2. Essai -Yamaha MT-125 : VVavavoum !
Ah, l'Espagne, ses jolies petites routes à virages et son climat si favorable à la pratique de la moto… Que le plus envieux révisent leur jugement : plutôt que des routes sèches et un soleil de plomb, nous avons rencontré le dark side of Spain. AU programme, vent et routes trempées dans ce paradis pour touristes argentés. Pour l’heure, cela dit, pas question de vacances, mais bel et bien d’un galop d’essai pour la nouvelle MT-125. Chaussée de très rassurants pneumatiques Michelin City Grip de dimensions 110 à l’avant et 140 à l’arrière, soit les mêmes cotes que sur a MT-300, la voici en pleine forme.
À allure usuelle, on apprécie immédiatement la grande souplesse du monocylindre. Celui-ci vibre très peu et surtout, ne grogne jamais. Il est ainsi possible d'évoluer aux alentours de 50 km/h sur le dernier rapport tout en profitant de relances certes amenuisées, mais tout du moins possibles. Et c'est bien là l'une des forces de ce nouveau moteur : son agrément et les deux visages qu'il offre grâce au VVA.
Le dispositif se déclenchant à 7 400 tr/min fait ressentir ses bienfaits dès 8 000 révolutions par minute en apportant un indéniable supplément de peps et de son (plus rauque et plus nerveux) jusqu'à la rupture, pourtant placée à plus de 11 00 tr/min. Pour autant, l'activation se fait de manière très douce et très transparente. Encore une fois, une très belle gestion moteur a été mise en place par les ingénieurs motoristes. Encore faut-il pouvoir aller les chercher, ces zones du compte-tours !
Dès la première grosse accélération sur autoroute, surprise. La prise de vitesse se fait lentement, tandis que la moindre montée fait plafonner le compteur à un petit 90 km/h sur le dernier rapport. On sort la cravache ? C'est parti. En tombant 2 rapports, on revient dans de meilleures considérations. Ce nouveau moteur demande à être exploité dans les tours pour donner son plein. Pour preuve la valeur de puissance maximale obtenue à 10 000 tr/min. On peut sans crainte aller chercher la zone rouge.
Il ne faut donc pas hésiter à faire clignoter le shift light, et à tirer sur les rapports, manifestement plus longs sur la deuxième moitié de la boîte de vitesse. Un étagement judicieux, qui permet d'atteindre 44 km/h en 1re, 66 en 2e, 87 en 3e et près de 120 par la suite. Avec un peu plus de place et sûrement de kilomètres au compteur, nul doute que nous aurions pu accrocher un peu plus. Pour rappel, la version de la MT-125 aujourd'hui remplacée était la plus rapide de sa catégorie, avec plus de 135 km/h compteur possibles et une marge d'erreur du tachymètre plutôt réduite (8 %).
Qu'à cela ne tienne, le bloc-moteur a fait ses preuves par ailleurs. Dans une pente à 21 % pour être précis. Bien titillé, il est parvenu à grimper sans encombre et sans s'époumoner ledit "mur" routier. Inutile de penser passer la 4, mais tout de même une bonne santé et surtout la démonstration de l'efficacité du VVA. Lorsqu'on voit s'afficher son activation sur le bloc compteur, on peut être sûr d'une chose : ça va donner !
Enjouée, la mécanique Yamaha peut également compter sur une partie cycle très agréable. La vivacité naturelle d'une moto courte est au rendez-vous, et le guidage s'en ressent parfois au travers de mouvements d'engagement précoces. Il faut bien avouer que les conditions de route étaient on ne peut plus précaires et que nous n'avions pas envie de voir notre moto riper. Et pour cause : les suspensions, raides de décoffrage (la moto, tout juste sortie de boîte, affichait un peu moins de 200 km) n'étaient pas optimales pour l'exercice : ça tapait fort et sans réelle douceur sur les bosses, les dos-d'âne et ça se montrait on ne peut plus raide. Pas bout de bois non plus, mais résolument ferme, laissant aux pneumatiques le soin d'apporter un peu de moelleux au toucher de route. Comme la selle. Quel dommage que nous n'ayons pu bénéficier d'un peu plus de douceur et d'attentions lors de notre petite boucle menée bon train.
Car pour ce qui est de se montrer légère, agréable et précise, la MT-125 sait y faire. Elle semble d'ailleurs bien plus légère et particulièrement bien équilibrée que le modèle précédent, tandis que rien ne vibre ni ne vient perturber le cap. Stable sur l'angle, bien campée sur ses Bibendums, elle plaît d'instinct et s'emmène de même.
Reste à assimiler un freinage pour le moins surprenant et quelque part surdimensionné pour la moto. L'attaque du frein avant est immédiate et la puissance d'autant plus importante que le levier n'est pas réglable en force ni en écartement. Il arrive donc que su les gros freinages, on sente la direction tirer du côté du disque, tandis que l'on parvient à lever la roue arrière malgré l'ABS. Les plus sportifs apprécieront certainement, les néophytes auront du chemin à faire pour appréhender l'excellence du dispositif. Tous s'entendront pour dire qu'un peu plus de douceur ne ferait de mal à personne, surtout lorsque l'anti blocage se montre "accrocheur" et demande à bien coupler avant/arrière pour être parfaitement efficace.
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