Ford SportKa & StreetKa (2002-2008) : fun et discount, dès 1 500 €
L’une est un coach, l’autre un roadster : les Sportka et Streetka se veulent à la fois lookées, sportives et abordables. Très réussies dynamiquement, ces deux Ford se dénichent aujourd’hui pour trois fois rien.
C’est peu dire que la Renault Twingo marque les esprits lors de sa présentation en 1992. Chez Ford, on n’y reste pas du tout insensible, et on charge le directeur du style européen, le Français Claude Lobo, de plancher sur une riposte. Il produit la Ka Concept, présentée dès 1994. Elle a une bonne bouille, mais reste très « bio-design », ce qui ne cadre pas avec les projets de Ford.
En effet, celui-ci fourbit son nouveau langage stylistique, qui en est à l’opposé : le New Edge Design, très anguleux. Aussi, la Ka est-elle redessinée en ce sens, avant que sa version définitive ne soit dévoilée en 1996. Très forte visuellement, elle déçoit pourtant par sa fonctionnalité, tout à fait banale, alors qu’elle se contente de l’antique bloc Kent 1,3 l à arbre à cames latéral. Heureusement, elle profite de la plate-forme de la Fiesta Mk IV restylée, la première Ford de l’histoire à avoir une tenue de route de référence. La Ka se distingue donc par son excellent comportement routier, que ses 60 ch ne permettent pas d’exploiter pleinement. Et le constructeur tarde à la faire évoluer…
Il faut attendre le salon de Paris 2002 pour voir débouler une version réellement dynamique de la Ka : la Street Ka. Voici un adorable petit roadster dessiné chez Ford sous l’égide de Chris Bird, successeur de Claude Lobo, et construit en Italie par Pininfarina. Il se signale par ses voies élargies, ses projecteurs partiellement masqués pour un air plus agressif, et ses passages de roue peints. Nanti d’un moteur nettement plus moderne et puissant que le vieux Kent (renommé Endura en dépit de ses soucis de fiabilité), le Duratec 1,6 l de 95 ch à arbre à cames en tête, il se révèle bien plus véloce et amusant que la Ka standard.
Surtout qu’il ne cède pas à la mode du coupé-cabriolet et adopte une capote en toile, au bénéfice de la légèreté. À 18 900 € (23 500 € actuels selon l’Insee), il semble peu cher pour un roadster mais sa présentation spartiate le dessert. Et ce, malgré un équipement riche : cuir, clim, sono, 4 airbags, vitres et rétros électriques… En sus, rarement voiture moderne aura-t-elle aussi bien correspondu à la définition originale du roadster. Mais la pureté est une chose, le désir des clients une autre.
Rapidement, ses améliorations techniques et esthétiques se retrouvent sur la Ka à trois portes, renommée SportKa pour l’occasion. Celle-ci abandonne toutefois la sellerie cuir pour s’afficher à un prix bien plus attractif : 12 800 €, soit 15 900 € actuels. Cette fois, le succès est un peu plus au rendez-vous, d’autant que la clim est de série, tout comme l’ABS. En conséquence, si la StreetKa disparaît dès 2005, produite tout de même à 37 000 unités, la SportKa perdure jusqu’en 2008, année où la petite Ford dont elle dérive change de génération et devient une Fiat 500 recarrossée.
Combien ça coûte ?
Vraiment pas cher. On se déniche une SportKa convenable dès 1 500 €, qui affiche environ 130 000 km. À 4 000 €, on peut même réduire le kilométrage à environ 60 000, les autos les plus chères se limitant à 4 500 €. Pour sa part, la StreetKa coûte 1 000 à 1 500 € de plus à état équivalent, ce qui demeure fort abordable.
Quelle version choisir ?
Entre coach et roadster, c’est une affaire de préférence personnelle. Et de prix, bien sûr. Cela dit, une SportKa commercialisée à partir de 2006 présente l’avantage d’être classée Crit’air 2, ce qui permettra de l’utiliser sans crainte de restriction « écologique » pour quelques années supplémentaires.
Les versions collector
Ce sont, comme presque toujours, celles en parfait état affichant moins de 50 000 km. Si en plus, elles profitent d’une couleur rare et d’options, ce sera un plus.
