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2. Essai Triumph Street Twin : un coeur chaud

Essai Triumph Street Twin : moderne et discrète

Lors de sa récupération, sous la pluie, sa première apparition met en évidence un paradoxe assez rigolo. Comme à l'image de son gros moteur de 900 cm3 mais qui ne développe « que » 55 chevaux, la Street twin fait assez massive, plus qu'un W800 par exemple, mais une fois à bord, la sensation devient le total opposé avec la sensation d'être sur une crevette. C'est d'ailleurs surtout la taille et l'étroitesse du réservoir qui donnent cette sensation. La hauteur de selle de 750 mm conviendra parfaitement aux petits gabarits. À l'inverse les plus d'un mètre soixante-quinze (ou les grandes jambes) seront vite handicapés par la position des cale-pieds qui vous font remonter les genoux dans les oreilles. Pour les petits trajets, aucun souci, mais pour les grosses balades, l'engourdissement vous guette. Autre remarque, l'étroitesse de la moto faire ressortir la taille du moteur qui viendra se nicher contre vos jambes. Pour rouler dans le froid, pas de problème et on appréciera le chauffage d'appoint, en revanche pour des températures plus estivales, attention aux brûlures. Il faudra prendre l'habitude de ne pas coller ses jambes contre la moto.


Pour les manipulations à l'arrêt, les 198 kilos de la moto sont placés assez bas ce qui permettra de la déplacer avec beaucoup de facilité. Certains pourront tiquer sur le fait de proposer une machine de 200 kilos pour à peine 55 chevaux… Mais n'oublions pas que c'est le W800 tourne sur la même échelle de poids avec 7 chevaux en moins par exemple. En revanche, là où Street Twin écrase la petite Kawasaki, c'est sur la sonorité du moteur. Une fois le bicylindre lancé, on ne peut qu'apprécier le son qui s'en dégage : grave et rauque, surtout dans les tours.


Essai Triumph Street Twin : moderne et discrète


Les premiers tours de roues se feront sans difficulté particulière. La Street Twin se révèle facile à vivre dès le départ. Au final son look de petite fille sage reflète bien le caractère de l'ensemble de la moto, seul le son rauque qui sort des échappements nous rappelle son origine Anglaise. À bord, on peut de nouveau constater le soin apporté aux matériaux et au montage dans son ensemble. Même la position est agréable, hormis le placement des jambes un peu haut.


Sur les axes rapides, on prend plaisir à passer les rapports pour envoyer le moteur dans les tours. 55 chevaux, mais il tracte quand même le 900cm3 ! D'ailleurs, avec l'absence du compte-tours, il faudra gérer le changement de vitesse à l'oreille, à l'ancienne. Un détail qui pourra déplaire à certains, mais qui m'a personnellement conquise. Les arsouilleurs de la poignée de gaz pourront se retrouver frustrés par la souplesse du couple, pas de nervosité malgré un bas régime franc et un haut régime en peine… On ne tire pas dans le haut du panier sur cette Triumph, ce n'est pas son truc.


Une fois que l'on a « ressenti » sa plage de confort, on se laisse bercer, virevoltant d'un endroit à un autre. La Street Twin est une moto faite pour prendre son temps. Une machine où il fait bon vivre sous les 5000tr/min. Il est inutile de compter sur elle pour les performances, cette Triumph est là pour la vie de tous les jours. Elle pourra d'ailleurs être votre meilleure amie pour une vie citadine car, elle se faufile de partout, son rayon de braquage permettant quelques fantaisies. Sur un usage purement de ville, la Twin montrera ses limites sur deux points : le point de friction de l'embrayage en première qui demandera une certaine finesse dans le doigté et un moteur qui va vous brûler les jambes si vous n'êtes pas correctement équipés.


Essai Triumph Street Twin : moderne et discrète


Sur l'ensemble de la partie cycle, ce n'est pas vraiment la surprise. Sans être totalement un bout de bois, ni chewing-gum, le cadre fait correctement son boulot pour de l'usuel. En revanche, le flou dans le train avant pourra advenir dès que le rythme augmente (la monte de pneu Pirelli Phantom ? qui a beaucoup fait de tort à la XSR700 ). Nous sommes loin de la rigueur d'une partie cycle d'un roadster japonais (ou allemand), mais il est suffisant pour celui qui ne cherche pas à taper un chrono. Idem sur les suspensions qui ont été travaillées de manière équilibrée, mais qui s'avéreront dures pour le bas du dos, dès que la chaussée commence à se dégrader. Sa principale concurrente, la W800, se révèle moins sécurisante que cette nouvelle Street Twin avec un frein bien moins puissant et une partie cycle un peu chaotique, mais l'anglaise perd du fun et se révèle presque trop sage pour ce type de catégorie où sentir la moto bouger fait partie du folklore du genre. Mais un point que l'on ne regrettera pas du tout, c'est son freinage. C'est l'un des points forts de la Street Twin. Il est instinctif, le feeling à deux doigts est excellent autant sur le sec, que sur le mouillé. L'ABS n'est pas intrusif pour un sou et à aucun moment, le système ne m'a mise en défaut, même en situation d'urgence.


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