Californication : la série qui se moque du mythe automobile
Parfois, la voiture du héros d'une série ou d'un film lui va comme un gant. Même si le gant est fatigué et rapiécé. C'est le cas de la Porsche 911 et de l'écrivain en panne de talent qui la conduit dans Californication. Une voiture qui a été brillante comme lui, et qui ne l'est plus, comme lui aussi.
Bien sûr, la série n’est pas nouvelle. Elle a même débarqué en France il y a près de quinze ans. Mais si l’on en vient à reparler aujourd’hui de Californication, c’est parce que le temps passant, elle est désormais disponible gratuitement sur 6play, le service de streaming de M6, en plus du payant Netflix.
Et si cette série crée par Tom Kapinos, l’homme qui est à l’origine de Lucifer, autre série d’envergure, nous interpelle c’est qu'elle met en scène, outre son antihéros Hank Moody, une autre légende : une Porsche 911 type 964 cabriolet. Une décapotable allemande pour une histoire qui se déroule sous les palmiers de Los Angeles ? Rien de plus normal. Sauf que cette Porsche-là a fait bondir les puristes, et devrait scandaliser ceux qui ne l’ont pas encore vue.
Une Porsche aussi abîmée que son propriétaire
Car il lui manque un phare à la belle 964, sauf au début de la série. Il lui manque aussi un coup de peinture, et surtout un bon passage en carrosserie ainsi qu’une dose de Kärcher. Selon les spécialistes de la marque, il pourrait s’agir d’une Carrera de 1992, mais dans la série, elle n’a rien d’une Youngtimer dont son propriétaire prendrait soin comme de la prunelle de ses yeux.
En fait, la voiture du principal protagoniste de Californication est comme lui : cabossée par la vie. Hank Moody, interprété par l’excellent David Duchovny, rescapé de Xfiles. Dans cette nouvelle série, il incarne un écrivain new-yorkais à succès débarqué à Hollywood. Il a mené grand train et s’est offert un cabriolet allemand comme il se doit. Mais l’inspiration s’en est allée, Moody galère et compense. Dire que sa vie est dissolue est un doux euphémisme. Il accumule les substances légales ou beaucoup moins et les conquêtes foireuses ou beaucoup moins. Sa femme l’a quitté, et il n’aspire qu’à une chose : la reconquérir et dans la foulée, remettre la main sur son talent qui l’a lâchement abandonné.
Pas vraiment un placement de produit Porsche
Comme lui, la Porsche a connu son heure de gloire, et comme lui, elle est au fond du trou. On peut reprocher à nombre de productions américaines, mais aussi françaises, d’équiper leurs héros de voitures totalement sans rapport ni avec le scénario, ni avec la personnalité de ceux qui les conduisent. Les réalisateurs agissent de la sorte par méconnaissance totale ou parce qu’un bon contrat de placement de produit avec une marque leur permet de boucler un budget parfois maigrelet. Ce n’est pas le cas de Californication, une production dans laquelle aucun doute n’est possible : la marque de Zuffenhausen n’a jamais misé le moindre dollar sur elle.
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