L'une des plus belles Jaguar de l'Histoire devient abordable : la F-Type V6
Magnifiquement dessinée et sérieusement conçue, la F-Type passe désormais sous les 30 000 €. Il n’en est que plus tentant de se faire plaisir avec une vraie voiture de sport en train de devenir un collector, si vous la prenez en V6 et non en 4-cylindres.
Les collectionnables sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Une Jaguar magnfique, ça n'existe plus depuis la disparition de la F-Type en 2024. Et encore avait-elle été défigurée par une face avant maladroitement redessinée en décembre 2019. En tout cas, la F-Type initiale a tout pour faire rêver, de sa ligne à ses performances, en passant par son châssis et la magnifique sonorité de son V6 ! Une sportive à l'ancienne encore, prodigue en sensations et qui n'a cure de l'électrification. Ce n'est pas demain la veille que Jaguar proposera à nouveau une biplaces de cet accabit, surtout découvrable, aussi finement dessinée, à en juger par les dessins ridiculement exécutés que le constructeur a récemment diffusés. Sachant en sus que tous les moteurs seront électriques...
C’était il y a plus de 12 ans déjà. Au Mondial de Paris 2012, Jaguar dévoilait celle qui allait devenir la dernière belle voiture de son histoire avant très longtemps : la F-Type roadster. Pratiquement tout le monde tombe sous le charme de ces lignes agressives et subtiles à la fois, dues aux designers dirigés par Ian Callum. Mais, contrairement aux apparences, la voitures n’est pas entièrement inédite. En effet, techniquement, il s’agit d’une XK tronquée.
La F-Type, codée X152, récupère ainsi de sa grande sœur la structure en aluminium, datant déjà de 2005, ainsi que les trains roulants plutôt raffinés, à double triangulation avant/arrière. Sous le capot, on en retrouve aussi le V8 5,0 à compresseur, développant ici 495 ch dans la version S. Limitée électroniquement à 300 km/h, elle franchit les 100 km/h en 4,3 s malgré les quelque 1 665 kg de la belle. Mais pour assurer le gros des ventes, sont également prévues des versions dotées d’un V6 ouvert à 90°… comme s'il était un V8 tronqué à la manière du PRV, ce qu’on a cru initialement.
En réalité, Jaguar est allé plus loin encore puisque son V6 est en fait un V8, dont il condamne deux cylindres… Suralimenté par compresseur également, ce moteur développe 340 ch dans sa version de base et 380 ch dans sa variante S. La première pointe à 260 km/h (0 à 100 km/h en 5,3 s) et la seconde à 275 kg (0 à 100 km/h en 4,9 s) : de beaux chronos malgré des poids respectifs de 1 597 et 1 614 kg. Pas tellement moins lourd que la V8, et pour cause ! La Jaguar paie ici l’ancienneté de sa base...
La commercialisation intervient en avril 2013, à des tarifs plutôt raisonnables. En effet, la 340 ch débute à 60 435 €, soit 71 400 € actuels selon l'Insee, comportant de série la sono, la clim auto et la boîte auto ZF à 8 rapports. Nettement plus chère, la S 380 ch (85 400 €, soit 100 900 € actuels selon l'Insee) justifie son surcoût par sa dotation technique : amortisseurs pilotés, différentiel à glissement limité, palettes au volant et échappements actifs, notamment, sont de série. Enfin, à titre indicatif, à 100 500 €, la V8 S ajoute les sièges sport en cuir, ou encore le contrôle électronique du différentiel. Toutes sont - déjà - affublées d'un malus CO2 de 8 000 €.
Très bien accueillie par la presse, judicieusement positionnée par ses prix, entre les Porsche Boxster et 911, la Jaguar entame une jolie carrière commerciale, malgré son équipement pingre : sur toutes, le régulateur de vitesse, la clim bizone, le radar de recul, le capteur de luminosité voire le GPS sont en supplément ! Par la suite, la F-Type va régulièrement évoluer, se déclinant en coupé fin 2014.
En 2014, une transmission intégrale est proposée, suivie d’une boîte manuelle sur les V6. En 2017, outre une série spéciale, la 400 Sport, sur base V6 S, apparaît, les 4-cylindres débarquent (oublions-les) et un léger restylage intervient (projecteurs à LED, boucliers modifiés). Fin 2019, Jaguar ayant décidé que la F-Type était trop belle, il décide d’en dévoiler une variante restylée, ou plutôt défigurée, cédant à la mode de l’agressivité à tout crin. Les V6 disparaissent en Europe.
Combien ça coûte ?
