Accident mortel d'un motard et tournevis dans le moteur : la justice botte en touche
Le verdict du tribunal correctionnel d'Angers était attendu sur cette douloureuse affaire d'accident mortel d'un motard qui venait de récupérer sa moto à la concession. A peine plus loin, il perdait le contrôle de sa machine et se tuait tandis que lors des constatations était découvert un embout de tournevis dans le moteur venant de ladite concession. Lien de cause à effet ? La justice n'a pas tranché.
Le mécanicien moto et le responsable d'une concession comparaissaient devant le tribunal correctionnel d'Angers pour un homicide volontaire, après la mort d'un motard de 31 ans, Jean-Bernard Rolland, le 2 mai 2013 aux Ponts-de-Cé. Et pour cause. L'enquête du parquet et les expertises sollicitées avaient montré qu'un embout de tournevis long de 8 centimètres avait été "oublié" par le mécanicien dans un cylindre. Les expertises ont démontré que l'embout avait bloqué un papillon d'ouverture des gaz, rendant l'engin incontrôlable.
L'analyse a été contestée par les avocats de la défense qui ont fait valoir que la vitesse de l'engin mais aussi le fait que la moto avait été débridée, pouvaient en partie expliquer l'accident. Une approche contradictoire qui a décidé le tribunal correctionnel à transmettre le dossier à un juge d'instruction.
Une décision de renvoi qui repousse aux calendes grecques la perspective d'un épilogue à cette triste affaire. Elle met aussi en lumière le concept du débridage d'une moto, ce qui ne peut qu'interpeller tous les motards qui penseraient à cette opération sur leur machine alors que ceux qui l'ont déjà fait sont d'ores et déjà prévenus : en cas de problème, la justice étudiera leur cas sans complaisance. Reste que cette décision de renvoi a soulevé selon le quotidien Courrier de l'Ouest des protestations d'un nombreux public de motards et de proches de la victime dans la salle d'audience.
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