Audi RS3 (2011-2012) : la première compacte aux performances de supercar, dès 20 000 €
Rapide comme une supercar des années 80, pratique au quotidien et facile à conduire, l’Audi RS3 réalise une synthèse inédite en son temps. Si elle était redoutablement chère, elle se déniche aujourd’hui à des prix relativement abordables tout conservant des performances exceptionnelles.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi l’Audi RS3 8P est-elle collectionnable ?
Pour la première fois, on a décidé de doter une banale compacte à 5 portes d’un moteur de folie, un surpuissant 5 cylindres turbo, d’une transmission intégrale et d’une boîte à double à double embrayage, soit une somme technologique inédite pour des performances qui ne le sont pas moins à ce niveau de gamme. Cela donne la RS3, un jalon ! De surcroît, cette version exceptionnellement rapide apparaît au moment où l’A3 8P va tirer sa révérence, de sorte qu’elle ne sera produite que sur une courte durée, donc restera rare. La RS3 de deuxième génération aura une carrière plus longue, donc sortira en plus grand nombre de l’usine.
Cela donne une compacte à la puissance record : 340 ch. Certes, la Ford Focus RS 500 affichait 350 ch, mais ce n’était qu’une série limitée. Pour passer au sol cette grosse cavalerie, on recourt à transmission intégrale dite quattro, cela dit dotée non pas d’un différentiel central Torsen mais d’un coupleur Haldex de 3e génération. Contrairement à la TT RS, la RS3 reçoit uniquement une boîte S tronic à double embrayage, garante d’accélérations sans rupture de couple et d’une facilité de conduite totale.
Le travail de préparation a été approfondi. En effet, la coque de la RS3 a été renforcée, tout comme la suspension (McPherson à l’avant et multibras à l’arrière), les disques de frein ventilés et perforés (370 mm pour la proue et 310 pour la poupe), pincés à l’avant par des étriers à 4 pistons. Les pneus ne sont pas en reste mais curieusement, ils sont plus larges à l’avant (235/35 R19) qu’à l’arrière (225/35 R19). C’est que la RS3 est lourde (1 575 kg) et capable de passer de 0 à 100 km/h en 4,6 s quand on utilise le launch control. Là encore, c’est du jamais-vu dans une compacte ! La RS3 est presque aussi véloce qu’une Porsche 911 Carrera S…
Pourtant, de l’extérieur, la RS3 demeure discrète. Outre qu’elle ne se décline qu’en carrosserie Sportback (5 portes), elle reçoit simplement des voies élargies chaussées de jantes de 19 pouces, imposant l’emploi d’ailes avant légèrement renflées (et réalisées en plastique renforcé de fibres de carbone). Les boucliers, les bas de caisse et le diffuseur arrière sont spécifiques également, mais sans en mettre plein la vue, même si on note de belles prises d’air à l’avant.
Même discrétion à l’intérieur, où la RS3 se signale surtout par son volant à méplat. L’équipement n’a d’ailleurs rien de pléthorique puisque le GPS demeure en supplément, même le cuir et la clim bizone sont de série. Le prix n’a pourtant rien d’amical : 55 400 €, soit 60 000 € actuels selon l’Insee. Ce à quoi on ajoute 1 600 € d’écotaxe, à cause des 212 g/km de CO2 émis par le moteur. À l’heure actuelle, ce serait 30 000 €…
Pratique, ultraperformante et sûre, la RS3 ne connaît pas de rivale directe et rencontre un succès tout à fait estimable. Mais sa production prenant fin dès 2012, elle demeure rare sur le marché.
Combien ça coûte ?
Les premières RS3 se dénichent dès 20 000 €, pour un kilométrage flirtant avec le chiffre de 200 000. À 23 000 €, on en trouve s’en tenant à 150 000 km, tandis qu’à 26 000 €, des autos de 100 000 km environ s’offrent à vous. Les autos de 50 000 km sont encore à 33 000 €. Évidemment, ces montants varient nettement en fonction des options choisies.
Quelle version choisir ?
Comme il n’y en a qu’une, le choix est aisé…
Les versions collector
Destinée à une production de courte durée, la RS3 était déjà un collector à son lancement. Au-delà de ça, l’état, le kilométrage et les options qui renforceront le côté collectionnable de la RS3. Un exemplaire doté des baquets à coque en plastique couleur carrosserie (2 300 €), de la sellerie cuir Nappa étendue (3 990 €) ou encore du GPS (1 940 €) attirera plus les amateurs.
