Lemmo One E+Bike : le VAE qui veut vous faire aimer le vélo sans vous ruiner
Une fois devrait être coutume, nous avons mis la main sur un vélo à assistance électrique qui ne coûte pas 4 fois le SMIC. Ce n’est pas son seul atout puisqu’il est léger, pensé pour réellement permettre de pédaler comme pour vous assister, il est connecté et vous offre même un traçage GPS gratuit. Voici une prise en main du Lemmo One.
Un constructeur allemand qui produit un vélo en Chine pour satisfaire les Européens. Un moyen efficace de réduire les coûts tout en s’octroyant un savoir-faire en la matière. Ce qui permet de proposer un vélo à assistance électrique connecté et géolocalisé pile sur la barre des 2 000 euros. Une tranche de prix que de nombreux fabricants ont désertée et qui reste pourtant le prix maximum qu’une partie de la population est prête à mettre pour un VAE.
Un design léger et (un peu trop) inspiré
Le Lemmo One se veut vélo urbain, pneus à structure pensée pour l’asphalte, géométrie légèrement agressive, tout est pensé pour rouler et non se laisser rouler.
Dès le premier contact visuel, il sent comme une inspiration venant de Vanmoof, constructeur hollandais de cycles déchu racheté par une branche de McLaren Applied (Lavoie exactement). Tant sur le cadre très épuré, en aluminium et aux soudures lissées que sur le cintre doté d’un bouton de chaque côté. Nous pouvons parler de cet écran sur le tube supérieur, de la connexion avec votre smartphone et même du verrouillage de la roue arrière combiné à une alarme et un traçage GPS.
Le dessin du cadre est fermé, sauf en taille S pour laquelle il est à moitié ouvert. Dommage. L’urbain cadre dynamique en pantalon slim devra bien pencher le vélo avant d’enjamber. La géométrie pose le cycliste sur ses bras. Le cintre droit accentue l’esprit dynamique du vélo.
À l’avant, le phare amovible intègre la seconde batterie du vélo et peut se transformer en torche, ce qui, à l’heure des smartphones ne sert à rien. Il a pour mission d’alimenter les éclairages, le petit écran central sur le tube supérieur et le klaxon. Notez qu’il est possible de verrouiller et déverrouiller le vélo soit en pressant quelques secondes les deux boutons, soit en couplant le vélo à son smartphone (via l’application dédiée).
L’éclairage est placé sur le cadre. Donc le faisceau de lumière ne suit pas la direction de la roue. Les garde-boue sont fournis de série. Ils sont en plastique, mais rigides. Celui de la roue avant manque d’allonge.
Un moteur de 250W (limite légale) en 36V et délivrant 40 Nm de couple est placé dans le moyeu de la roue arrière. C’est moins que la majorité des VAE, mais il faut garder à l’esprit que le Lemmo One ne pèse que 17 kg batterie incluse. Ce qui aurait peut-être ravi Colin Chapman.
Côté transmission, Lemmo vous laisse le choix entre une distribution par courroie, qui est plus pratique en usage urbain type vélotaf, mais peu intéressante si vous cherchez à faire du vélo sans la batterie, ce qui est un peu le projet. L’autre solution est une transmission par chaîne Shimano Deore en 11-42, qui offre un passage des rapports par gâchette.
Le freinage repose sur un système hydraulique à disque ventilé et des étriers à 4 pistons.
Un pack batterie appelé Smartpac qui change un peu les habitudes
Lemmo veut vous faire pédaler, ou plutôt vous permettre de pédaler. L’idée est simple : vous vous rendez au travail avec l’assistance. Puis au retour, vous retirer le Smartpac et vous pédaler. Vous pouvez le faire avec une batterie traditionnelle, à l’exception que Lemmo a choisi d’intégrer plus que des cellules et un BMS dans son pack. On y retrouve tout le système de gestion de l’assistance. Tant et si bien que seul un câble intégré relit le pack au moteur. Le reste est alimenté, comme nous l’avons dit plus haut par la batterie intégrée à l’éclairage.
Ce n’est pas tout. Ce Smartpac de 3 kg est optionnel : vous pouvez acheter le Lemmo One sans sa batterie. De la confidence d’une personne de l’équipe de la marque, personne n’a encore fait ça. L’écart de tarif de 900 euros (c’est son prix pour 530 Wh) est important, mais quel intérêt de se traîner un moteur sur un vélo musculaire. Mais l’idée est louable et cela laisse la porte ouverte à un système de location de batterie par exemple.
L’autre particularité est sa capacité à alimenter autre chose que le vélo. Recouvert de tissu, il intègre un port USB type A et un USB type-C. Il est alors possible de recharger un smartphone ou un ordinateur portable par exemple. Ces ports sont accessibles en abaissant un cache en caoutchouc. Enfin, l’anse facilite le transport.
Un système de protection intégré et un traçage GPS gratuit
Si quelqu’un tente de prendre le vélo lorsqu’il est verrouillé, la roue arrière se bloque électroniquement, le pack batterie est alors inamovible et une alarme sonne de plus en plus fort tant que le vélo n’est pas immobile à nouveau.
Évidemment, le couplage au smartphone permet de réellement protéger le vélo (sans quoi, une simple pression longue sur les deux boutons désactive la protection). Ce qui signifie qu’il vous faudra votre smartphone pour libérer votre cycle. Si vous n’avez plus de batterie, il faudra vous débrouiller pour le charger.
