Les cancres européens de la voiture électrique rattrapent un peu leur retard
Surprise : les pays d'Europe les moins enclins à passer à l'électrique ont vu les ventes de VE augmenter de façon spectaculaire au premier semestre de cette année. Une hausse liée aux efforts cumulés des constructeurs et des États. Pour autant, ces pays n'arrivent toujours pas à atteindre la moyenne européenne.

Les mauvais élèves se rebiffent et veulent quitter le fond de la classe près du radiateur. Du moins en ce qui concerne les ventes de voitures électriques. Car de l’Espagne à la Slovaquie, de l’Italie à la Pologne, le VE est devenu tendance ces derniers mois.
Tous les pays que l’on dit réticents à l’électrique, pour cause d’infrastructures de recharge inexistantes, ou de « culture » du thermique ont vu leurs immatriculations exploser au premier semestre de cette année. Et pas que d’un peu. À l’Est, et c’est nouveau, de la République tchèque à la Pologne en passant par la Slovaquie, le sursaut est impressionnant puisque les ventes ont respectivement augmenté de 67, 63 et 61%.
L'Espagne championne d'Europe ?
Des chiffres certes remarquables mais qui demeurent raisonnables face à ceux enregistrés en Espagne, ou les ventes de voitures électriques ont augmenté de 84%. Même l’Italie s’y met, avec une plus petite hausse de 28%. Une explosion moins forte que les autres pays qui boudaient le VE jusqu’ici, mais qui reste largement supérieur à la moyenne européenne et ses 22% enregistrés ces derniers mois. Supérieure aussi aux 17,7% allemands, mais toujours moins forte que les plus de 31% français.
Des hausses qui laissent pantois. Comment des pays qui ont toujours boudé l’électrique, à la culture aussi différente que peuvent être les contrées latines et les pays de l’Est se sont-ils ralliés à cette cause en l’espace de quelques mois seulement ?

Les réponses pourraient servir d’exemple à l’ensemble des États européens. En fait, dans ces différents pays, deux leviers ont été utilisés. Le premier vient des constructeurs eux-mêmes. Ils ont mis en place un dumping tarifaire dans les États ou le pouvoir d’achat est le plus faible. Ce qui a notamment, et malheureusement pour les marques européennes, favorisé les Chinois. En Grèce, les autos de l’Empire du milieu représentent même 30% du total des ventes de VE depuis le début de l’année et seul VW, qui brade ses ID3 sous le Parthénon comme dans l’ensemble des pays de l’Union, est en hausse dans ce domaine.
Des aides publiques en hausse
La seconde raison qui explique l'augmentation des ventes des électriques là où elles étaient boudées, est une raison d’État. Car si les aides publiques à l’achat sont en baisse, ou dorénavant inexistantes dans les pays dits « riches » de l’Union, elles sont en hausse, ou viennent d’apparaître dans ces régions. En Espagne notamment, le bonus électrique a été fixé à 7 000 euros pour cette année, ce qui explique également l’explosion des ventes de l’autre côté des Pyrénées.
Pour autant, lorsque des ventes doublent pratiquement lorsque l’on démarre de peu, le résultat final ne représente jamais beaucoup. C’est le cas de ces pays. En Espagne, par exemple, la part de l’électrique dans l’ensemble du parc ne présente que 8 %. Elle est près du double, en moyenne, dans l’ensemble de l’Union.
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