Au CES de Las Vegas : l'automobile asiatique au premier rang
La grand-messe américaine de la tech qui se tient en ce moment, est un événement généralement très couru par les constructeurs. Mais il attire moins les marques que les années précédentes. Reste que les Japonais, les Coréens et les Vietnamiens sont présents en force. Deux Européens le sont également, mais timidement.
Au fil des ans, le CES de Las Vegas s’est imposé comme un salon de l’auto presque comme les autres, même si le raout mondial de la tech ne présente que des innovations de ce domaine appliquées à nos futures voitures.
Pourtant, l’édition 2024 est un peu moins fréquentée par les constructeurs que les précédentes. Côté européen, seuls Mercedes et Volkswagen sont du voyage, sans pour autant présenter des innovations majeures. En revanche, les Asiatiques sont plus nombreux.
Honda dévoile une partie de sa future gamme Zéro
C’est le cas de Honda, plutôt timide dans l’électrique, avec un seul modèle à son catalogue, le e-Ny1, puisque la très jolie e a disparu des radars. Le Japonais profite de Las Vegas pour dévoiler son plan d’électrification. Il devrait démarrer en 2026 et proposer pas moins de 30 modèles d’ici la fin de la décennie.
Cette nouvelle gamme s’appelle 0, pour zéro. Et, hormis le côté péjoratif de ce nom de baptême, elle entend bien évidemment mettre en avant le « zéro émission » lié aux autos électriques. Deux premiers concepts sont présentés dans le Nevada, le Saloon, très grande berline, et le Space hub, plus monospace. Les deux engins sont dessinés dans un style très Honda qui, s’il n’est pas toujours très heureux est au moins très identifiable.
L’on ne sait pas grand-chose des données techniques de la future ligne zéro, si ce n’est sa capacité de recharge puisque Honda annonce une durée comprise entre 10 et 15 minutes pour atteindre 80% de charge. Honda est le seul représentant japonais au salon, en revanche, pour la Corée du Sud, Las Vegas représente toujours un joli tremplin à nouveautés.
Kia y dévoile pas moins de cinq concept cars préfigurant des autos de série commercialisées dès l’an prochain. Ce déploiement d’envergure est surtout destiné à affirmer l’arrivée en force de la marque dans le VU, un domaine où il ne brillait pas pour le moment. On peut s’interroger sur l’opportunité d’un salon high-tech pour se lancer dans l’utilitaire, un créneau ou les équipements dernier cri ne sont somme toute pas primordiaux. Reste que le Coréen a bien l’intention de frapper fort dans ce registre avec des camionnettes 100 % électriques allant du petit utilitaire au grand, des châssis personnalisables à l’infini, et, dans le futur, dotés de la conduite autonome.
Kia ne saurait se déplacer sans son cousin Hyundai. Mais l’autre Coréen affiche des ambitions plus modestes au salon de Sin City, quoique. Il présente une espèce d’hélicoptère, ou plutôt un avion à décollage vertical baptisé Supernal SA-2. Au générique : une autonomie électrique de 30 à 60 km à une hauteur de 460 m, de quoi assurer des liaisons urbaines.
La commercialisation de l’engin est prévue dès 2028 et Hyundai l’assure : « le Supernal ne fait pas plus de bruit au décollage qu’un lave-vaisselle, soit 65 dB ». Place aux héliport aussi silencieuses que nos cuisines. Mais, étant donné que l’hélico-avion est devenu un grand classique éphémère des salons, et que de nombreuses villes, telles que Paris, sont réticentes à son usage, on attendra quatre ans pour vérifier la faisabilité de l’affaire.
Un autre asiatique a lui aussi tenu à faire le voyage de Las Vegas, c’est le Vietnamien Vinfast. Malgré des déboires et des retards à l’allumage, le constructeur de Haïphong continue à proposer de nouveaux modèles, plutôt à l’état de concept cars pour le moment. Ainsi, après le plutôt craquant petit SUV VF3, les visiteurs du CES peuvent découvrir le pick-up VF Wild dont on ne sait pas grand-chose, sauf qu’il mesure 5,32 de long et qu’il est, évidemment, électrique.
On l’a dit, les constructeurs européens sont plutôt timides cette année, et pas très attirés par les 10 degrés de température locale qui contrastent pourtant avec nos froidures. Et si Mercedes et Volkswagen ont fait le voyage, c’est plutôt par prétexte, histoire de dire qu’ils ne sauraient rater la grand-messe de la tech. Le premier présente une variante de son interface Mbux dopée à l’IA, quant au second, il dévoile l’intégration de ChatGPT dans son système à lui, comme DS le propose déjà.
C’est donc un CES moins intense que les précédents qui se tient jusqu’à dimanche à Las Vegas. Signe de temps plus difficiles pour l’innovation automobile ? Signe surtout qu’avec de futures ventes prévues à la baisse, les difficultés de l’industrie lui font détourner la tête des innovations tech. Pour le moment du moins.
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