L’application n’a pas pu être essayée durant cette prise en main mais le sera lors de l’essai complet. En attendant, voici des captures d’écran montrant les fonctions disponibles. On retrouve un suivi GPS du vélo, un accès direct au SAV, un GPS intégré, un contrôle des paramètres du vélo. Du classique en somme.
Le freinage est réellement excellent. Entre les quatre pistons et le poids contenu, tous les ingrédients sont réunis pour freiner court. À ces avantages s’ajoute une bonne progressivité. Ce n’est pas ni du Shimano ni du Tektro. Mais c’est efficace.
Une fois le Smartpac retiré, on sent un gain de poids, mais léger. Ce n’est pas comme enlever 3 kg aux masses non suspendues. Mais ça apporte un peu plus de légèreté. Le vélo pèse 13,7 kg sans sa batterie et c’est un poids très convenable. L’aluminium est un excellent choix et rend le vélo accessible à tous, tant physiquement que financièrement.
Mais plusieurs choses viennent ternir ce départ sous de bons auspices. La première est l’absence de capteur de couple dans le pédalier. Il n’y a pas de synchronisation entre l’effort et la puissance de l’assistance qui suivra seulement la vitesse de rotation. Autant sur le plat ça peut se gérer, autant sur les zones de dénivelé, même léger, ce sera certainement désagréable. Ce futur est lié au fait que nous n’avons pas pu aller dans les zones à fort dénivelé. Ce sera le cas lors de notre essai longue durée. Essai déjà programmé d’ailleurs, sur plusieurs jours, parcours et centaines de kilomètres.
Le second point est forcément le faible couple de 40 nm dans l’effort. Le vélo est léger, certes, mais l’assistance peut vite être pénalisante.
Débrayage et petit plaisir cyclable
Le Lemmo One est débrayable, mais nécessite une manipulation rapide, simple, mais impossible à réaliser en roulant.
Sur le côté opposé au dérailleur se trouve une molette qui permet, d’un quart de tour, de débrayer complètement le moteur.
C’est une bonne idée dont le résultat procure un vrai plaisir : un vélo de 13,7 kg à la géométrie travaillée dont le moteur n’offre aucune résistance. Enfin, relativisons avec le poids dudit moteur tout de même. Mais ça fonctionne. On se plaît à pédaler. Le vélo accélère fort. L’absence de suspension le rend rigide certes, mais limite les pertes d’énergie entre la pédale et la roue arrière.
Le Lemmo One offre donc bien deux alternatives : l’une pour faire du vélo et l’autre pour se déplacer avec assistance. Le plaisir de se faire une vraie sortie vélo le week-end par exemple sans avoir à acheter deux vélos. Ce n’est toutefois pas nouveau puisque Fazua, propriété de Porsche depuis août 2022 propose une solution similaire qui, elle, permet même d’ôter le moteur.
Caractéristiques principales
- Cadre rigide en aluminium
- Batterie amovible 530 Wh 65 W
- Moteur 250 W (en 36V) offrant 40 Nm de couple
- Poids : 13,7 kg sans batterie pack, 16,7 kg avec
- Freins à disques hydrauliques 4 pistons
- Roues 27,5 pouces en tailles S et L, et 29 pouces en taille XL
- Traceur GPS et carte SIM intégrés
- Transmission par courroie simple vitesse en 50-19T (soit environ 35 km/h maximum avant de pédaler dans le vide)
- Transmission par chaîne Deore 11-42T
- Cadre semi-ouvert en taille S
- Cadre fermé en tailles L et XL
- Alarme 100 dB intégrée
- Béquille
- Éclairage intégré avant et arrière
- Garde-boues en plastique
Disponibilité, configurations et prix
Le Lemmo One est disponible sur le site du constructeur avec une livraison à domicile. Les prix intégrant le pack batterie à 900 euros sont de 1990 euros pour la version à transmission par chaîne et 2 190 euros pour la version à transmission par courroie.
Deux coloris disponibles sans supplément de coût.
Livraison sous quinze jours environ.
Premier avis à chaud
Le Lemmo One est esthétique, c’est un fait. Il donne envie et s’avère très agréable à rouler, merci le poids contenu. En revanche, côté assistance, le manque de capteur de couple se fait sentir. Le poids aide à gommer l’effet mobylette mais le plaisir est moindre.
Quasiment toutes les idées proviennent de Vanmoof ou Cowboy. Ce qui n’est pas un mal, surtout lorsqu’elles sont bonnes et bien réalisées.
Nous gardons cependant des réserves sur l’efficacité de l’assistance, la fiabilité du système et l’autonomie lorsqu’on sollicite fortement le moteur. Des questions auxquelles nous n’avons pas encore de réponses, mais ça ne saurait tarder.
Ce premier contact a été une bonne surprise et le One est une proposition sérieuse et non pas juste un délire lancé dans l’euphorie du vélo, même si le marché est en baisse depuis plusieurs mois.
Enfin, proposer un système de traçage gratuit à vie avec mise à jour de l’application est souvent une idée sur laquelle les entreprises reviennent rapidement. À voir si Lemmo sera capable de tenir cette promesse dans le temps.
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