2. Essai Ducati Scrambler 2015 : facile et fun
Il est temps d'attaquer les choses sérieuses, surtout que le Scrambler a dû affronter un essai subaquatique. Pas une seule fois il ne posera les roues sur des routes sèches. Mais ce ne fut pas si terrible que ça au final…
Comme expliqué sur la page précédente, la petitesse de la machine, sa hauteur de selle de 790 mm et son étroitesse rend en une simple formalité la prise en main. Elle conviendra à de nombreux gabarits, bien que pour une fois les plus d'un mètre quatre-vingt puissent être pénalisés par des trop longues jambes. La position est droite, les pieds biens à plats et les bras sont en revanche placés à la perpendiculaire du corps car le guidon est assez haut et large, mais heureusement tendu vers le pilote ce qui n'oblige pas à se pencher vers l'avant. Grâce à ce placement, les rétroviseurs sont également proches du pilote et offrent une bonne visibilité.
Les 186 kilos en ordre de marche s'avèrent bien répartis sur l'ensemble de la machine ce qui rend les manipulations à l'arrêt une simple formalité. Idem pour la garde au sol qui aidera pour les franchissements que ce soit en ville ou en chemin. Il faudra tout de même se méfier du rayon de braquage qui obligera à s'y reprendre à plusieurs fois dans les manœuvres. Point noir : la béquille ! Elle n'est pas très accessible et assez dure à mettre, encore plus par temps de pluie !
Comme pour sa manipulation à l'arrêt, la prise en main est facile et ce sera du bonheur pour un débutant. On se sent très vite à l'aise sur le Scrambler qui laisse une impression que les roues collent à la route. L'absence d'assistance électronique pousse même à quelques excès de zèle sur les dérapages de la roue arrière que la Ducat' absorbe sans broncher tant elle paraît docile. Les premiers kilomètres en ville confirment qu'elle est dans son élément. Il faudra tout de même composer avec un guidon un poil trop large pour les remontées de files et une boîte 6 vitesses qu'il faudra manipuler avec précaution s'il on veut éviter les ratés (sans compter les maniaques du shifter qui devront composer sans). Idem à l'arrêt, la recherche du point mort peut s'avérer énervante. Mais avec une machine de 700 kilomètres au compteur, on peut mettre ça sur le manque de rodage ou des journalistes un peu trop excité sur cette nouveauté. J'avoue avoir eu vite l'impression que je roulais ce Scrambler depuis longtemps tellement il m'a mise en confiance, jusqu'à ce que j'arrive sur les longues avenues pavées… Les premiers mètres dessus m'ont vite fait déchanter tant les suspensions signées Kayaba sont dures (et réglable seulement en précharge). La moindre aspérité est remontée au pilote assez brusquement. Et ne comptez pas non plus sur la large selle qui vous mettra à l'épreuve dès 30 minutes de roulage et n'amortira en rien les défauts de la route.
Le moteur bicylindre de 803cm3 venant du Monster 796 a été assagi à 75 chevaux (12 de moins) pour un couple de 6,8 daN.m à 5 750 tr/min et retravaillé de sorte à ce que les bas régimes soient plus souples et ne donnent pas d'à-coups comme sur le roadster. C'est d'ailleurs un des derniers à être fabriqué en injection air/huile et avec 2 soupapes. Justement dans ces fameux bas régimes, les plus expérimentés regretteront le « mou » qu'il développe et le manque de sonorité sympa. Elle passerait presque pour une machine aseptisée. Il faudra passer les 4000tr/min pour que l'on sente le moteur s'ouvrir et lâcher le son rauque propre à Ducati. C'est aussi à ce moment la que l'on se souvient que, oui, c'est un 800 !
Sur des portions plus roulantes, la partie cycle se révèle toujours d'un bon feeling et même si le rythme augmente elle ne bronchera pas (même sous la pluie, merci le pneu arrière bi-gomme !). Il faudra tout de même jouer la précaution sur les accélérations et passé les mi-régime pour avoir des poussées suffisantes pour des dépassements par exemple. Seul le manque de protection vous fera ralentir le rythme et soulager vos bras.
Idem pour les virages, elle se place, on la pose et ça passe les doigts dans le nez, progressif, pas de mouvement parasite ou un manque de remontée d'informations. On pouvait au départ être sceptique sur le shape des Pirelli et pourtant il semblerait qu'ils fassent le gros du boulot sur son comportement. Pneus d'ailleurs qui ont été spécialement conçus par la marque pour ce modèle. Et cerise sur le gâteau : rouler sous la pluie sans avoir l'impression de rouler sous la pluie : le top ! Le caractère assez linéaire du moulin rejoint parfaitement l'ensemble de la partie cycle qui confirme sa docilité pour les débutants. Attention tout de même aux sous-régimes qui feront cogner le moteur et vous rappelleront à l'ordre.
La semaine pluvieuse de notre essai permettra de pousser et de voir ce que vaut le système de freinage. Car de deux choses l'une : le Scrambler n'est équipé que d'un seul disque à l'avant de 330mm, mais ce dernier vient de la 1299 Panigale et l'étrier 4 pistons à fixation radiale vient de la 899 Panigale. Et bien, force est de reconnaître que l'ensemble avant/arrière opère un bon feeling à deux doigts, est progressif et donne du mordant quand il le faut. On aura particulièrement apprécié l'ABS qui n'est pas intrusif sur sol mouillé et freinage appuyé. Certains pourront ressentir un avant un peu plongeant qui est du aux débattement de 150 mm des fourches avant, mais cela reste assez infime.
Dernier point, nous avons relevé lors de notre essai une moyenne de 6 litres environ au 100km en mixte.
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