Et Jacques Chirac inventa la motocrotte
Olivier Cottrel , mis à jour
Au cœur de la campagne des municipales de Paris de 1977, le sujet du traitement des déjections canines revient inlassablement. Alors candidat, Jacques Chirac dégaine l’argument ultime, la mise en place de motocrottes. Elles feront leur apparition en 1982. Souvenir d’une époque pas si lointaine.
Décédé ce jeudi 26 septembre 2019, Jacques Chirac n’était pas vraiment un féru de moto, ni d’automobile d’ailleurs. C’est pour autant un deux-roues qui lui a causé railleries et moqueries dans les années 80 et 90. Sur le papier pourtant, l’idée n’est pas si risible. Au cœur de la décennie précédente, la question de la propreté de la capitale est alors un vrai sujet sensible. Comment maintenir les trottoirs de Paris propres alors qu’ils sont régulièrement souillés de crottes de chiens ? Jeune loup, le candidat aux élections municipales, Jacques Chirac promet aux parisiens une capitale qui serait débarrassée des indésirables. Sa solution ? Une moto équipée de brosses spéciales qui absorbent les déjections et qui sillonnerait les rues de Paris. Plus que le concept, c’est le nom qui prête à sourire : la motocrotte.
Elu, Chirac met son idée à exécution, et c’est ainsi qu’à partir de 1982 les parisiens découvrent les motocrottes. Maniables, les engins, des Yamaha XT 250 ironiquement baptisés « chiraclette » (on vous laisse apprécier le jeu de mots), ne permettent toutefois de ramasser que 20 % des déjections. Insuffisant au regard de leur coût annuel : 4,5 millions €. L’arrivée de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris sonnera le glas des motocrottes en 2003.
Chirac, devenu président de la République entre-temps, est également à la tête d’une autre initiative à partir de 2003, qui prête beaucoup moins à sourire celle-ci, le déploiement massif de radars automatiques en France. Une mesure de sécurité routière accompagnée de la mise à disposition de moyens de contrôles très importants pour les forces de l’ordre. Alors que le pays déplorait une mortalité routière très importante (plus de 7 200 morts en 2002 !), la mise en place de cette mesure, contribua alors à une prise de conscience collective et une baisse progressive du nombre de morts sur les routes.
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