Que surveiller ?
Sortie deux ans après la TT RS dotée de la même mécanique, la RS3 est très fiable. En fait, il faudra d’abord inspecter la façon dont elle a été utilisée et entretenue. Des vidanges régulières de la S tronic et du coupleur Haldex sont nécessaires pour que l’ensemble reste fiable (tous les 60 000 km maxi), tandis que le système Mecatronic de la boîte peut défaillir, une maladie assez fréquente dans le Groupe VW. Si on ressent des secousses lors des changements de rapport, il y a de grandes chances pour qu’il soit à refaire !
Surveillez aussi l’état des jantes, des pneus (la RS3 use très vite ceux de l’avant), et des freins, durement sollicités vu le poids de la voiture. Pas de gros soucis d’électronique, ni de finition.
Au volant
La RS3 fait partie de ces Audi à la finition ultra-soignée et à la présentation de bon goût. Certes un poil austère, le cockpit est un modèle du genre, spacieux, ergonomique et offrant une excellente position de conduite. Si le siège d’origine manque de maintien latéral, le baquet optionnel cale parfaitement le corps.
En ville, la RS3 est d’une douceur déconcertante, de la boîte à la suspension en passant par la direction. Mais alors dès qu’on joue avec l’accélérateur sur route… Ce qu’elle pousse ! C’est simple, la RS3 peut en remontrer à une R8 en accélération et surtout en reprises ! Grâce aux 4 roues motrices, toute la puissance passe au sol, tandis que la boîte monte en un éclair tous les rapports.
Pour sa part, le moteur vous écrase contre le siège, surtout quand on joue avec le launch control. Il prend ensuite ses 7 000 tr/min comme un rien, dans une sonorité belle mais pas si envoûtante, malgré le mode sport de l’échappement.
Pas si lourd (183 kg), le bloc pèse tout de même sur le train avant : l’auto n’est pas très vive dans les changements d’appuis, et volontiers sous-vireuse à la limite, alors que la poupe est très difficile à déverrouiller (j’ai même réussi à faire patiner la roue arrière intérieure en réaccélérant en plein appui).
Gorgée de grip, la RS3 n’en demeure pas moins très efficace, et sa boîte conservant le rapport engagé alors qu’on atteint le rupteur facilite le contrôle de la RS3. Celle-ci ne se dépare jamais d’un bon confort de suspension, mais c’est sur autoroute qu’elle donne sa pleine mesure. Ses performances redoutables alliées à sa tenue de cap imperturbable et son freinage puissant en font une sorte d’arme absolue, dans la catégorie des compactes, quel que soit le temps. Sacrée polyvalence ! Côté consommation, comptez 11 l/100 km en conduite normale, et plus de 20 l/100 km à l’attaque.
L’alternative youngtimer
Audi S2 (1991-1995)
Version sportive de la 80, la S2, apparue en 1991, se distingue par son très beau moteur : un 5-cylindres turbo 20 soupapes développant initialement 220 ch. Ce n’est autre que celui, certes légèrement modifié, équipant la mythique Ur-Quattro. Comme celle-ci, la S2 profite d’une transmission intégrale dotée d’un différentiel central Torsen, donc se montre très efficace, sinon sportive.
En 1993, grâce à une injection, un allumage et un échangeur modifié, la puissance passe à 230 ch, alors que la boîte gagne un 6e rapport. Extérieurement, l’auto reçoit des phares et des jantes inédits. Elle flirte avec les 250 km/h, et atteint les 100 km/h en à peine 6 s, des chronos exceptionnels alors. Pour autant, la RS2 demeure confortable et facile à conduire, ce qui a lieu au détriment de la vivacité dynamique : un peu comme la RS3 ! D’abord proposée en coupé, la S2 se décline en berline et en break en 1993, puis disparaît en 1995, produite à près de 9 500 unités. À partir de 20 000 €.
Audi RS3 2011, la fiche technique
- Moteur : 5 cylindres en ligne, 2 480 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo à double entrée
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 7 à double embrayage, quatre roues motrices
- Puissance : 340 ch à 5 400 tr/mn
- Couple : 450 Nm à 1 600 tr/mn
- Poids : 1 575 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,6 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces d'Audi RS3, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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