Emmanuel Macron et l'automobile : une grande histoire d'amour
Emmanuel Macron a démissionné hier de sa fonction de ministre de l’Économie. Arrivé à ce poste en août 2014, il a multiplé les actions et pris position à de multiples reprises en faveur de l’automobile quelle que soit sa forme. Retour sur deux ans controversés.
Sa démission était devenue un secret de polichinelle. Espérée par certains, redoutée par d’autres aussi bien à droite qu’à gauche, le trublion du gouvernement a donc choisi de claquer la porte. Si son mandat a été marqué notamment par le Pacte de solidarité et son implication dans la Loi El Khomri, le désormais ancien ministre de l’Économie n’a pas fait l’unanimité non plus sur ses prises de position vis-à-vis de l’automobile.
Fervent de l’industrie nationale, Emmanuel Macron est toujours apparu comme le défenseur de la filière automobile française. Ainsi, en plein scandale Volkswagen, alors que le Dieselgate commence à toucher toutes les marques et que les attaques contre les véhicules diesels ne font que se multiplier, le ministre de l’Economie prend la défense d’un diesel moderne, tout en ne condamnant pas les anciens. Lors de sa visite d'une usine de l'équipementier Bosch, il avait déclaré : « L'avenir du diesel passe par l'innovation et ce carburant reste au cœur de la politique industrielle française et de la mobilité environnementale ». Et de conclure : « il ne faut pas faire la chasse au diesel ». Pas grave que cela déplaise à Ségolène Royal et à Anne Hidalgo, qui n’est pas ministre comme aime à la rappeler Emmanuel Macron.
Expert du grand écart médiatique, spécialité de nombreux hommes politiques, Emmanuel Macron a fait pourtant preuve aussi de logique et continuité en prouvant son attachement à la technologie. Ainsi, en mai dernier à l’occasion de l'anniversaire de la Nouvelle France Industrielle, le plan de réindustrialisation de la France lancé en 2015 par le gouvernement de François Hollande, il avait testé deux prototypes de voitures autonomes conçus par PSA et Renault (Renault Espace « Autonomous Driving Demonstrator » et d'un Citroën C4 Picasso automatisé). Une expérience qui l’avait apparemment séduit : « nous sommes en train d’inventer la voiture de demain en France ».
À travers ces deux exemples, il apparaît clairement que l'ex-ministre de l’Économie est attaché à l’industrie automobile. Mais en sera-t-il de même du candidat Macron ? Difficile de savoir. Celui qui a transformé le FMEA (Fonds de modernisation des équipementiers automobiles) en Fonds d'avenir automobile, sorte de « task force » pour aider la filière automobile, est favorable au diesel, à l’électrique à l’hybride, bref à tout ce qui roule. Difficile dans ces conditions de trouver une ligne de pensée claire à celui qui roule en coupé-cabriolet Volkswagen Eos...
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