Les voitures électriques ne sont plus « zéro émissions » en Angleterre
Le bureau de vérification de la publicité local vient de sanctionner BMW et MG. En cause : leurs pubs sur le web qui présentent leurs voitures électriques comme étant à "zéros émissions", alors qu'elles émettent du C02 lors de leur fabrication.
Le débat est vieux comme l’invention de la batterie. Une auto électrique ne pollue pas quand elle roule, mais émet du C02 durant sa fabrication. C’est une cause qui paraît entendue, mais voilà qu’en Angleterre une décision de l’Asa, le bureau de vérification de la publicité local, accuse BMW et MG de pub mensongère et c’est une première. En cause, la mise en avant par les deux marques, de leurs EV avec le slogan "zéro émission" sans autre précision.
Contrairement à notre gendarme de la pub à nous, qui n’a pas le pouvoir de sévir, l’Advertising Standards Authority a carrément désactivé les mots-clés sur Google, qui permettent d’accéder à la réclame de l’Allemand, et du Chinois, qui proclament depuis 6 mois sur le web que leurs électriques sont propres comme un sou neuf. L’organisme a émis son avis, et l’a exécuté mercredi dernier.
Ce que l’organisme britannique reproche aux deux marques, c’est un mensonge par omission, car ce que les messages des deux constructeurs ont zappé, c’est une simple phrase qu’il convient de rajouter au fameux « zéro émissions ». Une phrase qui, en substance, préciserait que ce terme ne s’applique qu’à la conduite.
Évidemment, les parapluies se sont rapidement ouverts en Allemagne, façon « c’est pas de ma faute, mais de celle de Google ». BMW a en effet expliqué qu’il avait utilisé cette expression pour être raccord avec les mots-clés publicitaires du moteur de recherche, les fameux adwords. Mais le Bavarois, comme le Chinois ont fait acte de contrition en retirant leur campagne et en jurant qu’on ne les y reprendrait plus.
Une décision plutôt contradictoire
Reste que cette décision de l’Asa pose quelques soucis et inquiète Colin Walker. Il est président de l’ONG ECIU (Energy and Climate Intelligence Unit) et juge l’admonestation de l’Asa envers ces constructeurs pour le moins « étrange », surtout au moment ou le pays entend promotionner la voiture électrique, avec l’ambitieux objectif de 80% de VE neuves vendues en 2030.
Qu’il soit étrange ou non, le jugement semble de l’Asa est tout au moins cocasse. Et pas seulement parce qu'une ONG écolo défend des constructeurs automobiles. Car en 2022, deux autres ONG, "ClientEarth" et "Friends of the Earth", ont justement attaqué le gouvernement de Boris Johnson, qui occupait le 10 Downing Street à l’époque. Et que reprochaient ces organisations à l’exécutif ? De ne pas agir suffisamment pour atteindre le « zéro émissions » promis lors de la Cop 26 un an auparavant.
Sauf que l'une des manières d’atteindre cet objectif, consiste à sensibiliser les Britanniques à cette cause. Et la meilleure manière qu’on ait trouvée pour convaincre une opinion, c’est la communication. Celle-là même que le bureau de vérification de la pub anglaise vient, en partie, de sanctionner.
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