Marché moto et scooter : pourquoi ça coince encore ?
Depuis de nombreux mois, le marché des deux-roues motorisés est impacté par différentes difficultés : pénuries de composants électroniques, mesures politiques, hausse des coûts de transport, ou encore généralisation du télétravail. Autant de paramètres qui expliquent la baisse des chiffres de ventes des motos et scooters.
En 2022, le marché moto n’est pas à la fête. Avec une baisse globale de 8 % sur les neuf premiers de l’année, les ventes de motos et scooters motorisés neufs subissent encore les effets de la crise sanitaire qui a frappé la planète il y a plus de deux ans.
Un impact qui se mesure encore aujourd’hui, où plusieurs firmes semblent avoir pris du retard dans le développement des motos et scooters et dans leurs projets, à l’instar du scooter Suzuki Burgman électrique, ou de l’arrivée de Jawa en Europe.
Quand les nouveautés arrivent à temps, elles sont également confrontées à des difficultés d’approvisionnement en composants électroniques, de plus en plus présents dans la production actuelle, mais aussi à des problèmes d’acheminement des sites de production vers les différents marchés. Il n’est ainsi plus rare que les marques facturent un supplément « transport » aux clients afin de limiter l’impact de l’augmentation des frais liés à l’acheminement des véhicules.
Outre des manques dans les allées des concessionnaires, certaines marques ont également du mal à honorer les commandes déjà passées de certains millésimes 2022, alors même que les modèles 2023 ont été présentés. Un problème avoué par Honda, avec le Monkey 2022, dont certains clients attendent depuis près de six mois leur véhicule, et dont certaines commandes de modèles 2022 devront être annulées, ou basculées sur des modèles 2023 pour être honorées. Une tendance qui se vérifie plus particulièrement sur les petites cylindrées, moins sur les grosses, dont la production a été privilégiée par certains constructeurs au détriment de modèles vendus moins cher.
Le marché moto et scooter souffre également de l’augmentation du prix de l’essence, de la généralisation du télétravail avec des travailleurs moins mobiles, mais aussi de certaines mesures politiques comme la mise en place du stationnement payant à Paris. Pour les deux-roues motorisés thermiques. La baisse des ventes de cette catégorie n’est pas encore compensée par le volume d’immatriculation des véhicules électriques (seulement 5,6 % sur le volume total), et ce même si l’offre progresse.
Les nouveaux modèles ainsi que les millésimes 2023 des constructeurs arrivant dans les prochains mois, cela devrait occasionner de nouvelles vagues d’arrivées dans les concessions. Mais assurément, certains modèles devraient encore faire quelques déçus.
Si selon CSIAM (la Chambre syndicale internationale de l’automobile et du motocycle), la situation ne devrait pas retrouver un niveau d’activité normal avant encore « plusieurs mois », il va sans doute falloir s’habituer dorénavant, à l’instar de l’industrie auto, à attendre plusieurs mois la livraison de son véhicule.
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