3. Ducati Hypermotard 698 Mono (2024) - L’avis de la rédaction

Malgré 15 ans d’essais presse moto, je n’ai pas la prétention de vous livrer un essai complet dans les conditions aussi particulières que sont 1 h d’arsouille en pneus slicks sur un circuit de kart ou nous n’avons utilisé que les seconds et troisièmes rapports (avec des incursions en quatrième sur la RVE kitée). Difficile de savoir les qualités de cette Ducati sur route, au quotidien ou en duo.

Coté moteur, les choses certaines sont la remarquable souplesse et la disponibilité de ce bloc. Mais KTM fait également aussi fort avec peut être un petit plus de couple à mi-régime. En revanche, le niveau de filtrage des vibrations est exceptionnel sur la Ducati : le 690 KTM vibre au-dessus de 5 000 trs/mn. L’électronique de pointe entièrement paramétrable fait aussi de cette machine une compagne idéale pour s’initier aux wheelings et aux travers. Le freinage est puissant mais aussi très sécurisant car pas trop mordant. L’agrément offert par le shifter est bien là. L’embrayage est souple.
Coté châssis, le débattement est important et les mouvements de châssis se font ressentir si on brusque la moto mais avec un peu d’attention, elle avale les triples gauches et les triples droits à haute vitesse, stable et parfaitement guidé par son train avant précis et sécurisant : le toucher de route Ducati est bien présent. Aussi, comparé à l’équivalent autrichien (KTM, GasGas ou Husqvarna), cette Ducati devrait être plus agréable car sa selle semble moins ferme et les suspensions sont efficaces pour filtrer un peu tout. L’italienne est également électroniquement beaucoup mieux équipée.
Pas meilleure en protection, elle devrait être pire en autonomie car les 12 l (13,5 chez KTM) seront d’autant plus vite avalés que la consommation annoncée est nettement supérieure à celle du bloc autrichien.

Quant à la version A2, nous sommes curieux de l’essayer car le couple et la puissance s’expriment à haut régime, ce qui se traduira peut être par une forte diminution du couple maxi en cas d’écrêtage de la puissance à 47,5 ch ou 43 ch pour respecter les règles de poids/ puissance… Mais coté fun, avant même la première session, j’avais l’impression de rouler un Pitbike YCF en slick, mais qui aurait été équipé d’un gros moteur et d’un vrai châssis sécurisant. Une moto à la partie cycle sérieusement sportive et au moteur parfaitement calibré pour être exploité à fond par des humains normaux.

Du point de vue fun, donc, Ducati nous propose un produit assez exceptionnel qui donnera probablement naissance à une gamme de machines qui feront date.