Conduire en tongs ou même pieds nus, est-ce interdit ?
Stéphanie Fontaine , mis à jour
C'est l'été, et voilà que nos lecteurs nous demandent s'ils sont bien autorisés à conduire en tongs, voire carrément pieds nus… Attention, cela peut en effet se révéler risqué ! Notre rubrique Vos questions – Nos réponses vous permet de mieux comprendre vos droits, grâce aux conseils et recommandations de Maître Caroline Tichit, avocate spécialisée dans la défense des conducteurs.
La question de l'internaute
« A-t-on le droit de conduire pieds nus ? »
Kawsou (Paris)
La réponse de Caradisiac
Si être en tongs ou même pieds nus n'impacte pas votre conduite, en particulier votre aptitude à « exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui [vous] incombent », comme le dicte l'article R412-6 du code de la Route, a priori, il sera difficile de vous reprocher quoi que ce soit juridiquement parlant. Sans erreur de conduite, il sera de toute façon bien difficile aux agents verbalisateurs de pouvoir constater quoi que ce soit au niveau de vos pieds. Il faudrait donc leur donner une bonne raison de s'interroger pour vous interpeller.
Attention donc, en cas d'accident ou infraction ! Sur la base de cet article R412-6 du code de la Route, vous pourriez bien en effet risquer un PV. C'est ce qui est arrivé à l'été 2015 : une conductrice avait percuté un véhicule de gendarmerie car sa tong s'était coincée dans l'accélérateur, avait rapporté Nice Matin. Pour la même raison, l'un de nos lecteurs a procédé au restylage involontaire de sa Jaguar (et de la Peugeot garée devant lui !) alors qu'il effectuait un créneau. Conclusion : la tong peut se révéler être la pire ennemie d'une conduite sécurisée !
Un risque réel, mais…
Tong ou pas tong, « cet article R412-6 est un peu fourre-tout, reconnaît Caroline Tichit, avocate spécialisée dans la défense des conducteurs, vous pouvez donc vous attendre à le voir appliquer à d'autres situations, d'autres contextes, dès lors qu'il y a un soupçon de défaut de maîtrise du véhicule. » Lorsque vous mangez un sandwich ou fumer au volant par exemple…
« C'est aussi sur la base de cet article que vous pourriez également courir le risque d'être sanctionné si vous étiez prise par exemple en train de vous maquiller à un feu rouge, ou que sais-je encore, insiste Me Tichit. Mais, en pareils cas, il reste aux policiers ou gendarmes de rédiger de manière circonstanciée leur procès-verbal. Sinon, ce type de PV reste fortement contestable en justice ».
En l'occurrence, si le risque de se faire verbaliser est bien réel, la sanction, toutefois, est loin d'être bien lourde. En vertu de cet article du code de la Route, l'amende encourue est fixée à 35 euros, minorée à 22 euros, sans entraîner de perte de point. Or, en cas de contestation et d'échec au tribunal, son montant peut grimper jusqu'à 150 euros. Alors, forcément, ça aussi, ça se révèle un brin risqué.
Pour retrouver tous nos articles sur le droit routier, la réglementation, nos conseils, cliquez sur les liens suivants :
Sur les PV issus des radars automatiques en général
Sur le cas particulier des véhicules de société
Pour savoir se défendre au tribunal, faire appel, se pourvoir en cassation
Pour tout savoir sur la perte de point(s), le permis retiré, suspendu, annulé
Sur l'alcoolémie et/ou l'usage de stupéfiants, l'essentiel à retenir
Sur l'entretien - la garantie contractuelle et légale - l'assurance - l'achat/vente
Sur la carte grise/ le certificat d'immatriculation - les amendes majorées
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