Bruno Le Maire favorable à des aides à la conversion, pas à celles sur le carburant
Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, interrogé ce mercredi sur Radio Classique, s'est montré défavorable à une aide fiscale pour faire baisser le prix des carburants, mais ouvert au développement des aides à la conversion pour acquérir un véhicule moins polluant.
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances était interrogé ce mercredi matin sur l'antenne de Radio Classique. Notamment sur l'impact de la hausse du prix des carburants sur le budget des ménages.
Le baril de pétrole se maintient en effet au-dessus des 80 dollars, et conjugué à la hausse des taxes depuis le 1er janvier, et tandis qu'une nouvelle hausse est prévue au 1er janvier 2019 (+ 6,5 centimes par litre pour le diesel, + 2,9 centimes pour le sans-plomb), le carburant est de plus en plus cher. Les ménages, et en particulier ceux roulant au gazole, carburant qui a le plus augmenté, voient la part de leur revenu consacré au transport exploser.
Pour autant, Bruno Le Maire s'est montré clair dans ses réponses : "C'est quoi la solution ? Nous revenons en arrière et nous subventionnons à nouveau les carburants qui polluent ?", a-t-il lancé, expliquant qu'une telle éventualité était exclue au nom de la "lutte contre le réchauffement climatique".
Il enfonce le clou en réaffirmant : "Je ne souhaite pas que nous touchions à ce qui était prévu comme trajectoire sur la fiscalité du gazole et de l'essence. En revanche, je souhaite que nous accélérions la transition énergétique", notamment dans le secteur des "transports", a-t-il poursuivi.
Les choses sont donc claires. Non, le gouvernement ne mettra pas en place de dispositif pour aider les ménages à compenser la hausse des carburants. Ni TICPE flottante (ex-TIPP), ni aide quelconque (chèques carburant, report des hausses de taxe, etc.).
Pas d'aide pour les carburants, mais une prime à la conversion plus élevée ?
Ce faisant, il a aussi affirmé que le gouvernement soutiendrait d'éventuelles propositions de la majorité visant à "augmenter tout ce qui est aide à la conversion des véhicules, pour que davantage de Français puissent avoir accès à des véhicules électriques ou à des véhicules moins polluants".
Cette phrase, si elle n'est pas lancée en l'air, confirme à minima que la prime à la conversion actuelle va perdurer. Rappelons qu'elle permet de toucher 1 000 € d'aide (2 000 € pour les ménages non imposables) pour l'achat d'un véhicule thermique neuf ou d'occasion, éligible à la vignette Crit'air 1 ou 2, et émettant moins de 130 g de CO2 par km, s’il s'accompagne de la mise au rebut d'un véhicule essence d'avant 97, ou diesel d'avant 2001 (2006 pour les ménages non imposables). Pour l'achat d'un véhicule électrique, cette aide grimpe à 2 500 €, sans conditions de revenu.
Mais cette prime à la conversion pourrait donc même se voir renforcée ? Le gouvernement soutiendrait une telle proposition, selon les dires de Bruno Le Maire.
Les sources gouvernementales mentionnent que sur l'objectif de 500 000 primes sur le quinquennat, ce sont déjà 170 000 primes qui ont été réclamées, et 250 000 estimées à la fin 2018, soit la moitié de l'objectif. Nul doute qu'un renforcement de cette prime, à la portée écologique discutable, mais qui est une aide économique réelle à l'achat, ferait encore augmenter le nombre de ménages à vouloir en bénéficier.
Avec AFP
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