A 26 000 €, on commence à trouver des 340 ch, affichant certes un fort kilométrage : 200 000 km. On ajoutera 4 000 € pour une S. A 150 000 km, un surplus de 4 000 € est courant, et on en rajoutera encore 4 000 pour tomber sous les 100 000 km, soit 38 000 €, alors qu’à 40 000 € on en trouve déjà aux alentours de 50 000 km. Les rares 400S ne sont pas à moins de 55 000 €.
Quelle version choisir ?
Vu le faible écart de prix, autant se laisser tenter par une S 380 ch, nettement plus efficace. Ensuite, entre coupé et roadster, ce sera une affaire de préférence personnelle.
Les versions collector
Là, ce sera surtout la 400 Sport, très rare. Mais toutes les autres, à très faible kilométrage, deviennent recherchées, si elles se trouvent en parfait état d'origine. Autres collectors, les exemplaires dotés de la boîte manuelle, très difficiles à dénicher mais pas plus chers.
Que surveiller ?
Bonne surprise, la F-Type bénéficie de moteurs et de boîtes très fiables, si bien entretenus. Le bloc se vidange annuellement, et la transmission le sera avant 100 000 km, contrairement à ce qu’annonce Jaguar. A fort kilométrage, on surveillera la chaîne de distribution ainsi que ses guides et tendeurs, alors que des fuites se manifestent régulièrement sur côté de la pompe à eau et du différentiel. Prenez garde à ne pas trop attendre pour étanchéifier ce dernier, sinon la casse guette.
Attention aussi à bien changer les courroies d’accessoires en temps et en heure, car il en est une qui actionne le compresseur. Pour sa part, le V6 utilise une chaîne de distribution sans faiblesse (contrairement à celle du V8…). Vu le poids de la voiture, les silentblocs de suspension s’usent assez vite et il y en a beaucoup : prévoyez un certain budget s’il faut tous les refaire.
Dans l’habitacle, les soucis sont rares, même si le GPS est très lent d’origine, mais dans le passage de roue avant gauche, inspectez l’état des câbles électriques qui s’y trouvent. Souvent, il faut les nettoyer. Enfin, les valves dans l’échappement ont tendance à rester coincées en position ouverte. Des peccadilles face à la belle fiabilité générale.
Sur la route
J’ai pu conduire toutes les versions de F-Type V6, et toutes se signalent par une excellente position de conduite, une sonorité glorieuse (peut-être un peu trop agressive sur la 400 S) et de superbes performances. Ça marche très fort, et la boîte 8 s’allie idéalement au moteur ! Côté châssis, clairement, les amortisseurs pilotés apportent beaucoup.
La 340, qui en est dépourvue d’origine, manque de rigueur sur mauvaise route car elle est plutôt typée confort. Mais les 380 et 400 se révèlent d’une efficacité remarquable, et d’une mise au point idéale. La direction hydraulique affiche une belle consistance et communique remarquablement, le train avant est très précis, le châssis idéalement équilibré, donc on éprouve un fort plaisir. Certes, l’agilité n’est pas celle d’une Porsche, mais la Jaguar est bien assise sur la route et se laisse mener en survirage sans vice aucun, tant qu’on la respecte.
En attaque totale, la F-Type met en confiance mais laissera devant un Boxster ou un Cayman. Toutefois, elle compense par un agrément au quotidien incomparable. Reste qu’elle se montre assez bruyante des roues en coupé à grande vitesse et avale ses 11 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Jaguar XKR X100 (1998 – 2006)
Si selon Jaguar, la F-Type se veut la suite de l’E-Type (Type E en français), elle est tout de même un peu moins haut de gamme. Elle ne remplace donc aucun modèle de la marque, mais enfin, si on aime les youngtimers, on peut être tenté par une XKR X100. Apparue en 1998, elle aussi a droit à un bloc à compresseur, un V8 4,0 l de 375 ch et d’une boîte auto Mercedes 5G-Tronic.
Ça marche déjà fort, passant les 100 km/h en moins de 6 s. Après un petit lifting en 2001, en 2002, le V8 passe à 4,2 l et 406 ch, tout en s’alliant à une boîte 6 ZF. Disponibles en coupé et en cabriolet, la XKR bénéficie d’ultimes retouches en 2004, avant de disparaître en 2006. Dès 15 000 € en très bel état.
Jaguar F-Type V6 S (2013), la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en V, 2 995 cm3
- Alimentation : injection directe, compresseur
- Suspension : double triangulation, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis, amortisseurs pilotés (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis, amortisseurs pilotés (AR)
- Transmission : boîte 8 automatique, propulsion
- Puissance : 380 ch à 6 500 tr/min
- Couple : 460 Nm à 4 500 tr/min
- Poids : 1 614 kg
- Vitesse maxi : 275 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,9 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Jaguar F-type V6, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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