Justice : guerre et paix entre Waymo et Uber
C’était une bataille à mort pour remporter une guerre où il ne pouvait en rester qu’un. L’enjeu était en effet de taille entre Waymo, filiale d'Alphabet spécialisée dans les voitures autonomes et le spécialiste des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Uber : les technologies dans les voitures autonomes, vues comme le Graal des transports. Le premier accusé le second de vol dans un procès qui s’est ouvert devant un tribunal de San Francisco dans un climat si délétère que le juge William Aslup a pris soin de préciser par écrit aux jurés avant le procès qu'il ne s'agirait "pas de déterminer si Uber est une entreprise maléfique ou pas
Le premier round a duré près de six heures lundi, durant lesquelles les deux groupes se sont accusés mutuellement d'avoir voulu nuire à l'autre, vu comme une menace dans la course effrénée à la voiture sans conducteur. En cause, un certain Anthony Levandowski accusé d'avoir volé fin 2015 des milliers de documents confidentiels de son employeur Waymo portant sur des technologies de conduite autonome, avant de fonder sa propre start-up, Otto. Celle-ci a peu après été rachetée par Uber.
Les premières joutes passées, les choses se sont néanmoins calmées. Au point que les deux parties ont trouvé un accord à l'amiable pour régler leur litige. Uber a ainsi accepté de céder à Waymo une partie de ses actions équivalant à un montant de 200,5 millions d'euros, selon un représentant de ce dernier. Il a précisé que ce règlement comprenait également une clause visant à "garantir qu'aucune information confidentielle n'était intégrée dans les logiciels et les matériels d'Uber". C’est loin des 1,9 milliard de dollars d’abord réclamé par la filiale d'Alphabet, mais il est bien connu qu’il vaut mieux un bon accord qu’un long procès.
Par ailleurs, cet accord à l'amiable permet à Uber d'éloigner le spectre d'un nouveau scandale après la démission forcée en juin 2017 de Travis Kalanick, cofondateur et ex-PDG de l'application. Le nouveau directeur général Dara Khosrowshahi, a d’ailleurs exprimé ses "regrets" pour la manière dont le groupe avait agi. « Même si nous pensons qu'aucun secret industriel n'a été dérobé par Uber à Waymo, nous prenons des mesures pour garantir à Waymo que notre technologie Lidar n'est que le reflet de notre travail ».
Tout est bien qui ne finit donc pas trop mal. La technologie des voitures autonomes représente un marché de plusieurs milliards de dollars et des entreprises comme Apple, General Motors, Ford, Volkswagen y investissent massivement.
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