2. Audi RS3 Sportback (2021) - Sur la route : efficace ET amusante

On peut ne pas être réceptif à la ligne de la RS3 et lui reprocher un manque total de discrétion. Mais si vous avez la moindre goutte de Sans-Plomb dans le sang, démarrer le 5 cylindres ne peut que vous donner la chair de poule, déjà par l'importance qu'il a dans l'histoire des sports mécaniques mais aussi et surtout par son bruit même reconnaissable entre mille. Rageur et grave, une vraie voix de demi-V10 qui suffit à le distinguer du reste de la production automobile. Mais ça n'est pas tout. Fort de son expérience quarantenaire dans cette architecture, Audi a pu de plus lui donner une plage d'utilisation absolument extraordinaire dans laquelle il pousse véritablement comme un train. Aucun pic ne se fait ressentir, juste une poussée continue seulement interrompue très brièvement le temps de monter un rapport qui hésite très rarement. Pas de trou dans la courbe, pas de temps mort quel que soit le régime, que ce soit en accélération ou en reprise, avec une linéarité que l'on peut tracer à la règle. Cela manque donc peut-être de rage à l'approche de la zone rouge mais difficile de faire mieux en matière d'efficacité.

L'Audi RS3, efficace mais pas que.

Là où cette Audi RS3 se montre surprenante, c'est au niveau de sa transmission Quattro, tout simplement transfigurée. Le sous-virage endémique totalement disparu et la direction restant pure et informative font même se demander si les roues avant sont toujours motrices mais la motricité sans faille en sortie de courbe ne laisse aucun doute à ce sujet. On n'a peut-être toujours pas l'agilité, la légèreté sur ses appuis d'une BMW à roues arrière motrices, mais on en est plus proche que jamais et difficile de trouver une façon plus rapide d'aller d'un point A à un point B, surtout si le lacet qui les relie est du style nœud de chaise.

Le prix à payer pour atteindre des vitesses physiquement désagréables en virages est une dureté considérable des suspensions. Notre modèle d'essai était équipé de l'amortissement piloté, une option à 1 200 €, mais il offre alors le choix entre ferme, très ferme et trop ferme, ce qui est loin d'être idéal sur des routes grecques à la qualité de bitume souvent loin d'être optimale.

Là où cette nouvelle génération de RS3 se distingue aussi de ses aînées, c'est en matière de freinage. Impossible d'en venir à bout sur routes ouvertes quand auparavant le mordant se relâchait après quelques sollicitations appuyées par manque de maîtrise de l'échauffement. Le feeling à la pédale pourrait cependant être amélioré.

---

On n'a pas vraiment l'habitude de voir une Audi RS3 prendre de telles positions.

Que penser de ce fameux mode RS Torque Rear permettant officiellement de drifter au volant d'une Audi à transmission Quattro ? Quelques cônes installés par la marque sur un parking nous ont permis d'y goûter. Oui, cela fonctionne et permet au premier venu d'enchaîner des tours de ronds-points sur les butées de direction dans les volutes de fumée de pneus après seulement quelques minutes. Est-ce que ça n'en devient du coup pas trop facile pour en tirer une véritable fierté d'y parvenir ? Le débat est lancé.