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Le stationnement des deux-roues sera-t-il payant à Paris dès 2018 ?

Dans Economie / Politique / Budget

Stéphanie Fontaine , mis à jour

L'étau se resserre, semble-t-il, inexorablement. L'idée de rendre ainsi les places des deux roues sur voirie également payantes paraît faire son chemin. À Parkopolis, le salon dédié au stationnement, cette évolution est sans aucun doute palpable. L'adjoint à la maire de Paris en charge des Transports, Christophe Najdovski, en a profité pour rappeler qu'il y était favorable. Ambiance… À la suite de la parution de notre article, Christophe Najdovski a tenu à nous apporter quelques précisions que nous publions dans un encadré ci-dessous, avec nos réponses. Puis, quelques jours plus tard, c'est la mairie de Paris qui, à son tour, nous a fait parvenir un verbatim, visible ici.

Le stationnement des deux-roues sera-t-il payant à Paris dès 2018 ?

Après la parution de notre article, Christophe Najdovski, l'adjoint d'Anne Hidalgo en charge des Transports, nous a écrit. Voici ce qu'il tient à nous préciser et ce que nous lui répondons.

Christophe Najdovski : "Vous n'évoquez pas le fait que j'ai dit que la question du stationnement payant n'était pas d'actualité."

Caradisiac : A notre question "A quelle date précise pensez-vous mettre en vigueur ce stationnement payant ?", vous nous avez effectivement répondu que ce n'était "pas d'actualité"… On parlait bien de la date d'entrée en vigueur, pas de la question du stationnement payant, laquelle était bien d'actualité puisque le débat organisé à Parkopolis portait justement dessus. Et comme nous vous l'avons précisé à l'issue de cette table ronde, celle-ci donnait vraiment l'impression que "les jeux étaient faits". D'où la teneur de notre article.

Christophe Najdovski : "J'ai par ailleurs évoqué d'autres formes de régulation du stationnement des deux roues."

Caradisiac : vous avez en effet annoncé la volonté de la mairie de Paris de ne plus tolérer le stationnement des deux roues motorisés sur trottoir. Vous nous avez expliqué que vous comptiez renforcer la répression et donc les verbalisations en ce qui concerne cette infraction, qui n'est apparemment pas toujours sanctionnée aujourd'hui. Et c'est bien ce que nous relatons dans notre article.

Christophe Najdovski : "Quant à la proposition de la FFMC de réaliser des emplacements de stationnement pour motos ou pour vélos en amont des feux, en application de la loi PAMA, nous l'appliquons déjà."

Caradisiac : lors de cette table ronde, la FFMC semblait vous reprocher de ne l'avoir guère suivie… Mais si c'est une erreur, bien sûr, nous rectifions sans problème ce passage. À combien de carrefours, de tels emplacements ont ainsi pu être créés depuis 2015 ? Et combien de places cela représente-t-il ? 

Il semblerait que ce ne soit plus qu'une question de temps. Le stationnement des deux roues motorisés, pour l'heure toujours gratuit à Paris, ne devrait plus le rester bien longtemps. Après la première charge menée en novembre par le groupe écologiste du Conseil de Paris lequel avait mis cette proposition sur le tapis, la mairie de Paris a saisi l'occasion d'en remettre une couche à Parkopolis, le salon des professionnels du stationnement qui se tient en ce moment Porte de Versailles dans la Capitale.

Lors d'une table ronde qui y était organisée mercredi, et qui tombait pile poil – et bien sûr pour la première fois - sur ce sujet, Christophe Najdovski, l'adjoint d'Anne Hidalgo en charge des Transports qui y participait, n'a pas caché, comme il l'a déjà fait par le passé, qu'il était "favorable au paiement du stationnement des deux roues".  "L'absence de réglementation [entendez la gratuité et l'absence de durée limite, NDLR] provoque une forte demande" en matière de places de parking, a-t-il justifié. Conclusion : il faut davantage "réglementer", en passant notamment en mode payant.

De fait, la Capitale, comme la plupart des grandes villes françaises, n'offre pas assez d'emplacements réservés aux deux roues. Sur Paris, on parle ainsi de 150 000 deux roues pour seulement 40 000 places, d'où leur présence fréquente sur les trottoirs. Cela a beau constituer un stationnement gênant pouvant donner lieu à l'émission de PV à 35 euros, comme cette infraction est peu réprimée, elle n'est que peu dissuasive.

Explosion à venir des PV sur trottoir

Une chose est sûre, toutefois, en 2018, cette tolérance ne sera plus de mise à Paris ! Et les agents verbalisateurs auront bien pour consigne de ne plus rien laisser passer. Christophe Najdovski l'a clairement annoncé lors de cette même table ronde mercredi : "les trottoirs doivent être sanctuarisés et réservés aux seuls piétons", a-t-il martelé.

Marc Bertrand, de la Fédération française des motards en colère (FFMC), également présent à ce débat, a eu beau rappeler que, sur Paris, un utilisateur de deux roues, c'était toujours mieux qu'une seule personne derrière le volant d'une voiture ou d'un véhicule plus lourd, et que cela représentait également une place libérée dans les transports en commun, bien souvent bondés aux heures de pointe, il n'a pas paru très entendu. Et d'ailleurs l'affaire semblait étrangement pliée par avance…

Il faut reconnaître que les professionnels du secteur, organisateurs de ce salon et donc de cette table ronde, auraient sans doute tout à gagner de ce passage en payant. Non seulement, ces professionnels sont les fournisseurs d'horodateurs aujourd'hui capables de gérer des tarifs différenciés selon les catégories de véhicules, mais en plus, ce sont eux qui se chargeront bientôt du respect du stationnement payant à Paris. Si celui-ci devait également couvrir celui des deux roues, ce serait toujours ça de gagné en plus !

Le stationnement payant des deux roues : un marché porteur

Pour rappel, la réforme du stationnement qui entrera en vigueur au 1er janvier prochain, permettra à chaque maire de fixer lui-même le montant de l'amende à régler en cas de non-paiement. Fini le PV à 17 euros pour tout le monde et partout en France ! À Paris, pour ce qui est des arrondissements centraux, on sait d'ores et déjà que le forfait de post-stationnement (FPS) – qui remplacera le traditionnel PV – s'élèvera à 50 euros. Enfin, cette réforme doit surtout donner la possibilité à chaque maire de confier le contrôle de ce stationnement àdes sociétés privées. Et c'est justement le choix qui a été fait par Anne Hidalgo…

Avant d'en arriver à faire payer le stationnement des deux roues, d'autres solutions existent pourtant pour encourager leurs utilisateurs à mieux se garer. Des solutions d'ailleurs proposées par la FFMC. À l'occasion de la mise en place du "stationnement très gênant" en 2015 et de l'interdiction de stationner à 5 mètres en amont d'un passage piéton, la fédération avait par exemple suggéré d'installer sur ces 5 mètres des emplacements réservés aux deux roues. "Le mobilier urbain qui les aurait équipés aurait permis de matérialiser cette interdiction de stationner aux autres véhicules", a expliqué Marc Bertrand… Mais apparemment, la bonne idée n'a pas été suivie d'effet.

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