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Comment nous déplacerons-nous dans 40 ans ?

Dans un rapport d'une centaine de pages publiés ces jours-ci, deux organismes nous projetent en 2061. Au programme : la raréfaction des déplacements individuels, l'électricité dans les airs et sur terre et un retour vers l'habitat de centre-ville pour favoriser l'usage des transports en commun.

Comment nous déplacerons-nous dans 40 ans ?

Adapter nos déplacements aux enjeux climatiques : c'est le sac de nœuds sur lequel se sont jetés deux organismes d'État pour tenter de le démêler. France Stratégie, qui dépend de Matignon, et le Conseil général de l'environnement et du développement durable, lié au ministère de la transition écologique, ont livré un rapport de près de 100 pages qui livre des pistes sur ce qui nous attend dans les 40 prochaines années.

L'électrique partout, le thermique nulle part

C'est évidemment sans grande surprise que l'électrique en lieu et place du thermique est préconisé. Et pas seulement pour les voitures. Tout ce qui vole, flotte et roule doit en passer par les watts. Soit au travers des batteries, soit par le biais de l'hydrogène. Les responsables de l'étude n'étant pas scientifiques, ils ne livrent pas de solution permettant aux avions long-courriers de traverser l'Atlantique en aéroplane électrique. Mais pour eux, il y a urgence à "décarboner les transports en une génération."

L'avenir est au ferroutage.
L'avenir est au ferroutage.

Ils sont néanmoins conscients des soucis que pose cette transformation majeure pour l'aéronautique, l'automobile comme pour l'industrie du poids lourd. Car le transport de marchandises est inclut dans ce programme. Pour y parvenir, le rapport incite au recours massif au ferroutage, et souhaite que les pouvoirs publics aident financièrement les entreprises. En gros, il faut subventionner les industriels du thermique pour qu'ils puissent se convertir.

Mais l'électrique ne suffira pas

Lorsque tous les transports seront décarbonés, chacun pourra donc rouler en voiture ou en camion et voler tranquillement dans les airs ? Pas vraiment. Selon le rapport, la bascule ne suffira pas, les organismes qui ont réalisé cette étude étant conscients du fait que les moyens de transport, même électriques ne sont pas totalement neutres en matière de carbone, de par leur fabrication,. Il est donc, selon eux, indispensable de revoir nos déplacements.Notamment en se rapprochant des centres-villes, afin de limiter nos recours aux transports individuels.

Place au vélo, métro, bus (électriques) pour aller du dodo au boulot. Pour faire revenir les Français adeptes du pavillon-jardin -barbecue-SUV, il faut selon cette étude, "une plus forte attractivité résidentielle des centres urbains".  Comment ? "au travers d'une anticipation". Il va surtout falloir anticiper la hausse de l'immobilier dans les centres urbains, qui, pour le moment, rend cette proposition pour le moins difficile à mettre en place.

Convaincre les Français

Pourtant, les rédacteurs de cette enquête reconnaissent que toutes ces propositions risquent de se heurter à un écueil. "L’adhésion des Français à ce projet est l’enjeu le plus délicat", écrivent-ils. Pour y parvenir, ils préconisent que "les plus riches, qui émettent le plus, doivent s’attendre à être appelés à contribuer proportionnellement plus aux efforts." C'est peut-être mal connaître le marché de l'automobile en France, ou les riches ont des voitures récentes, électriques ou thermiques qui polluent peu, et les pauvres des vieux modèles de plus de quinze ans parfois, et beaucoup plus polluants.

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