L'hydrogène séduit par sa technologie, mais pas son prix
Le futur du transport semble enfin se préciser : si la voiture particulière devrait bien valider le passage à la batterie rechargeable, le transport lourd, lui, opterait plutôt pour l'hydrogène. Mais pour l'heure, la technologie reste inaccessible.
C'est un rassemblement historique qui s'est tenu du côté d'Albi à la fin du mois de septembre. Des dizaines d'acteurs du monde du transport routier se sont réunis dans le Tarn pour découvrir ce qui pourrait être le futur de leur mobilité : l'hydrogène. Le constructeur américain Hyzon Motors était sur place pour leur permettre de tester un camion de 19 tonnes fonctionnant à l'hydrogène. Et les retours ont été unanimes : silence, accélération, confort, ce modèle de camion a séduit les transporteurs et entreprises en tout genre concerné par les déplacements de marchandises et de matières premières.
Problème : pour s'offrir un super lourd, il faudrait débourser environ 600 000 €, soit six fois le prix d'un modèle équivalent à moteur Diesel.
Un tarif inaccessible pour la quasi totalité des entreprises, qui sont toutefois d'accord sur un point : il faut que l'ensemble des acteurs s'accordent pour lancer la transition. Les actions isolées ne permettront pas à cette technologie de s'imposer, d'autant plus que le carburant reste rare, et cher : le kilogramme d'hydrogène dit "vert" (produit par électrolyse) est 1,5 à 2 fois plus cher que le litre de gazole. La filiale "hydrogène" d'EDF entend se porter candidate au projet d'un "couloir hydrogène" sur les autoroutes du Sud, porté par la région Occitanie. Avec les progrès réalisés dans le temps et la démocratisation de la technologie, EDF espère atteindre un kilogramme d'hydrogène à 7 € d'ici cinq ans. Il deviendrait alors moins cher que le gazole, dont les prix flambent actuellement.
"L'électrique, c'est très bien pour les véhicules légers, mais l'hydrogène ça sera la solution pour le transport lourd" expliquait un patron d'une entreprise spécialisée dans le transport. Il ne croit pas si bien dire : en scindant clairement ses divisions automobiles et camions, Mercedes en a profité pour expliquer que les batteries n'étaient pas adaptées au monde du transport de marchandises.
Même si certains constructeurs (Nikola, Volvo, Mercedes) ont déjà lancé des camions à batterie, le poids de ces dernières reste un énorme problème. A l'inverse, sur les véhicules légers, l'encombrement des réservoirs d'hydrogène est un inconvénient. La sélection naturelle devrait alors se faire comme suit : l'hydrogène pour les camions, et la batterie rechargeable pour le véhicule léger.
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