Bonne année Carlos, meilleurs vœux Luca
C’est une tradition : durant tout le mois de janvier, on se livre à l’exercice traditionnel des vœux. Alors, pour respecter le protocole, adressons-les aux deux personnages français emblématiques de l’automobile : Carlos Tavares et Luca de Meo.
Que peut-on bien souhaiter aux deux plus éminents personnages de l'automobile française ? Pas la prospérité personnelle, de ce côté, leur avenir est assuré. L'état financier des groupes qu'ils dirigent n'est pas non plus à l'agonie. Renault remonte brillamment la pente et Stellantis, malgré un coup de moins bien, est en bonne santé. En revanche, Carlos Tavares comme Luca de Meo pourrait prendre de bonnes résolutions en ce début 2024.
Une année enfin zen pour Carlos Tavares ?
Au premier on ne peut que souhaiter une année zen. Une année qui ne sera certes pas aussi mirobolante que 2022, qui a vu son compte en banque se garnir sans modération, mais souhaitons que ce léger trou d’air dans les ventes de Stellantis n’entache pas son humeur parfois quelque peu râleuse. Car si Carlos Tavares est d’origine portugaise, il possède l’un des traits de caractère le plus français qui soit : le "jamaiscontentisme". Alors Carlos râle. Contre la voiture électrique qui va plomber l’industrie automobile et contre les Chinois qui vont finir d’achever ladite industrie. Ce qui ne l’empêche pas d’investir dans la première et de travailler avec les seconds.
Bien sûr, ses critiques récurrentes contre le manque de protectionnisme européen et la fin programmée du thermique sont souvent crédibles. Mais ne cachent-elles pas également une manière d’appeler au secours l’État français, qui serait bien avisé d’aider Stellantis, notamment dans l’implantation de ses gigafactorys. Ce que les instances publiques ont fait. Et sans broncher, sans même reprocher à la galaxie de 14 marques d’avoir installé son siège social non pas à Poissy, ou à Sochaux, mais à Hoofddorp aux Pays-Bas, au 1 de la Taurrusavenue, précisément.
Est-ce le goût immodéré des cadres dirigeants de l’entreprise pour les tulipes, le vélo et les moulins à vent qui ont prévalu dans cette décision de s’en aller voir ailleurs ? On ne saurait, évidemment, soupçonner dans ce goût immodéré pour le plat pays, sa fiscalité parmi les plus basses d’Europe. Car si tel était le cas, ce serait un drôle de message envoyé aux pouvoirs publics, en mode « aide moi, mais moi, en revanche, pas question que je t’aide à travers mes impôts ».
2024 : l'année ou Luca de Meo va crouler sous les dossiers
L’idée de cette adresse hollandaise a-t-elle été soufflée à Carlos Tavares par Luca de Meo ? Car jusqu’à il y a peu, le fief de l’Alliance Renault-Nissan était lui aussi installé aux Pays Bas, sans que l’État français n’y trouve grand-chose à redire, bien au contraire. La structure payait moins d’impôts que si elle était basée à Billancourt ? Pas grave : Bercy se rattrapait sur les dividendes, puisque l’État était un gros actionnaire du losange.
Mais l’Alliance n’est plus , Luca de Meo peut s’attendre à une année 2024 on ne peut plus chargée de dossiers complexes à gérer. Trop ? Selon certains analystes, la mise en orbite boursière d’Alpine, ajoutée à celle de la filiale Ampère réservée aux autos électriques, sur laquelle il faut aussi empiler la montée en puissance de Horse, l’entité thermique, serait trop pour un seul homme, du moins pour une seule entreprise, et ils y voient un risque de rejet de la part des marchés. En y ajoutant, en plus, un plan produits débordant de nouveautés, on peut craindre que le boss du losange ne frôle le burn-out.
Alors, pour cette année 2024, on ne peut que souhaiter à Luca de Meo de trouver dans son emploi du temps quelques heures de repos, et pour Carlos Tavares, quelques heures de joie de vivre. Car le trop-plein de boulot, comme le trop-plein de râleries, nuit gravement à la santé. Quoi qu'il en soit, souhaitons-leur une 恭贺新禧. Ce qui signifie "bonne année", en chinois.
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