BlaBlaCar se lance dans la bataille du rail
Après la route, le rail. BlaBlaCar commercialise dès aujourd’hui sur ses plateformes des billets SNCF. Une première offensive à grande vitesse contre SNCFConnect avant d’étendre son offre à l’ensemble de L’Europe.

Après le covoiturage en 2006, le bus en 2019, BlaBlaCar mise aujourd’hui sur le train pour développer son offre de mobilité multimodale.
" C'est la dernière brique qui nous manquait pour proposer une alternative multimodale complète, plus économique et plus durable que la voiture individuelle ", explique Nicolas Brusson, directeur général de BlaBlaCar.
350 gares desservies
Depuis ce matin, la plateforme met en vente sur son site les billets SNCF. 350 gares, principalement autour des grandes métropoles (85 % des utilisateurs du train), sont desservies dans un premier temps. Seuls sont accessibles les TGV Inoui, les trains Intercités, certains TER et les TGV Lyria vers la Suisse. L’accès aux TGV Ouigo, Eurostar, Renfe (Espagne) et Trenitalia devraient être référencés d’ici quelques mois. Autre péché de jeunesse et non des moindres, le site ne permet pas encore l’échange de billet et ne prend pas en compte les cartes de réduction (Avantage, Liberté +…). BlaBlaCar promet que ça viendra cet été. D’ici là, faudra jongler entre les autres les applis.
Élargir son audience
Covoiturage, autocar, train. Dans une même appli BlaBlaCar permet une offre multimodale qui permet un seul et même endroit de réserver son trajet porte à porte avec le mode de transports de son choix, voire en les combinant. Mais intégrer sur son site les réservations de trains permet à la plateforme d’étendre son offre et d’attirer de nouveaux clients. Elle n’en fait pas mystère Et de prendre l’exemple de l’Espagne où la plateforme s’est déjà mise sur les rails." Sur des trajets comme Madrid Barcelone ou Madrid Valence, nous vendons 1 place de covoiturage pour 2 places de train ", précise Adrien Tahon, directeur Europe de BlaBlaCar.
Reformer le modèle de distribution
Le projet, en gestation depuis 2022, permet à la marque de couvrir le mainstream des modes de déplacement sur le territoire français, mais pas uniquement. La plateforme compte proposer des destinations sur l’ensemble de l’Europe. Plus besoin de multiplier les navigations de sites en sites pour préparer un voyage transfrontalier. BlaBlaCar s’en charge. En covoiturage, en bus ou en train, qu’importe, pourvu que vous passiez par eux.
Le site profite de l’ouverture à la concurrence du rail pour jouer sur la fragmentation du marché et de ses acteurs. Et de rebattre les cartes du monopole implicite de la SNCF sur la vente de ses billets via son site maison ou l’appli SNCFConnect. De quoi créer également quelques remous du côté d’autres revendeurs comme Trainline, Omio ou Kombo. " Le modèle économique est un défi à venir " parie BlaBlaCar. Mais la marque espère qu’avec la multiplication des opérateurs du rail et des destinations ouvertes à la concurrence, ceux-ci délèguent un peu plus la vente de billets au profit de nouveaux acteurs. Qui, plus ils seront gros, plus ils géreront de trafic, plus ils pourront négocier d’importantes commissions pour référencer les trains sur leurs sites. La guerre du client vient de commencer.
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