Essai - Skoda Scala TSI 110 ch DSG7 (2021) : la délaissée tente de se racheter une propreté
La discrète compacte tchèque transforme son moteur de cœur de gamme, plus sobre et légèrement moins puissant. Le but avoué est évidemment de faire baisser son taux d'émission de C02. Au détriment de l'agrément ? Verdict.
Sommaire
Note
de la rédaction
13,6/20
Note
des propriétaires
EN BREF
Compacte essence
110 ch
À partir de 21 330 euros
C'est un paradoxe. La marque du moment, celle qui cartonne sur tous les plans, qui réalise l'une des meilleures progressions de la décennie écoulée, n'arrive pas à s'implanter correctement sur le plus gros marché européen : celui des compactes. Un paradoxe d'autant plus flagrant que Skoda gagne très bien sa vie, avec une position que d'autres lui envient, puisqu'elle vend mieux ses autos plus chères, et à plus fortes marges, comme les Octavia, ses SUV Karoq, Kodiaq et Kamiq, que sa Scala.
Le mystère de la voiture invisible
Le constructeur tchèque n'en a écoulé que 63 000 l'an passé, alors que, pendant la même période, il a vendu quatre fois plus d'Octavia. C'est le mystère de la voiture invisible, celle à laquelle on ne pense pas lorsqu'il est question de s'offrir une auto du segment C. Une Volkswagen Golf, une Peugeot 308 ou une Ford Focus ? Pourquoi pas. Mais pas une Scala. Et pourtant, elle est bourrée de qualités que ces stars n'ont pas. Son style ? Il est ultra-sobre, une tradition maison. Cette absence de design spectaculaire, c'est même ce qui a fait le succès de Skoda. D'accord, cette face arrière et son coffre qui souligné par un bandeau noir ne sont pas ce qu'on a vu de plus heureux dans l'histoire mondiale du design. Mais des autos au dessin loupé qui ont fait de prodigieuses carrières, l'histoire de l'automobile en a vu passer.
Serait-elle trop encombrante pour la catégorie ? Certes, la Scala mesure 8 cm de plus que la VW Golf 8 et 10 de plus que la Peugeot 308, les stars du genre. Mais ces dimensions certes imposantes ne sont pas suffisantes pour faire fuir les clients. Au contraire. Car elle est sans conteste la plus logeable du segment.
Avec ses 467 l de coffre, les autres peuvent toujours tenter de s'aligner. Il en va de même en ce qui concerne la place aux jambes à l'arrière de cette compacte aux allures de break : elle est considérable, quelle que soit la taille des occupants. C'est une tradition Skoda et elle est encore une fois respectée. Comme l'autre habitude maison qui consiste à fournir au client des petits cadeaux qui font plaisir, comme le parapluie qui se glisse dans une boîte prévue à cet effet, ou la raclette antigivre près du bouchon de réservoir, sans oublier le petit entonnoir en plastique qui permet de remplir le réservoir de produit lave glace sans en renverser. Pas de quoi forcer une décision d'achat, mais les petites attentions font les bons commerçants.
L'habitabilité coche la case de l'excellence tout comme la qualité de fabrication, avec une planche de bord bien assemblée et au goût du jour. En plus, en finition Style, elle a droit à deux dalles numériques. L'une, centrale, de 9,2 pouces regroupe les commandes d'infotainement et la climatisation, et l'autre remplace les bonnes vieilles aiguilles devant le conducteur et peut être modifiée selon quatre positions.
Une plateforme limitée
Et si, après tout, le problème de la déconvenue de cette auto se nichait dans sa mécanique ? Certes, elle ne dispose pas de la plateforme des autres compactes récentes du groupe. La Volkswagen Golf et la Seat Leon sont bâties sur la MQB, et la Scala n'a droit qu'à la MQB-AO, celle qui est utilisée par la Volkswagen Polo et les petits SUV urbains du groupe. Une base qui ne pose pas le moindre problème, puisque la Tchèque est parfaitement sereine sur la route. Mais elle l'empêche de disposer de moteurs puissants et l'oblige à faire l'impasse sur les versions électriques et hybrides rechargeables. Pas grave, elle se contente de moteurs thermiques qui font parfaitement le job.
En revanche, impossible d'être bluffé par son dynamisme. Tout est filtré pour un ressenti inexistant. Pour un train avant incisif, il faut s'adresser à Ford ou Peugeot. Pour un arrière joueur, on est prié d'aller voir ailleurs. Mais pour une auto sans stress, c'est la bonne adresse. Son truc à elle, c'est la conduite pépère, avec des moteurs moyennement puissants, comme son 3 cylindres TSI 1.0 qui représente la plus grosse part de ses ventes.
Programmé à l'origine en version 116 ch, ce bloc vient d'être revu à la baisse. Non pas qu'il fût trop violent auparavant, mais pour entrer à peu près dans les clous du bonus - malus, il lui fallait perdre 6 petits chevaux. Avec ses 133 g d'émissions de C02, la nouvelle version 110 ch écope toute de même d'une amende de 50 euros, mais cette cartographie a néanmoins permis d'économiser 8 % de rejets, correspondant auparavant à un malus doublé. Est-ce que la perte de 6 petits chevaux est insurmontable ? Elle est plutôt indolore, d'autant que les 200 Nm de couple sont préservés. Accouplée à la boîte auto DSG7, c'est même un duo gagnant.
La reine de la conduite pépère
Comme il n'est pas fait pour être brusqué, ce bloc emporte gentiment son petit monde vers un 0/100 km/h en 10,3 secondes. Rien de renversant, mais suffisant pour se permettre des dépassements sans compromettre ses points de permis. En plus, la consommation, sur un parcours mixte n'a pas dépassé 6,2 l/100 km. Soit à peine un petit litre de plus que celle affichée par le constructeur. Que demander de plus ? Un peu de rêve supplémentaire. Mais chez Skoda on n’est pas dans ce créneau-là. On fabrique des voitures sérieuses et c'est déjà pas mal.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,36 m
- Largeur : 1,79 m
- Hauteur : 1,47 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 467 l / 1410 l
- Boite de vitesse : Auto. à 7 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 133 g/km
- Malus : 50 €
- Date de commercialisation du modèle : Octobre 2020
* pour la version 1.0 TSI 110 STYLE DSG7.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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