Que surveiller ?
Étonnamment, ces modèles pâtissent d’une grande sensibilité à la corrosion, particulièrement dans les zones où les routes sont abondamment salées l’hiver. Surveillez les bas de caisse, les attaches de suspension arrière et l’entourage de la trappe à carburant. Logiquement, les autos ayant vécu dans le sud de la France sont dans l’ensemble épargnées par ce souci.
La finition globale, nettement perfectible, n’est pas le gage d’un bon vieillissement. Par exemple, les joints de capote – dont la lunette arrière en plastique s’opacifie – fuient régulièrement : à vérifier avant achat. Mais pour le reste, ces autos, dotées d’une base et d’une mécanique éprouvées, se révèlent très fiables et endurantes.
Aucun point faible récurrent n’est à déplorer, hormis quelques pétouilles électroniques : un entretien régulier (penser à changer la courroie de distribution à temps) suffit à garantir un très long usage. Certaines pièces apparaissent toutefois bien chères…
Au volant
Indéniablement, les boucliers peints réduisent l’effet « culotte de cheval » dont pâtit la Ka standard vue de l’arrière. Dans l’habitacle, l’ambiance de la Streetka demeure très simple et l’habitabilité ne vaut absolument pas celle d’une Twingo. Cela dit, on profite d’une meilleure position de conduite, même si on est assis un peu haut, et devant soi, on trouve un compte-tours.
Assez sonore mais guère musical, le moteur, souple, garantit de bonnes performances… Mais pas plus. Rond et plutôt énergique à mi-régime, il n’affiche guère de caractère et grimpe vers la zone rouge sans vivacité particulière. Il se contente de faire le job. Heureusement, il s’attèle à une excellente boîte 5, très plaisante à manier et bien étagée.
Là où la StreetKa se distingue, c’est par son châssis. Fermement suspendue, vive et très précise, elle se conduit un peu comme un kart, donc prodigue un grand plaisir. Surtout, grâce à une remarquable adhérence, la Ford passe très vite en virage avant de commencer à gentiment glisser du nez. Sacrée efficacité ! La direction, rapide et communicative, permet de bien ressentir les limites – éloignées – de la voiture. Un lever de pied en appui resserre la trajectoire sans engendrer de décrochage brutal de la poupe : voici une auto fortement amusante à conduire sur route sinueuse, saine, sûre et freinant bien. Avec elle, on se gorge de sensations devenues bien rares dans la production actuelle ! Dommage qu’elle n’ait pas reçu le 1,7 l de la Puma. Quant à la consommation, elle tourne autour de 8 l/100 km en usage courant, mais a une fâcheuse tendance à passer les 11 l/100 km en ville.
L’alternative youngtimer
Ford Fiesta XR2 Mk II (1983-1989)
Présentée en 1976, la petite Fiesta se décline en version sportive XR2 dès 1981 (83 ch), puis bénéficie d’un important restylage en 1983. Avant arrondi, intérieur redessiné, suspension assouplie… Elle se veut plus cossue et confortable, tandis que la XR2 voit son bloc 1,6 l CVH grimper à 96 ch.
Nantie d’un look très réussi, grâce aux imposants projecteurs longue portée, son spoiler avant, ses élargisseurs de passage de roue, son béquet encadrant le hayon arrière, elle séduit nombre de clients qui pensent avoir affaire à une sportive. Grâce au poids limité à 850 kg, la Fiesta XR2 se révèle assez performante (180 km/h en pointe), mais, la faute à des trains roulants simplistes, elle pâtit d’un comportement routier très peu rigoureux, et parfois imprévisible. La recherche du confort de roulement a ici été très préjudiciable !
Néanmoins jolie, fiable et pas trop chère, cette pseudo-sportive rencontre son petit succès. Une sympathique petite auto disponible dès 4 000 €.
Ford SportKa 2003, la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 597 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, triangles, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV), essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 95 ch à 5 500 tr/mn
- Couple : 132 Nm à 4 250 tr/mn
- Poids : 935 kg
- Vitesse maxi : 174 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 9,7 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de SportKa et StreetKa, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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