : 1 830 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,5 s (donnée constructeur)
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